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I believe you must take the gouvernail

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STENDHAL.

Lettre adressée à sa sœur Pauline Périer-Lagrange.

Sans lieu ni date

[juillet 1810]

.

Lettre autographe signée du pseudonyme “L.A. Chevallet” ; 3 pages in-8, adresse avec marque postale.

Curieuse lettre à sa sœur écrite en français et en anglais – et trois mots en italien :

Stendhal a besoin d’argent pour vivre.

L’écrivain usait ainsi de langues étrangères et de pseudonymes pour éviter que ses lettres ne fussent

interceptées. Il avoue lui-même que son anglais est “exécrable”…

Le recours aux langues étrangères, comme aux surnoms, abréviations et pseudonymes participe en

même temps de la stratégie de déguisement caractéristique “d’un homme qui voulait « cacher sa vie »

mais qui ne cesse de la raconter à ceux qui savent lire entre les lignes” (

Stendhal et l’Europe

, p. 135).

Pousse ferme the father, my dear sister, I am wanting of money

[…].

Tout ce que je désire, c’est le moyen de vivre ici jusqu’ à la préfecture, ensuite, quarante journaux à

Furonières pour aller vivre de mes laitues si, dans ma place, on m’ordonnait quelque chose d’opposé à

mes principes

. […]

I fear that our relations have read my last letter to you. Take arrangements for making that impossible.

I have three or four interessant things to say to you to day, but I dare not. The misinterpretations are

easy and common. I am not quite satisfied with the humour of my brother, and Alph. had said to me

very indifferent news. I believe you must take the gouvernail. He loves money and has good reason,

but I believe you know better the ways of achieving that interprise than he. You have a sound and cool

understanding, emploie cette faculté to your common happiness and the happiness of a man of thirty is in

money or ambition.

[…]

Si je pouvais lui prêter ma tête, il se trouverait le plus heureux des hommes.

[…]

Adieu, déchiffre mon exécrable anglais. Je t’écris avec quatre amis sur les épaules. Pousse ferme l’article

argent. Dis que dans 15 jours je serai dans de grands embarras and think to your husband happiness

.”

(Stendhal,

Correspondance

I, Bibliothèque de la Pléiade, n° 404.)

4 000 / 6 000