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Il aime beaucoup les compositeurs russes actuels. Il n’a jamais voulu jouer seul, il nous a promis de jouer pour nous deux. En avant
le
Lamento
qui a fait grand effet et la
Manola
qui a enlevé. En outre, il a fallu chanter l’éternelle
Caña
et riquiriqui. On a été très
aimable pour Louise qui est charmante quand elle s’y met. Tout le monde paraît on ne peut mieux disposé pour ce soir ». Louise
va encore faire travailler les chanteurs... Elle s’inquiète du succès du concert de son fils Paul… « Liszt va jouer dimanche le 4
or
de
Louise. Demain il entendra le
Feu du Ciel.
Nous dînons chez M. Merian demain. Le soir 1
re
partie de
Faust
. Dimanche – la 2
e
»...
Ivan Tourgueniev,
Nouvelle correspondance inédite
(1971), t. I, n° 170.
Reproduction page 41
110.
Pauline VIARDOT
.
D
essin
original à la plume ; 10 x 11 cm (petit trou d’épingle en dehors du dessin).
500/700
P
ortrait
de
profil
de
sa
fille
M
arianne
(1856-1919), vers l’époque de ses fiançailles avec Gabriel Fauré (1877).
Reproduction page 39
111. [
Pauline VIARDOT
]. L.A.S. par ses quatre enfants à elle adressée, [vers 1862] ; 2 pages in-8 ; en espagnol. 200/300
La plus grande partie de la lettre est écrite par la fille aînée Louise « Luisa » (1841-1918) à sa « madrecita querida » : elle s’escrime
avec le Concerto de Bach à deux pianos, qui se termine par une fugue comme les aime « el papa Bach » ; c’est une bonne étude pour
elle. « Petit Paul », qui s’entraîne à faire le coq, est un vrai perroquet… Au dos, Claudie (1852-1914) assure sa mère qu’elle est une
bonne fille, qui apprend bien ses leçons, et lui donne un baiser ; elle signe : « Didie demonio ». Puis Marianne dit qu’elle aussi est
bonne, et signe : « Maria diablito » ; suivie par le petit Paul (1857-1941) : « Tutu gran borrico ».
112.
Louise HÉRITTE-VIARDOT
(1841-1918) fille aînée des Viardot, compositrice, pianiste et cantatrice. 3 L.A.S.
« Toutou », Alger novembre 1889-février 1890, à sa sœur et son beau-frère Claudie et Georges
C
hamerot
; 12 pages
in-8, 2 enveloppes (réparations au scotch).
200/300
20 novembre 1889
, à Claudie, sur sa santé qui se rétablit... Elle se désole d’avance à l’idée de devoir repartir travailler en
Allemagne : « Demandez donc à maman ce qu’elle en pense sérieusement, et s’il n’y aurait pas moyen de faire quelque chose à
Paris ? J’avoue que cela aiderait beaucoup à me tranquilliser »...
29 décembre
, à Georges. « Ce ne sera qu’à mon corps défendant que
je retournerai dans ce sale Berlin, peuplé de gens méchants, et où j’aurais maintenant bien de la peine à retrouver des élèves »...
Elle le prie d’intervenir pour elle auprès de sa mère : « Je ne me fais pas d’illusion sur la réponse de maman, qui sera composée
de
si
et de
mais
, – quoique certes je ne sais pas ce que cela pourrait lui faire de désagréable, et moi j’avoue que je me sentirais
fort heureuse de vivre enfin au milieu de vous, de travailler suffisamment pour gagner ma vie »...
8 février 1890
, à Georges
.
Elle
a reçu une lettre de sa mère lui disant : « 1° Que je n’aurais jamais 20 frs par leçon à Paris ; 2° Que je ne devais pas fumer
avant
les leçons, 3° Que
Georges, Alphonse et Edmond
la chargeaient de me dire qu’il fallait me laisser pousser les cheveux [...]. Si je vais
m’installer à Paris, c’est en vue d’y avoir
l’avantage
d’être avec ma famille, [...] or, si (et d’avance !) ma famille se met à me chicaner
pour des bêtises, (qui ne m’ont nui nulle part) et pour des balivernes toutes
extérieures
, – je dois dire que cela me fait reculer »...
113.
Marianne VIARDOT
(1856-1919) troisième fille des Viardot, musicienne et peintre, fiancée à Gabriel Fauré, elle
épousa le pianiste Alphonse Duvernoy. 3 L.A.S. « Marianne », novembre-décembre [1914], à son beau-frère Georges
C
hamerot
(
époux de sa sœur Claudie) ; 24 pages in-8 (deuil).
200/300
A
près
le
décès
de
sa
sœur
C
laudie
.
27 novembre.
« Tu as été bien bon et bien courageux de m’écrire cette longue lettre, qui m’a
appris enfin les détails de l’horrible drame – que je ne peux toujours pas croire réel ! C’est affreux et inexplicable [...]. Dis-toi, mon
pauvre Georges, qu’elle a eu une bien belle vie [...]. Elle est partie jeune encore, en plein bonheur, avec tout son monde, gâtée et
adulée par toi jusqu’au dernier moment »...
8 décembre.
« Ce sont des consolations pour
plus tard
, mon pauvre Georges, je sais que
pour le moment,
rien
ne peut diminuer ta souffrance aigüe ! Je suis
bien
malheureuse aussi, je l’assure, je sens un vide affreux
dans mon existence, et je trouve la vie très triste »...
28 décembre.
À la douleur de la perte s’ajoute l’angoisse de la guerre : « Je
suis
sûre
vois-tu, mon bon Georges, que nous le reverrons ce cher soldat [Raymond, fils de Georges et Claudie], qu’on pourra lui
faire oublier par mille gâteries les affreux moments qu’il a passés et passera encore... Est-ce possible que ces monstres aient donné
l’ordre de massacrer tout prisonnier ? »...
O
n
joint
une autre L.A.S. « Tante Marianne » à sa nièce Jeanne.
114.
Paul VIARDOT
(1857-1941) violoniste et musicologue, quatrième et dernier enfant des Viardot. 5 L.A.S., 1879-
1895, à divers correspondants ; 6 pages et demie in-8.
200/300
26 novembre 1879
, pour obtenir un engagement à Monte-Carlo, où une série de concerts importants aura lieu prochainement... –
« Avez-vous écrit pour moi à Monte-Carlo ? N’avez-vous rien à me faire faire ? […] on me parle de plusieurs tournées, et je ne sais
si je dois accepter ou non. Si vous avez pour moi quelques engagements je préfèrerais de beaucoup cela, à courir la prétentaine »...
27 avril 1888,
à une demoiselle. « Il est entendu que je jouerai le 20, à part le
Rondo
de Schubert avec vous, 1°
Souvenirs
de Haydn
– Léonard ; 2° a)
Romance
– Paul Viardot ; b)
Mazurka
– Wieniawsky »...
21 janvier 1895
, à
W
illy
, remerciant pour l’envoi des
Bains de sons
, « qui lavent si spirituellement les idées musicales souillées par toutes les filandreuses décoctions des princes de la
critique crottidienne ou hebdromadaire ! »...
O
n
joint
sa brochure
Les Grands violonistes des 17
e
et 18 siècles
, extrait du Bulletin de
la Société de Géographie d’Alger et de l’Afrique du Nord (Alger, Impr. Minerva, 1929).