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410.
Germaine N
ECKER
, baronne de STAËL
(1766-1817).
5 lettres autographes (dont une signée de son paraphe), [Stockholm 1813], au comte Wolf von B
AUDISSIN
; sur 5 pages
in-8, 4 adresses.
2 000/2 500
P
ENDANT
SON
EXIL
EN
S
UÈDE
.
Elle sollicite le jeune diplomate au sujet d’un visa sur une procuration pour son amant Albert de R
OCCA
: « Je suis honteuse de
vous donner tant d’embarras […] Je ne saurois vous dire assez combien j’ai d’estime pour votre caractere et d’attrait pour votre
esprit »...
Elle lui apprend les dernières nouvelles politiques : « Savez vous que le traité d’Espagne est revenu sans être ratifié parce qu’il y
avoit un défaut de forme relatif à l’énoncé de la captivité de F
ERDINAND
7. Le tout a été renvoyé à l’Angleterre […] Le subside de
l’Angleterre pour l’expédition est de 200 mille livres sterlings par mois. Se peut-il qu’on veuille braver tout cela chez vous ? »…
Elle le supplie de lui donner des nouvelles : « Vous savez quel intérêt de cœur pour vous et d’ame pour le monde m’attache à
ces nouvelles »...
Elle apprend « que vous allez recevoir demain l’ordre de partir – Mon Dieu que c’est triste [...] Ah que la politique serre le
cœur ! »...
Elle dîne ce soir chez le Prince [B
ERNADOTTE
] : « Ainsi je ne vous attends qu’à déjeuner et à souper – Mon Dieu que je suis triste
de votre départ – je le suis plus que je ne devrois l’être »...
O
N
JOINT
une petite lettre autographe signée de son mari, Erik Magnus S
TAËL
DE
H
OLSTEIN
.
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411.
Germaine N
ECKER
, baronne de STAËL
(1766-1817).
2 lettres autographes (la 2
e
signée « N. St. »), Londres août-octobre 1813, [au comte Wolf von B
AUDISSIN
] ; 1 page et
demie in-8 avec adresse « Mr de Baud. », et 3 pages in-8.
2 000/2 500
É
MOUVANTES
LETTRES
SUR
LE
DÉCÈS
DE
SON
FILS
A
LBERT
DE
S
TAËL
; entré dans l’armée suédoise, il fut tué en duel le 12 juillet 1813.
12 août
. « Je veux que vous sachiez que vos amis vous aiment plus que jamais. Vous les retrouverez
tels
que vous les avez laissés,
avec cette différence que vous avez acquis des droits sur leur ame qui ne s’effaceront pas. Savez-vous notre affreux malheur ? Vous
nous avez plaint. Je suis accablée et je ne puis écrire qu’à vous – ma fille veut que je lui parle de vous, elle dit que le pays où nous
sommes lui plait bien moins, que ne lui plaisait l’Allemagne et s’il y en a une où l’on puisse aller, c’est là que nous nous reverrons.
Dès que nous pourrons vous y voir, que vous et nous nous pourrons y aller vous nous retrouverez et vous serez le motif le plus
doux de notre voyage »...
Londres – chez le comte Munster
10 octobre
. Elle vient seulement de recevoir sa lettre du 5 juillet : elle a pensé sans cesse à lui et
a « admiré votre conduite [...] enfin vous avez été l’objet constant de nos sollicitudes je dis
nos
car Albertine est toute enthousiaste
de votre généreux sacrifice. Ce pays ci ne lui plait pas et toujours elle regrette nos sociétés de la table ronde. Il est vrai que nous
avons été bien à plaindre ici, et j’ose être sure que votre cœur s’est associé à notre malheur. Vous aimiez ce pauvre Albert vous
saviez combien il avoit de qualités aimables à travers sa mauvaise tête, et quelle affreuse perte dans le moment où tous ses souhaits
étoient comblés ». Elle s’inquiète de la santé du père de son correspondant, de ses projets de voyages, et elle aimerait qu’il vienne
les voir : « dans ce tems je ne me croirois pas sans fils »...
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412.
Germaine N
ECKER
, baronne de STAËL
(1766-1817).
Lettre autographe à la suite d’une lettre autographe signée de sa fille « Albertine de Staël », [Paris] 14 juillet 1814, [à
Elizabeth Hervey, duchesse de D
EVONSHIRE
] ; 2 pages et demie in-8.
500/600
Albertine annonce à la duchesse qu’elle et sa mère partent pour Coppet ; elles espèrent la revoir en Suisse ou à Paris, où elles
reviendront « dans deux mois »…
Mme de Staël prend alors la plume et ajoute : « Faites moi le plaisir dear dutchess de me raccomoder avec lady Cooper par lady
Melbourne. On me mande qu’elle croit à une tracasserie que m’a fait lady Caroline. Mon Dieu que les tracasseries me déplaisent –
Il n’y a que vous mylady qui ne fassiez que du bien et du plaisir. Je reviendrai pour vous voir plutôt que je n’en avois l’intention.
Je ne veux pas perdre un mois de vous. […] Je puis vous affirmer que tout est imagination dans ce qu’a dit lady Caroline – mais
M
r
Ward y a attaché une grande importance ».
O
N
JOINT
une autre l.a.s. d’Albertine S
TAËL
DE
B
ROGLIE
à la duchesse au sujet d’une invitation ; et une l.a.s. de Mathieu de
M
ONTMORENCY
, Paris 7 juin 1814, à la même, lui recommandant le comte Martial de Loménie « qui va voir votre belle et triomphante
Angleterre »…
413.
Germaine N
ECKER
, baronne de STAËL
(1766-1817).
Lettre autographe, [Paris] « rue de Grenelle St Germain n°105 » 10 décembre [1814], à Auguste de G
UIGUER
, « Président
du Tribunal, canton de Vaud, à Nyon » ; 2 pages in-8, adresse avec sceau de cire noire aux armes.
800/1 000
Elle demande des nouvelles de son affaire, craignant que Guiguer soit à Genève, et absent de Nyon pour le jugement : « Je n’ose
pas insister mais vous me feriez un plaisir extreme d’être là car je sais que j’ai raison et je sais encor mieux que vous êtes juste ».
Elle demande des nouvelles de sa famille… « Comment vont nos affaires de Suisse – J’ai parlé hier à W
ELLINGTON
pour votre voisin
[J
OSEPH
B
ONAPARTE
, qui avait acheté le château de Prangins aux Guiguer] il m’a promis de dire tout ce qu’il faut et tout ce qu’on
doit pour qu’il soit laissé tranquille. J’en parlerai mardi à Mr de J
AUCOURT
je voudrois bien pouvoir leur être utile et je m’en flatte ».
Elle reviendra le 1
er
mai pour tout l’été et espère voir souvent les Guiguer...
Pierre Cornuau
.
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