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893

[BECCARIA, Cesare.]

Dei delitti e delle pene

. Nuova edizione, corretta ed accresciuta.

Paris, Nella stamperia di Fr. Ambr.

Didot, a spese di Gio. Cl. Molini, 1780

.

In-8 [203 x 118 mm] de XVI pp., 148 pp. : maroquin rouge, dos à nerfs joliment orné, deux filets

et large dentelle dorés encadrant les plats avec armes dorées au centre, coupes et bordures intérieures

décorées, doublures et gardes de soie bleue, tranches dorées, étui de maroquin rouge frappé des

mêmes armes, dos orné

(reliure de l’époque)

.

Remarquable impression de François-Ambroise Didot, promoteur en France d’une nouvelle

esthétique du livre. L’ouvrage

anonyme

, malgré la notoriété de l’auteur, a été publié aux dépens de

Molini, libraire italien installé à Paris. Ce dernier a établi le texte selon les indications de l’auteur

lui-même, comme il s’en flatte en préface.

Un des douze exemplaires imprimés sur vélin.

Réimprimé clandestinement maintes fois, le traité vit le jour à Livourne en 1764. C’est la traduction

française de l’abbé Morellet qui mit le feu aux poudres. Bien qu’édulcorée, elle fut aussitôt mise à

l’Index en 1766.

Juriste et économiste, le marquis Cesare Beccaria (1738-1794) fut un compagnon de route des

encyclopédistes. Le réformisme intrépide du Milanais fut aussitôt perçu comme une œuvre politique

en faveur d’un système pénal étatique et laïc. Il prône l’abolition de la peine de mort et de la

torture, l’abandon des châtiments corporels au profit de la prison, il entend limiter le pouvoir du

juge pour réduire l’arbitraire de la justice. Il distingue le droit et la morale et pose le principe de la

proportionnalité entre les délits et les peines. Les thèses de Beccaria ont influencé tous les souverains

de l’Europe des Lumières, ainsi que les débats de l’Assemblée nationale en 1791 (

Printing and the Mind of

Man

, n° 209, pour l’édition originale).

En maroquin à dentelle attribuable à Derome, aux armes de Paris d’Illins.

Antoine-Marie Paris d’Illins (1746-1809) est issu d’une famille de financiers. Avant d’émigrer

en Angleterre, il avait pris soin de faire passer une grande partie de son cabinet de livres précieux à

Londres, vendu aux enchères en 1791. Officier de cavalerie sous l’Ancien Régime, il reprit du service

en 1804. Ardent au combat comme au feu des enchères, le nom du général de brigade tué à Ocaña

en 1809 n’est pas même gravé sur les piliers de l’Arc de Triomphe.

Un des

livres clés

des Lumières,

à l’origine

de l’abolition

de la torture

Parfait exemplaire préservé dans un étui de maroquin rouge frappé des mêmes armes.

Il n’a, pour seul défaut, qu’une inversion de deux cahiers au début.

Provenance :

Paris d’Illins

, à ses armes (Catalogue

Bibliotheca elegantissima, Parisina

, Londres et Paris, 1790,

nº 64).-

Payne

(selon une note du suivant datée du 19 avril 1800, date de son acquisition), sans doute

Thomas Payne (c. 1718-1799), éditeur et libraire londonien.-

Michael Wodhull

, avec note donnant la

provenance, le prix et la date d’acquisition (Catalogue 1886, nº 340 : les armes sont attribuées à Pâris

de Meyzieu. Adjugé £ 55).- Librairie Morgand (Bulletin nº 18475, avec reproduction à double page).

Brunet I, 728.- Rahir,

Bibliothèque de l’amateur

, p. 312.- Van Praet,

Catalogue des livres imprimés sur vélin

, 1822, n° 105.

-

Books that made Europe

, 2016, p. 148.

20 000 / 30 000 €