38
*
102.
Giuseppe VERDI
(1813-1901). L.A.S., Busseto S
t
Agata 5 avril 1864 ; en italien (encadré avec photographie).
2 000/2 500
Deux mots en hâte pour dire à son correspondant d’aller lui acheter pour 30 francs de l’emprunt italien. C’est pour son cuisinier
qui veut devenir capitaliste. Il enverra demain un mandat de 400 francs. Si ce n’est pas suffisant, qu’on lui fasse crédit pour
quelques jours…
103.
Pauline VIARDOT
(1821-1910) cantatrice. L.A.S. « Pauline », Courtavenel 10-15 septembre [1850], à Ivan
T
ourgueniev
; 6 pages in-8 d’une écriture serrée sur papier fin (2 petits trous).
1 000/1 200
L
ongue
et
belle
lettre
à
son
ami
T
ourgueniev
, qui était parti pour la Russie en juin. Il y est notamment question de la
genèse
de
l
’
opéra
S
apho
de
C
harles
G
ounod
.
Mardi 10
. Elle se plaint d’être sans nouvelles. « Il fait un ciel admirable. Un vent léger anime les arbres de la cour. Trois coqs
chantent à tue-tête, le petit blanc avec lequel vous vous êtes si souvent battu et ses deux fils. Voici comment nous sommes attablés.
Manuel [
G
arcia
, son frère] est assis à côté de moi et copie les chansons mexicaines. Maman tricotte près de lui. […] Mon neveu
Manuel lit du Molière. Charles [
G
ounod
] fait de la partition près de la fenêtre à gauche de la petite tourelle. Mon oncle donne une
leçon d’espagnol à Louisette ». Son mari Louis est parti avec ses chiens. « Vous le voyez, tout est comme de votre temps, comme
toujours. Vous seul manquez à cette bonne et douce vie. Votre absence et la peine qu’elle fait à nos cœurs remplace votre chère
présence, je vous assure, à chaque instant de la journée. Votre souvenir prend part à toutes nos actions, du matin jusqu’au soir.
Vous connaissez toutes nos habitudes depuis 7 ans, elles sont toujours les mêmes, de sorte que, à quelque heure de la journée que
vous pensiez à nous, vous savez où nous chercher, vous pouvez voir tout ce que nous faisons. Mais vous, pauvre ami, comment
savoir ce que vous faites, comment vous suivre du regard, si vous ne me tenez pas au courant de votre vie. Voyons, décrivez-moi
une de vos journées. Elle servira de jalons à ma pensée. Dans votre solitude il ne doit pas y avoir grande variété »...
Jeudi matin
. Émile
A
ugier
est arrivé pour travailler sur
Sapho
avec Gounod et « arranger différentes paroles qui n’allaient pas
encore. Après avoir fait entendre tout l’opéra de suite, nous avons trouvé qu’il fallait faire d’autres changements plus importants
encore. Ainsi, Pythéas, au lieu de sa chanson qui grelotte de peur presque péniblement, chantera tout bonnement sans autre forme
de procès
trinquons
auquel Augier va adapter des paroles très drôles. Les deux [airs] et le trio sont parfaits. Mais toute la dernière
scène va être remaniée. La bénédiction de Sapho suivra immédiatement l’imprécation de
Phaon
, pendant que celui-ci monte sur
100
102
… / …