ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 241

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414.
Anne T
HOYNARD
DE
J
OUY
, comtesse d’ESPARBÈS
(1739-1825) femme (1758) du comte Jean-Jacques d’Esparbès
de Lussan (1720-1810), elle coucha avec presque toute la Cour, y compris Louis XV (on la surnommait «
Madame
Versailles
») ; poétesse, elle tint un salon réputé.
Lettre autographe signée « Thoynard d’Esparbes », Villiers-le-Bel ce lundi
[23 fructidor XIII : 10 septembre 1805], à
M. P
ORCHER
, avocat à Paris ; 1 page in-8, adresse.
100/120
Elle se rendra à Paris mardi soir et espère l’amener ensuite à Villers-le-Bel : « Comme nous reviendrons le soir il faut partir de
bonne heure mercredi. Ainsi si cela vous convient je serai à votre porte à neuf heures ou neuf heures et demie au plus tard, je me
fais un vrai plaisir de passer cette journée avec vous sans parler d’affaire »...
415.
Claire-Élisabeth Gravier de V
ERGENNES
, comtesse de RÉMUSAT
(1780-1821) femme de lettres ; épouse (1796)
du comte Auguste de Rémusat (1762-1823), elle fut dame du palais de l’Impératrice Joséphine ; elle a rédigé un
Essai
sur l’éducation des femmes
et laissé de remarquables
Mémoires
.
Lettre autographe signée « V. Remusat », mercredi, à Monsieur d’O
RION
; 2 pages oblong in-16 à bordure gaufrée,
adresse.
150/200
« Si vous n’avez rien à faire de mieux Monsieur venez me voir ce soir entre huit et neuf heures. Vous trouverez bonne
compagnie ; M
de
d’H
OUDETOT
m’a fait dire qu’elle viendrait, et je veux qu’elle ait une bonne petite conversation. C’est une aimable
vieille, (
indépendamment du reste
) et vous serez toujours aise d’avoir vu les dernières années de cette excellente femme. Sa petite
fille n’y sera point, ainsi ne vous effarouchez point »...
Charavay, 2001
.
416.
Delphine de S
ABRAN
, comtesse de CUSTINE
(1770-1823) femme (1787) du comte Armand de Custine (guillotiné
en 1794), mère d’Astolphe de Custine, maîtresse de Chateaubriand.
Lettre autographe signée d’un paraphe, 18 janvier, au poète C
HÊNEDOLLÉ
à Vire ; 1 page in-8, adresse.
300/400
Elle déplore de ne plus recevoir de ses nouvelles et ne sait que penser de son silence, le craignant mal en point : « J’attends
votre petite note pour vous obtenir la permission de venir ici [Fervaques]. Lolo [Astolphe] vous a écrit. Il dit que sa lettre était
charmante et que vous devés en être enchanté ! Il vous attend, il vous aime, il parle de vous souvent. Je voudrois bien vous voir
ici. Ou au moins savoir pourquoi vous ne venez pas. Ce n’est pas bien à vous de prendre les mauvaises manières de notre ami
[C
HATEAUBRIAND
]. Je suis sérieusement fâchée. Mais peut-être êtes vous malade alors je suis toute pitié, tout émoi, je pardonne
tout »...
Charavay, 2001
.
417.
Stéphanie Félicité D
U
C
REST
, comtesse de GENLIS
(1746-1830) femme de lettres et pédagogue, auteur de
nombreux ouvrages, éducatrice de Louis-Philippe.
Lettre autographe signée « D. Genlis », 27 mars 1811 ; 2 pages in-4.
150/200
Elle se plaint de son logement « devenu si malsain par les pluyes de cet hiver et le défaut de réparations » ; elle aimerait obtenir
un dédommagement de 8000 francs « devant tenir lieu pour ma vie d’un logement que sa Majesté daigne me donner. Cependant
je sens que ce seroit une grâce particulière puisque cette forme de dédomagement n’est pas usitée, je sais que je n’ai aucun droit à
de telles grâces », mais la somme est si modique qu’elle hazarde cette sollicitation « dont l’espoir est surtout fondé sur l’extrême
bonté de Sa Majesté »... Elle ne peut rester dans ce logement inhabitable sans risquer de cruelles infirmités : murs infiltrés d’eau,
plafonds percés, fenêtres vermoulues…
418.
Isabelle de P
OLIER
, baronne de MONTOLIEU
(1751-1832) femme de lettres suisse, romancière et traductrice ;
épouse en secondes noces (1786) du baron Louis de Montolieu.
Lettre autographe signée « Isabelle de Montolieu », Lausanne 10 f[évrier 1812], à M. P
ASCHOUD
, libraire à Genève ;
2 pages et demie in-4, adresse.
400/500
B
ELLE
LETTRE
SUR
SES
OUVRAGES
ET
TRADUCTIONS
. Elle a reçu son aimable lettre à propos de la publication de ses
Douze Nouvelles
:
« Il me semble en effet qu’il n’y a qu’à sauter en entier la phrase [dans
L’Avalanche
ou Le Centenaire des Alpes
] qui deplait sans que
je comprenne pourquoi [...] enfin je n’y tiens point, et il n’y a qu’à la suprimer et commencer la période par
Conrad avait sauvé
plus d’une fois la vie à Rodolphe
»... Elle n’est pas en mesure de lui donner une réponse à sa proposition de publier
Agathoclès
[traduction de l’ouvrage de Caroline P
ICHLER
] à ses frais car elle attend de savoir si l’on a commencé à imprimer l’ouvrage à Paris :
« Je suis fachée que nous n’y ayons pas pensé plustot. Ce qui m’a retenue étoit le manque de fonds pour les avances. J’aimerois
savoir à quoi elles pourroient monter – ma sœur vous avoit fait la même question pour
la Veuve Angloise ou la retraite de Lesley
Wood
, auquel elle tient beaucoup et que je voudrois qu’elle put imprimer. Ce petit roman [...] se vendroit très bien. Je crois qu’à
présent elle vous le laisseroit à un prix plus bas – et si vous êtes une fois moins occupé vous me feriez plaisir d’y penser – ou du
moins de joindre un mot honnête pour elle dans votre première lettre. N’ayant point répondu à ses propositions, elle vous croit
faché contre elle, et elle en est peinée »... Elle a elle-même une proposition à lui faire au sujet de la traduction d’une autre œuvre
de Caroline P
ICHLER
, à laquelle elle est en train de travailler : « Celle-ci intitulée
Falkenberg ou l’oncle
est très piquante et se lira je
crois avec plaisir »... S’il n’est pas intéressé, elle proposera l’ouvrage à d’autres libraires : « Mais il faudroit seulement être sûr qu’on
ne le garda pas 8 mois à la Censure – parce que c’est une traduction qu’on pourroit aussi vous enlever. [...] J’ose croire que le nom
de Mme Pichler réuni au mien assurera son débit »... Elle demande l’envoi de quelques livres…
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