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358.
Louise-Marie-Adélaïde de B
OURBON
-P
ENTHIÈVRE
, duchesse d’ORLÉANS
(1753-1821) fille du duc de Penthièvre,
épouse (1769) de son cousin Louis-Philippe d’Orléans (1747-1793) dit
Philippe-Égalité
, mère du roi Louis-Philippe.
Lettre autographe signée « L.M.A. de Bourbon », 17 juin 1804, [au prince de C
ONDÉ
] ; 1 page in-4.
300/400
C
ONDOLÉANCES APRÈS
L
’
EXÉCUTION DU DUC D
’E
NGHIEN
(21 mars 1804). [La duchesse d’Orléans était alors émigrée en Espagne, tandis
que ses fils se trouvaient en Angleterre, ainsi que le prince de Condé.]
Ses fils « mes bien-aimés auront déjà pû vous dire combien j’ai été affectée du coup affreux dont nous avons été frappés ; j’ose dire
que vous devés à mes sentiments la justice d’estre bien convaincu, en outre de la douleur personnelle que j’en éprouve, de la part
bien sincère que ne m’empêchent pas de prendre à la vôtre toutes celles hélas qui me sont qui me sont encore plus individuelles.
Espérons que la providence adoucira la rigueur de notre sort qui dans tous les cas sera si amer par les regrets »…
Charavay, 1978
.
359.
Charlotte, princesse de ROHAN
(1767-1841) fille du prince de Rohan-Rochefort, compagne du duc d’Enghien
auprès de qui il vivait à Ettenheim (Bade) lors de son enlèvement.
5 lettres autographes, dont une signée « Charlotte de Rohan », [1804-1814], au chevalier J
ACQUES
; 17 pages in-4, une
adresse.
800/1 000
B
ELLE
CORRESPONDANCE
À
L
’
ANCIEN
SECRÉTAIRE
DU
DUC
D
’E
NGHIEN
,
PLEINE
D
’
ALLUSIONS
AU
PRINCE
ASSASSINÉ
.
20 novembre [1804]
. « Il n’est surement pas de dangers que je ne brave avec plaisir si je pouvais ou vous être utile, ou soulager
votre cruelle position par l’expression du plus tendre intéret »… Elle encourage le prisonnier à lui écrire, ou à confier au bon
Roes…, tout ce qui le touche personnellement, et « tout ce que vous avez pu recueillir de cet objet si cher [le duc d’E
NGHIEN
] si
profondément regretté – si il a désiré quelque chose de moi, si il a pu former un vœu que je puisse remplir ne me laissez rien
ignorer »… Elle le rassure : « On vous rend toute la justice que vous méritez et l’on est bien sensiblement occupés de vous, et de
tous vos camarades d’infortune »… Il doit lui communiquer les noms sous lesquels elle peut faire passer des fonds pour lui et
S
CHMIDT
(lieutenant à l’armée de Condé, arrêté en même temps que le prince) ; elle le prie de transmettre ses sentiments à M. de
Verte pierre (le colonel baron de G
RUNSTEIN
)…
30 avril 1805
. Très embarrassée d’offrir si peu à celui qui mérite tant, elle sait qu’il la plaindra de ne pouvoir faire plus. « J’exige
d’ailleurs que ce ne soit qu’un pis aller, et qu’il n’en soit question entre nous que lorsque vous aurez reçu les propositions de
M
r
le duc de B
OURBON
»… Cependant elle précise les siennes, avec un traitement qui serait doublé à l’époque du décès de son
père, ou plus tôt si ses revenus le permettent. « Vous voudriez bien vous occupez de mes petites affaires veiller à mes intérets, et
m’accompagner partoutt où les circonstances me forcerait à aller. – Vous me connaissez assez pour juger si mon caractère, si mon
genre de vie peuvent vous convenir, quand à moi c’est parce que je vous apprécie parfaitement c’est parce que vous m’avez inspiré
estime amitié et confiance entière que je vous offre du meilleur de mon cœur de partager mon sort. – Il ne peut qu’être triste
mais le même sentiment affecte également votre ame, et c’est en le regrettant en le pleurant ensemble que nous pourons trouver
quelqu’adoucissement à nos peines »…
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