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90.
ROGER-DUCASSE
(1874-1954).
M
anuscrit musical
autographe signé,
Suite française
, pour piano, 1909 ; cahier
in-fol. de 2 ff. (titre et dédicace) et 12 pages chiffrées (et 4 ff. bl.).
1 000/1 200
B
eau
manuscrit
de la « Réduction pour piano à deux mains » de cette première grande œuvre de Roger-Ducasse, créée le
28 février 1909 aux Concerts Colonne sous la direction de Gabriel Pierné.
Le manuscrit est très soigneusement noté à l’encre bleue sur papier à 20 lignes, avec titres des mouvements, tempi, nuances et
numéros soulignés à l’encre rouge. Il est signé et daté en page de titre, qui porte le cachet encre de des éditeurs A. Durand et Fils.
L’œuvre comprend quatre parties : I
Ouverture
, « Très décidé » ; II
Bourrée
, « Pas vite et très rythmé » ; II
Récitatif et Air
, « Très
lent » ; IV
Menuet vif
, « Très décidé ».
Roger-Ducasse a dédicacé ce manuscrit à la danseuse Ida
R
ubinstein
: « À Madame Ida Rubinstein, cette musique qui eut l’heur
qu’elle l’aimât... En très respectueux attachement. Roger-Ducasse. 1927 ».
91.
ROGER-DUCASSE
. 4 L.A.S., 1910- 1913, à Joseph de
M
arliave
; 7 pages in-8 et 2 cartes postales ill. avec adresse.
150/200
Samedi [12.X.1910]
, remerciant Mme de Marliave [Marguerite
L
ong
] pour « l’issu de ces négociations. Entendu donc pour le jeudi
de Décembre. Mais je voudrai avant m’entendre avec elle sur différents points.
L
ambinet
se lamente de votre silence prolongé »...
[Le Taillan 11.VIII.1911]
. « Ici, tout va bien. Je prépare le miel pour mon hiver. Aucune nouvelle de
F
auré
. Où est-il ? »...
[21.VI.1913].
Projet de déjeuner avec André Lambinet : « Vous pourriez jouer avec lui
Pénélope
de 2 h de l’après-midi à 2 heures
du matin. La campagne est magnifique »...
Jeudi soir.
« Tous nos vœux sont remplis ! Mlle
L
efébure
-W
ély
a remporté la première
médaille : je ne suis qu’une unité dans ce succès ; où je me multiplie, c’est dans sa nomination à la tête de tout le troupeau »...
Jeudi.
« Je suis affolé car il faut que toute ma partition soit à Pétersbourg le 10 septembre ! Et j’ai juste commencé en arrivant ici mon
dernier acte. Alors je ne bouge pas, je ne vois personne et je n’écris pas »… Il s’inquiète de la santé de Marguerite
L
ong
: « Quand
je pense qu’elle va passer deux mois, sans mettre ses mains sur le piano, je trouve ça ahurissant ! »...
92.
ROGER-DUCASSE
. 40 L.A.S., Le Taillan 1911-1929, à Marguerite
L
ong
; environ 90 pages, la plupart in-8
(quelques lettres incomplètes).
600/800
B
elle
correspondance
à
la
grande
pianiste
, parmi laquelle de nombreuses pensées pour son regretté mari, Joseph de
M
arliave
,
tombé à la guerre dès 1914. Au fil de ses courriers, Roger-Ducasse évoque le conflit mondial, sa mauvaise santé, leurs projets
musicaux respectifs, l’accueil de ses pièces en concert, et lui recommande quelques élèves pour son école de musique.... Nous ne
pouvons en donner ici qu’un aperçu.
En 1915, à propos de ses projets de révision d’œuvres de
S
chubert
chez l’éditeur Durand.
Mardi soir.
« J’avais écrit à Jacques
D
urand
, au sujet des mélodies de Schubert. Et voici qu’il me répond ce qu’il m’avait déjà répondu, à savoir que le public est
habitué à la traduction de Schubert et de Schumann et qu’une nouvelle traduction ne se vendrait pas. J’ai eu beau lui dire qu’il
s’agissait de mélodies jusqu’ici peu traduites : il répond que le volume édité chez lui est ce qu’il y a de mieux dans les mélodies
de Schubert : là, il se trompe »... Il est également question dans plusieurs courriers d’un manuscrit musical – « un choral et
variations en leçon de solfège », transformé plus tard en variations pour piano – qu’il tente de soumettre à Durand, lequel ne
lui en propose pas assez. Son contrat ne l’engageant pas exclusivement, il tente, par l’intermédiaire de sa correspondante, de le
soumettre à
S
énart
, qui lui avait déjà fait de « fortes avances »...
Vendredi soir
. « J’envoie au diable l’édition de Schubert qui me
rase et pour laquelle il m’a offert 200 frs !...Voilà où en sont mes affaires : cela m’a étonné de sa part, même avec les pertes que la
guerre peut lui apporter »...
[15 mai 1915]
, remerciant pour la peine « que vous avez prise à mettre sur doigts mon
Étude
. Je reçois
à l’instant un mot de J.D. me disant que vous avez supérieurement joué [...] et qu’il accepte mes conditions »... – Représentation
de
La
Salamandre
: « Triomphe ! On m’a poussé sur la scène et j’ai dû saluer et sourire ! C’est pourri ! Enfin !
L
ambinet
jubilait
et cela m’a consolé de ce succès criant »... Il tente, par de nombreuses lettres, de réconforter son amie, après la mort de son mari :
« Il m’ennuie, cependant, de penser que vous n’allez pas et que rien ne peut vous aider à reprendre votre vie. Je ne compte plus
maintenant que sur le temps et j’ai honte de le dire, car il devrait y avoir des peines éternelles ! [...] Il faut vivre et je le répète,
la vie, inflexible, continue »... Dès qu’il sera achevé il lui enverra son
Nocturne de Printemps
qui sera « beaucoup plus dans votre
genre »...
Mercredi
. Durand lui a appris qu’elle avait accepté de jouer chez lui le
Tombeau
, en même temps que son
Quatuor
[
Tombeau de Couperin
de
R
avel
]... Il se remémore l’audition de ce morceau avec Joseph, « son émotion à l’adagio, et cet adagio m’est
cher puisqu’il avait trouvé le chemin de son cœur – il y a ainsi quelques œuvres qui nous font souvenir de ceux qui les ont aimées,
et n’est-ce pas là la raison qui leur donne à nos yeux quelque prix »...
Dimanche soir
. Félicitations pour la décoration posthume
de Joseph : « J’y vois aussi pour vous un encouragement et une possibilité de travail : sa gloire appelle et commande la vôtre, car
sommes-nous assurés que les morts n’agissent pas sur les vivants ? »...
Paris 22 août
. « Longtemps, très longtemps, mon cœur s’est
refusé à admettre la disparition de ce cher Jo, qu’on ne pouvait pas ne pas aimer... chaque fois que j’achève une œuvre quelconque,
je me pose aussitôt la question : eût-il aimé ça ? Et je regrette de ne plus lire dans ses yeux, car ce sentiments étaient silencieux,
cette émotion si précieuse pour moi, et que je lui avais vue à mes deux quatuors »...
Samedi soir
. Abruti de travail, il orchestre et
transcrit une Fantaisie qu’il souhaiterait lui faire jouer... Il a reçu des nouvelles de
F
auré
« qui, (dit-il) se réjouit d’être enfin libéré
de la servitude du Conservateur »... Etc.
O
n
joint
une L.A.S. à un Docteur (1953), une carte de visite a.s. (et une de sa femme Marguerite).