202
n’avait pas perdu tous ses moyens d’existence, elle n’aurait jamais pris le risque de compromettre qui que ce soit : « J’aurais préféré
de mourir plutôt que d’associer mes amis à ma disgrace. C’est maintenant ce qui redouble l’horreur de ma situation. C’est pour se
débarrasser de cette idée qui m’accable que je vous conjure citoyens au nom de l’humanité et de la justice de ne pas souffrir que
ceux qui m’ont prodigué les soins généreux de l’amitié soient pour cela même exposé à une injuste proscription ». On ne trouvera
dans la conduite du citoyen Mathon « que le patriotisme le plus pur et les vertus d’un homme de bien ».
Ancienne collection Jean P
ROUVOST
(24-25 juin 1963, n° 219).
349.
Stéphanie-Louise de BOURBON-CONTI
(1756-1825) fille adultérine de Louis-François de Bourbon prince de
Conti, et de Louise-Jeanne de Durfort duchesse de Mazarin, elle eut une vie tumultueuse, lutta en vain pour faire
reconnaître sa noble naissance, et a laissé des
Mémoires
.
Lettre autographe signée « Stéphanie Louise De Bourbon », Paris 4 thermidor III (22 juillet 1795), au Comité de
Sûreté générale ; 1 page in-4.
200/250
R
EQUÊTE
POUR
VISITER
M
ADAME
R
OYALE
DANS
SA
PRISON
DU
T
EMPLE
.
« Stéphanie Louise De Bourbon fille majeure légitimée » s’adresse aux « Citoyens Représentans » : « Je viens vous renouveller ma
demande, pour obtenir la permission de voir ma cousine Marie-Thérèse-Charlotte de Bourbon, fille de Louis XVI. Je suis informée
que des personnes étrangères ont obtenue cette faveur ; j’ose me flatter, Citoyens Représentans, qu’elle ne me sera pas refusée,
lorsque vous daignerez vous rappeller, tout ce qui peut me mériter cet acte de justice ! »…
350.
ADÉLAÏDE DE FRANCE
(1732-1800) « M
ADAME
A
DÉLAÏDE
», quatrième fille de Louis XV ; excellente musicienne ;
elle émigra sous la Révolution et mourut à Trieste.
Lettre autographe signée « Marie Adelaïde », 4 août 1797, à
SA NIÈCE
LA
P
RINCESSE
A
MÉLIE
[M
ARIE
-A
MÉLIE DE
B
OURBON
,
princesse de Naples et de Sicile, future Reine des Français] ; 1 page in-4, adresse « A ma Nièce la Princesse Amelie »
avec cachet de cire rouge aux armes.
300/400
A
FFECTUEUSE
LETTRE
DE
L
’
ÉMIGRÉE
,
RÉCEMMENT
PASSÉE
À
LA
COUR
DE
N
APLES
AVEC
SA
SŒUR
V
ICTOIRE
.
« Vous etes bien aimable, ma tres chere niece, de m’avoir donné de vos nouvelles, et de celles de la Reine, je l’ai trouvé tres bien,
et je suis enchantée qu’elle continue, car j’avois peur que le chaud et la poussière ne l’eussent incommodée. Si le chaud est plus
fort à Naples qu’ici, comme tout le monde le dit, il faut y mourir »... Le projet de voyage de la princesse la réjouit : « la reine nous
avoit dit qu’il ne seroit que de 3 ou 4 jours […] et je ne puis vous dire le plaisir que j’aurai de vous revoir. […] je reçois vos baisés
de bien bon cœur, toute cérémonie doit être bannie quand on s’aime »…
351.
MARIE-CLOTILDE DE FRANCE
(1759-1802) Reine de S
ARDAIGNE
; petite-fille de Louis XV, fille du Dauphin
Louis, sœur de Louis XVI, « Madame Clotilde » épouse en 1775 le futur Roi de Sardaigne Charles-Emmanuel IV de
Savoie (1751-1819) ; d’une grande piété, elle a été déclarée en 1808 Vénérable de l’Église catholique.
Lettre autographe signée « Marie-Clotilde », Livourne 25 septembre 1799, à
SON
BEAU
-
FRÈRE
le duc de M
AURIENNE
;
1 page in-4 (lég. tache).
700/800
I
NTÉRESSANTE
LETTRE
SUR
LEUR
FUITE
DU
P
IÉMONT
DEVANT
LES
TROUPES
FRANÇAISES
.
La lettre est écrite de la part de son époux « encore bien endommagé » par la traversée précipitée qu’ils viennent de faire en
quittant le Piémont. M. W
INDHAM
est venu tout exprès de Florence « pour nous apporter des lettres qui ont été interceptées du
Consul Coffin au Directoire, ou il projette une descente de la Corse, et une révolution en Sardaigne, quoique l’arrestation de Sullis
nous persuade que tous leurs projets sont déjouées, neanmoins le Roy ayant heureusement trouvés icy, une petite flotte russe, a
prié l’amiral [S
OVAROW
] de se porter en Sardaigne [...] mais comme il n’a que de gros vaisseaux, il ne peut pas se tenir aux bouches
de Boniface, et il se partage entre Cagliari et Porto Conti »...
O
N
JOINT
3 l.s. par P
AJOT
et par le comte de T
ONNERRE
, 6-8 septembre 1775, sur l’arrivée de la nouvelle princesse de P
IÉMONT
à Pont-de-Beauvoisin : compte rendu sur les cérémonies, les présentations, la première entrevue des nouveaux époux, l’arrivée de
Monsieur et Madame [le comte de Provence et Joséphine de Savoie, sœur de Charles-Emmanuel IV], etc. (9 pages infol.).
Ancienne collection L
E
B
LANC
DE
C
ERNEX
(
Bibliothèque d’un amateur savoyard
, 2
e
partie, 12 octobre 1999, n° 46).
Reproduction page 201
352.
Aimée de Franquetot de COIGNY
(1769-1820) épouse du marquis de Fleury puis du comte de Montrond (elle
divorça des deux) ; incarcérée pendant la Révolution à la prison Saint-Lazare, elle inspira
La Jeune Captive
à André
Chénier.
Lettre autographe signée « Aimée de Coigny », ce mardi matin, à M. Fraisier ; demi-page in-4.
200/250
Invitation à déjeuner pour le lendemain... « J’ai besoin de votre obligeance et de votre bonne volonté à mon égard et je suis
certaine que vous ferez les démarches que je vous demanderai et que vous seul pouvez faire »...
353.
Félicité et Théophile FERNIG
(1770-1841 et 1775-1819) sœurs, elles combattirent à Valmy et à Jemmapes ; elles
devinrent officiers d’état-major attachés à Dumouriez.
Lettre autographe signée « Sœurs Fernig », 28 thermidor VIII (16 août 1800), au citoyen Étienne M
ÉJAN
, leur « cher
et vertueux Concitoyen » ; 2 pages et quart in-4, adresse (petite déchirure par bris du cachet).
300/400
Les « Sœurs Fernig » poursuivent en vain leurs démarches pour obtenir la restitution de leurs biens saisis comme émigrées ; mais
leurs moyens ne leur permettent plus de rester dans la capitale : « Ainsi donc la misère nous chasse... d’une patrie pour qui nous