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99

R

éflexions générales

sur

la tératologie

, aboutissant au cas particulier des hypognathes, ces individus bien formés qui présentent

une tête accessoire attachée à la mâchoire de la tête principale. Ce manuscrit de travail, très corrigé, servit à la publication du

mémoire dans les

Comptes rendus

des séances

de l’Académie des sciences

de 1837 (t. IV, pp. 875-881). Le savant retrace l’histoire de

son intérêt de longue date pour les monstres, intérêt appliqué d’abord à la zoologie (développement d’une nomenclature), puis à un

principe synthétique (

Philosophie anatomique

). Il n’a jamais écarté les monstres des collections du Muséum, cependant il négligea

de s’informer de l’évolution de la science, et apprit avec surprise, mais sans regret et sans jalousie, qu’il était, depuis 1820, « en

partie dépassé », en particulier par un « ouvrage en trois forts volumes,

Histoire générale et particulière des anomalies

 », que sa

« position personnelle » lui interdit de commenter [il est père de l’auteur]... Il cite l’essai

D’un enfant monstrueux

de

M

ontaigne

comme exemplaire d’une réflexion revenant à « considérer dans les phénomènes de la monstruosité le dessein d’une infinie sagesse

[...] et à montrer les monstres comme entrés dans l’ordonnance et la composition de l’univers »... Il se réfère à

P

line

, et se félicite

de ce que la tératologie soit aujourd’hui une science tout autant que la physiologie, la pathologie ou la zoologie... Enfin il promet

plus ample discussion dans de futurs articles, des « doubles monstres,

hypognathes, épicornes et céphaliades

 », « produit d’une même

conception, lesquels font profiter le bénéfice tératologique d’une rupture survenue à leurs membres placentaires, de manière à ce

que les têtes des 2 sujets soient seules soumises au phénomène d’un affrontement mutuel, et se trouvent par cela même entraînées

et définitivement à se souder »...

Reproduction page 97

246.

Étienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE

. L.A.S., 1

er

août 1839, à un ministre ; 2 pages in-4.

250/300

B

elle

lettre

au

sujet

de

la

statue

de

B

uffon

par

P

ajou

au

M

uséum

.

Après la visite au Muséum du ministre des Travaux publics Jules Dufaure, Geoffroy soulève la question de la statue de

B

uffon

,

enlevée de son piédestal en l’an XII, et sur laquelle lui-même a écrit un mémoire en 1838. « Monsieur Dufaure trouva dans une

salle écartée de l’ancien Cabinet cette statue à peu près profanée, comme négligée par un mauvais vouloir d’administration. Or

c’était ce même chef-d’œuvre de 1775, en même temps qu’elle consacroit une pieuse dette d’admiration, vouée au

prince des

naturalistes

. Un instant après, Monsieur Dufaure vint à trouver la statue de

C

uvier

, celle-ci, qu’on venoit de terminer, de préférer

visiblement et de soigner comme pour juger un grand débat dans la pensée humaine, car l’on comptoit bien faire prononcer sur

cette question : si le grand philosophe aux fins synthétiques viendroit dans le jardin du roi à prendre le pas sur le naturaliste

illustré plus tard par un savoir immense des faits analytiques. Le débat fut entre mes opinions (j’avois conseillé l’égalité de rang

des deux gloires), et le sentiment de la jeunesse professorale de l’établissement, qui rejetta cette conciliation. Monsieur Dufaure

voulut bien se laisser impressionner par mon avis »...

247.

Isidore GEOFFROY SAINT-HILAIRE

(1805-1861) zoologiste. L.A.S., [1838, à Abel

V

illemain

, vice-président du

Conseil royal de l’Instruction publique ?] ; 2 pages in-4.

150/200

Au sujet des difficultés rencontrées par sa candidature au Conseil de l’Instruction publique, à la suite d’une ordonnance « qui

limiterait le choix entre les professeurs titulaires ou adjoints, et les agrégés. Or je suis seulement professeur suppléant au Jardin

des Plantes (depuis 9 ans), et à la faculté des sciences, par conséquent dans l’université »... Il énumère les motifs du maintien de sa

candidature : « 1° Ma qualité de membre de l’Institut qui me met au-dessus des grades [...]. 2° La non-existence du grade d’agrégé,

à l’égard des sciences naturelles [...]. 3° Les grades qu’on me demande, sont déjà acquis à plusieurs de mes élèves, professeurs, [...]

mes cours sont souvent suivis par ces mêmes professeurs des collèges de Paris ou des facultés de province, qui seraient éligibles,

comme placés plus haut dans la hiérarchie, quand moi je ne le serais pas. 4° Enfin je pense que le Conseil a considéré aussi

ma position vraiment exceptionnelle. D’ordinaire on est déjà honorablement placé avant d’entrer à l’Institut : pour moi je suis

académicien depuis 5 ans et ½ ; j’ai déjà, dans ma classe seule, 14 confrères après moi ; et je suis toujours simple

aide

-naturaliste

au Jardin des Plantes comme à l’âge de 19 ans ! »...

248.

Isidore GEOFFROY SAINT-HILAIRE

. 4 L.A.S., Paris ou Sceaux 1840-1858 ; 7 pages in-8, 2 adresses. 150/200

31 décembre 1840

, à Henri

D

utrochet

, de l’Institut, disant sa reconnaissance à son illustre confrère...

17 octobre 1851

, à une

cousine, sur le prochain mariage de sa fille Pauline avec un sous-préfet, Charles d’

A

ndecy

, dont il fait valoir les qualités...

29 mai

185[2 ?]

, à un directeur [de l’Institut agronomique de Versailles ?], réclamant un hocco mâle, et une chèvre de la Haute-Égypte,

prêtés jadis ; il prie de faire don d’un petit bouc né de la chèvre et d’un jeune taureau d’Écosse considéré par plusieurs naturalistes

« pas seulement une race du

Bos taurus

, mais une

espèce

distincte

 »...

[1

er

juin 1858]

, à M. Bailleul, directeur de l’Imprimerie, sur

l’envoi de la note sur la chèvre d’Angora...

O

n

joint

le faire-part de décès d’un parent (1839).

249.

Isidore GEOFFROY SAINT-HILAIRE

. L.A.S., Paris 8 février 1851, [à Christophe Jérôme

B

arthélemy

-

L

apommeraye

, conservateur du Muséum de Marseille] ; 2 pages et quart in-4, en-tête

Muséum d’Histoire Naturelle

.

150/200

Il lui adresse son opuscule sur l’

Epyornis

, « l’oiseau gigantesque de Madagascar », et regrette de ne pouvoir donner suite à sa

demande concernant une collection, puisqu’il acquiert en ce moment, parmi d’autres objets, « une baleine montée (la nôtre) et

son squelette, dont le prix [...] est de 5500 fr. Ajoutez à cela les œufs gigantesques, et vous voyez si nous sommes ruinés »... Ils

désireraient fort un

Psittrichas Pesquet

, par don ou par échange. « Nos pertes en carnassiers ont été beaucoup moindres que les

journaux ne l’ont dit. La seule mortalité que nous ayons eu à déplorer, est celle qui a porté sur nos malheureux chameaux »...

O

n

joint

une L.A.S. au Dr

M

artins

, membre de la Commission scientifique du Nord, [30 mars 1839].