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La Bible
historiale
Le Premier [- Second] Volume de la Bible en françois
.
Paris, Jean II Petit, 24 octobre 1520.
2 parties en un volume in-folio gothique à deux colonnes [313 x 210 mm] de (10) ff. le dernier
blanc, 114 ff., 165 ff. [sans le dernier feuillet blanc] ; (10) ff., 144 ff., 113 ff. [sans le dernier
feuillet blanc] : maroquin bronze, dos à nerfs orné de caissons de filets dorés, triple filet doré
– un gras et deux maigres – encadrant les plats, armes dorées au centre, coupes filetées or, dentelle
intérieure, tranches dorées
(Allô)
.
Luxueuse édition illustrée en deux volumes au format in-folio.
Partagée entre Jean Petit et François Regnault, elle suit celle donnée en 1517 par Barthélemy Vérard
et Regnault.
Sur les pages de titre, la marque de Jean Petit est surmontée du titre et d’une grande capitale
xylographiés.
Fondée sur une version établie à la fin du XIII
e
siècle, la
Bible historiale
imprimée a connu un succès
considérable, en un temps où l’Église tolérait encore les traductions : 17 éditions parisiennes et
lyonnaises, en différentes émissions, virent le jour entre 1498 et 1545.
La
Bible historiale
: première Bible complète imprimée en français.
Imprimée pour la première fois en 1498 par Antoine Vérard à la requête du roi Charles VIII, elle
avait été traduite et commentée par son confesseur Jean de Rély. Elle est dite
historiale
parce qu’elle
est non seulement historiée, c’est-à-dire illustrée, mais augmentée de commentaires qui sont
autant d’histoires. Les deux tomes de quelque 1100 pages illustrées à profusion étaient destinés à
un public relativement fortuné. De l’édition parisienne de 1520 ne subsistent que six exemplaires,
dont trois sont incomplets. On observera qu’il n’y eut pas d’autre traduction complète de l’Écriture
avant celle de Jacques Lefèvre d’Étaples, en 1530.
Brillante suite de 185 figures gravées sur bois.
Bois de remploi, quelques-uns répétés, dont l’intérêt iconographique est de rendre compte de la
richesse du fonds d’Antoine Vérard. Libraire-éditeur en activité de 1485 à 1512, il a dominé
par son esprit d’entreprise et ses publications de prestige toute la production du livre illustré
à Paris, sollicitant des artistes de renom. Ainsi retrouve-t-on parmi les images bibliques, non sans
désinvolture, des figures issues de romans de chevalerie, des
Chroniques de France
(1493), de
La Mer des
hystoires
(1488) ou de la
Biblia pauperum
(1504), ainsi que des compositions de facture germanique.
Son fils, Barthelémy Vérard, y intégra quelques bois nouveaux.
Exemplaire de qualité en maroquin aux armes du comte Lanjuinais.
La reliure ayant été exécutée par Charles Allô, actif à Paris jusqu’en 1890, on ne peut déterminer si
l’exemplaire revient à Paul Eugène Lanjuinais (1799-1872) ou à son fils, Paul Henri (1834-1916) ;
tous deux membres de la Société des bibliophiles français.
Dos passé.
Rahir,
Bibliothèque de l’amateur
, p. 321.- Bechtel,
Catalogue des gothiques français
, B-143 : “Édition partagée entre J. Petit et
F. Regnault, copie page à page de la bible des successeurs de Vérard/Regnault de 1517.”- Chambers,
Bibliography of French Bibles
,
1989, nº 28.- Hillard,
Les éditions de la Bible en France au XV
e
siècle
in,
La Bible imprimée dans l’Europe moderne
, 1999, pp. 75-78.
- Delaveau & Hillard,
Bibles imprimées
, 2002, n° 325.
20 000 / 30 000 €