La gravure de la Trinité est agrémentée, sur trois côtés, d’une bordure de rinceaux et feuillages
peints dans l’esprit des manuscrits enluminés : initiales et lettrines rouges et bleues complètent
l’ornementation.
Les bois rehaussés avec soin laissent transparaître une variété de tons où le coloriste a su tirer parti
des blancs de l’épais papier vergé.
Précieux exemplaire, complet, grand de marges et bien conservé.
On a pu déterminer l’antériorité du tirage des bois, identiques à ceux de l’édition de Guillaume
Le Roy (26 janvier 1486), par leur usure, notamment par les cassures repérées dans les bordures.
(
Catalogue des incunables de la Bibliothèque nationale de France
I, 1996, B-107).
Le premier feuillet, tantôt blanc, tantôt doté d’un titre sur une ligne, est sujet à débat d’autant
plus qu’il fait défaut à la plupart des exemplaires répertoriés : BnF, Arsenal, Besançon, Grenoble,
Wolfenbüttel, Fairfax Murray.
Le présent exemplaire permet de constater que le premier feuillet blanc fait partie intégrante du
premier cahier ; conforme en cela à la description de Brunet (
Supplément
I, 551) et à l’exemplaire
Pierre Berès (cat. 57,
Livres et manuscrits, XIII
e
-XVI
e
siècle,
1957, n° 60).
De la bibliothèque
Arnould-Hughes van der Cruisse, seigneur de Waziers
(1712-1793).
Collectionneur originaire de Lille, il fut particulièrement attaché aux manuscrits enluminés.
La reliure d’origine a été recouverte d’une pièce de veau blond à ses armes.
Faibles auréoles, petites galeries de ver dans la marge inférieure de quelques feuillets. Restauration
ancienne dans le texte des feuillets G
7
et G
8
: une petite fenêtre de papier (environ 4 x 5 cm) restitue
le texte d’une dizaine de lignes manquant sur chaque côté, sans doute à la suite d’une tache ou d’une
brûlure.
Rahir,
Bibliothèque de l’amateur
, p. 443.- GW, n° 3418.- BMC VIII, 252.- IGI, 1260.- Murray,
Early French Books
I, n°196.- Bechtel,
Catalogue des gothiques français
, 2008, B-30 et p. 51 : “Il subsiste moins de dix exemplaires des premières éditions françaises,
beaucoup sont incomplètes, et la plupart se trouvent dans les bibliothèques publiques.”- Claudin,
Histoire de l’imprimerie en France
III,
pp. 200-203.- Vicaire,
Bibliographie gastronomique
, 1890, 408-409.
150 000 / 200 000 €