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L’ouvrage est orné de deux sceaux “apposés à la main et faits de

cinabre impérial”. Le troisième sceau figurant habituellement en

fin d’ouvrage ne se trouve pas ici, mais un sceau supplémentaire

figure en tête de volume.

Il existe deux sortes de couvrure pour

Stèles

, l’une constituée de

deux plaques en bois, l’autre faite de deux cartons recouverts d’une

soie chinoise : le présent exemplaire ne possède ni l’une, ni l’autre.

Cela s’explique sans doute par la date de l’envoi – août 1912 –

c’est-à-dire précisément quand l’ouvrage commença à sortir des

presses ; les reliures n’étaient peut-être pas encore confectionnées.

De même, on peut supposer que l’absence du sceau final et la

présence d’un sceau supplémentaire au début relève d’erreurs de

fabrication au début.

Précieux envoi autographe signé :

A Jean Chabaneix

en parfaite sympa-

thie littéraire & a-

mitié – A Madame

J. Chabaneix, en

respectueux hommage

Victor Segalen

Tientsin. Août 1912

Sous l’envoi, Segalen a tracé neuf idéogrammes chinois : cette

citation de Zeng Zi, disciple de Confucius, peut être traduite par :

Un vrai gentilhomme, un homme sage trouve ses amis grâce à ses

écrits.

Superbe provenance que celle du docteur Chabaneix (1870-

1913) que fréquenta Segalen en Chine. L’écrivain fut nommé

à Shan-hauguan en janvier 1911 afin de diriger le service de

quarantaine, à la place de Chabaneix rappelé à T’ien-Tsin. Deux

mois plus tard, les deux médecins se retrouvent à T’ien-Tsin :

moins d’un an plus tard, Chabaneix devait mourir du typhus.

Segalen, qui l’a assisté dans son agonie, a rapporté les événements

dans une lettre bouleversante.

Les liens entre les deux hommes remontaient avant leur rencontre

en Chine : dans sa thèse soutenue en 1902 –

Les Cliniciens ès

Lettres –

Victor Segalen citait l’ouvrage du frère de son confrère,

Paul Chabaneix, intitulé :

Influence du subconscient dans les œuvres

de l’esprit.

Paul Chabaneix et sa femme publièrent également des

poèmes sous les pseudonymes de Marie et Jacques Nervat.

Précieux volume, l’un des tout premiers exemplaires de

s

Tèles

offerts par Segalen.

(Bibliothèque nationale,

En français dans le texte,

Paris, 1990,

nº 340 : “En même temps qu’il écrit sa première stèle, le 24

septembre 1910, Segalen commence à rédiger l’admirable texte

préliminaire en s’arrangeant « pour que tout mot soit double et

retentisse profondément ». Il compose ainsi un très lucide art

poétique et, par la formule

jour de connaissance au fond de soi,

se

rattache à la famille des poètes pour qui la poésie est un moyen

de connaissance et tentative pour forcer les portes du monde.”)

Couverture défraîchie. Traces de colle au niveau des raccords de

papier. Pâles piqûres éparses.

6 000 / 8 000