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96
238.
Étienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE
(1772-1844) le grand naturaliste.
M
anuscrit
autographe de la
Dissertation
sur le singe nommé Pongo de Batavia
, lue à la Société Philomathique le 3 frimaire V (23 novembre 1796) ; 6 pages
grand in-fol. avec ratures et corrections.
500/700
À
propos
d
’
un
singe
du
naturaliste
allemand
F
riedrich
von
W
urmb
(1742-1781), l’un des fondateurs de la colonie allemande
de Batavia.
Le naturaliste se réfère à un article de
la Décade littéraire
« sur un grand singe sans queue » tiré des actes de la Société de Batavia.
« L’auteur, le baron de Vurmb ayant cru parler de cet etre merveilleux, si célèbre en Europe, au moyen duquel on croit descendre
par nuances presqu’insensibles de la nature humaine à celle des animaux applique sans hésiter à son singe le nom de grand
orang outang ou Pongo ; mais loin d’avoir eu l’occasion d’observer la singulière espèce qui avoit occupé si longtemps et d’une
manière si vague les naturalistes et les philosophes et avec laquelle Maupertuis eut, disoit-il, préféré deux heures d’entretien aux
conversations des plus savantes Sociétés, le baron de Vurmb ne vit pas même un singe du genre des orangs outangs. Néanmoins
les observations de cet auteur sont très interressantes pour les zoologistes car elles ont pour objet une espèce non seulement
entièrement nouvelle mais aussi d’une forme si particulière qu’indépendamment des caractères qui lui sont propres et qui ne se
retrouvent dans aucun autre mammifère, elle en réunit d’assez disparates et qui appartiennent à des animaux fort dissemblables »...
Il livre ses observations, comparant le squelette de ce singe à ceux du Muséum, soulignant le prolongement « excessif » du museau,
la petitesse de la boîte crânienne, la situation du trou occipital, etc. Il paraîtrait que ce singe ne s’est jamais soutenu sur les deux
pieds de derrière, et cependant, Geoffroy, citant Daubenton, démontre que l’organisation de ce singe « annonce un animal bipède ».
Il « n’est point l’orang outang ou le pongo de Buffon » : « il doit être considéré comme une espèce inconnue aux naturalistes avant
la publication de la dissertation du baron hollandois »...
Le manuscrit est conservé sous une chemise à en-tête de la
Société Philomathique
, avec le détail de la séance, et les signatures des
16 membres présents : Lacroix, L. Macquart, A.J. Coquebert, Lamarck, Du Villard, J. Tonnellier, Geoffroy, Larrey, Hallé, Miché,
Alex. Brongniart, Robilliard, Léveillé, Silvestre, Duméril et Ch. Coquebert.
239. [
Étienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE
]. 3 L.S. ou P.S., Paris 1808, à lui adressées ; 15 pages et demie in-fol.,
en‑têtes
Le Ministre de l’Intérieur
et
Muséum d’histoire naturelle
.
500/600
E
nsemble
relatif
à
sa mission
botanique
au
P
ortugal
.
9 mars 1808
. L.S. par Emmanuel
C
retet
, ministre de l’Intérieur. Lettre de mission, au nom de l’Empereur, pour recueillir
« dans les cabinets et jardins botaniques de Lisbonne et de Coinbre, les objets des trois regnes qui peuvent être utiles au Museum
d’histoire naturelle »... – « Instructions » signées par le ministre : s’attacher en particulier aux articles du Brésil et de la Mozambique ;
compléter les collections lacunaires du Muséum ; prendre des informations sur les livres, manuscrits, médailles et cartes des
bibliothèques ; copier des inscriptions ; d’éventuelles « mesures conservatrices par un séquestre ou autrement », à prendre, sans
« aucun enlèvement en envoi, sans ordre spécial de S. Ex
ce
le Gouverneur général »...
16 mars 1808
. P.S. par Georges
C
uvier
et Nicolas-Louis
V
auquelin
,
administrateurs du Muséum, copie certifiée conforme de
leur correspondance avec le ministre Cretet (7, 8, 10 et 14 janvier), relative à la mission de leur confrère Geoffroy Saint-Hilaire.
O
n
joint
une L.A.S. de son petit-fils, Albert Geoffroy Saint-Hilaire, à Edmond Perrier, directeur du Muséum, 1909.
240.
Étienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE
. 2 L.A.S., 1818, à l’ingénieur Pierre-Simon
G
irard
, de l’Académie des
Sciences ; 3 et 4 pages in-8, une adresse.
600/800
B
el
ensemble
sur
la
polémique
suscitée
par
ses
travaux
anatomiques
et
sur
sa
P
hilosophie
anatomique
des
voies
respiratoires
(2 vol., 1818).
[Chailly] 11 juillet 1818
.
L
atreille
lui apprend que ce n’est pas le président qui lui a refusé la parole : « c’est vous qui êtes décidé
à m’écarter sur l’idée que je frondais les idées reçues. Si c’est après m’avoir lu,
bene sit
[...] Vous aurez apprécié de sang froid et
condamné ce que j’ai écrit sous l’influence des illusions et d’une imagination délirante. Autrement, vous savez le principe : l’on se
doit à ses amis et l’on s’empresse de les servir comme ils le désirent »... Et de rapporter les prévisions d’Alexandre de
H
umboldt
relatives à
L
aplace
... Quant à lui, il estime que ses quatre mémoires sur la
voix « forment un ensemble
remarquable
pour cet âge de la physique (je me
loue sans façon, parce qu’il y a un point où la modestie n’est que niaiserie) »,
et il s’étonne d’avoir « postillonné » pour se faire entendre ; mais il ne
cherchera plus d’auditeurs, la chose est imprimée...
12 septembre
.
C
uvier
et
J
omard
se sont concertés : « le premier voit avec une douleur secrète et
d’autant plus profonde mes travaux en anatomie : j’ai pris son rôle : il veut
prendre le mien et l’introduire dans l’ouvrage. Il me donne depuis quelque
temps beaucoup d’autres mortifications que je fais semblant d’ignorer. [...]
Jomard assuré de la porte de derrière a porté le projet et la lettre, forte et du
plus haut style, est de la main de celui qui se fait écouter avant tant de plaisir
quand il fait des rapports à l’académie […] Je n’ai voulu donner à cet ouvrage
que du très bon ou rien : c’est même cette prétention qui m’a lancé dans les
recherches que je termine ; puisque c’est à la vue d’un osselet du
tétrodon
fahaca
, le poisson d’Égypte qui se renfle et se met en boule, que je suis entré
dans tous les travaux qui ont entierement changé la direction de mes idées ;
et qui changera [...] la face des sciences physiologiques »...