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[VOLTAIRE, François Marie Arouet, dit.]
Recueil de trois ouvrages :
•
Commentaire sur le livre des délits et des peines
, par un avocat de province.
Nouvelle edition, corrigée & augmentée.
Sans lieu, 1767
.
•
Fragment des instructions pour le prince royal de ***
.
À Berlin, 1766
[1767].
•
Questions sur les miracles
, à Monsieur le Professeur Cl…… par un proposant.
Sans lieu ni date
[Genève, 1765].
3 ouvrages en 22 tomes reliés en un volume petit in-8 [160 x 101 mm] de VIII, 128 pp. : 77 pp.
[avec texte encadré] : 20 pp. ; 14 pp. ; 13 pp., (1) f. blanc ; 8 pp. ; 4 pp. ; 4 pp. ; 4 pp. ; 7 pp. ; 7 pp. ;
7 pp. ; 8 pp. ; 7 pp. ; 7 pp. ; 12 pp., (2) ff. blancs [court de marges] ; 7 pp. ; 8 pp. ; 6 pp. ; 8 pp. ;
7 pp. ; 8 pp. : veau porphyre, dos lisse orné avec trois pièces de titre en maroquin olive, filet à froid
encadrant les plats, coupes filetées or, tranches rouges
(reliure de l’époque)
.
Important recueil de textes polémiques de Voltaire, dont la collection complète
des vingt
Questions sur les miracles
en édition originale. Il a été constitué pour Julie
de Lespinasse.
Beccaria
:
“Texte de protestation et de dénonciation, qui s’appuie sur le livre de Beccaria plus qu’il ne le
commente” (Jean Goulemot) : Voltaire entame ici une longue réflexion sur les pratiques judiciaires
qu’il poursuivra jusqu’au
Prix de la justice et de l’humanité
en 1777.
(Bibliothèque nationale,
Voltaire
, nº 607.)
Une phrase, page 66, a été rayée à l’encre à l’époque.
Fragment
:
Édition originale prétendument imprimée à Berlin et datée de 1766 : elle a paru en réalité l’année
suivante à Genève.
Les
Instructions
sont suivies de
Du divorce
(pages 41-49),
De la liberté de conscience
(pp. 49-57) et
Anecdote
sur Bélisaire
(pp. 58-77), datée dans le texte du 20 mars 1767. Cette première
Anecdote
répond à la
censure du roman de Marmontel par l’abbé Coger aussitôt après sa publication en février 1767.
(Bengesco II, pp. 205-206.)
Questions
:
Édition originale extrêmement rare des vingt
Questions sur les miracles
parues séparément et
anonymement à Genève en 1765.
Recueil satirique de vingt lettres fictives à paginations particulières, probablement publiées par
Grasset à Genève, à partir de juillet 1765. Elles ont été écrites en réponse aux
Considérations sur les
miracles de l’Évangile
du pasteur David Claparède (Genève, 1765). Elles furent mises à l’Index par Rome
en 1771.
Beuchot doutait de l’existence d’éditions séparées pour les
Questions
17 à 20 : “Il se pourrait,
avançait-il, que ces quatre dernières n’aient paru que lors de la réunion des seize premières en corps
d’ouvrage.” Même sentiment chez Bengesco, le bibliographe de Voltaire, qui constate : “Nous n’avons
pu voir les éditions séparées des lettres XVII à XX.”
Précieux exemplaire de Julie de Lespinasse, avec sa signature sur le premier titre.
Femme de lettres, d’abord lectrice de sa tante Mme du Deffand, Julie de Lespinasse (1732-1776)
animait un salon des plus courus rue de Bellechasse : elle y reçut philosophes et politiques,
notamment D’Alembert, Condillac, Condorcet, Grimm, Suard, Sterne ou Turgot. Dans le
Rêve de
D’Alembert
, Diderot évoque son salon comme le “laboratoire de l’Encyclopédie”.
Mais la muse de l’
Encyclopédie
était aussi un écrivain de race : le recueil de ses
Lettres
adressées au
trop volage comte de Guibert, qu’elle aima à en mourir, sont les
Lettres portugaises
, combien plus
authentiques, d’un siècle élégant et sceptique.
À l’annonce de sa disparition, Voltaire déclara : “Je n’ai jamais vu Mlle de Lespinasse, mais tout ce
qu’on m’en a dit me la fait bien aimer.”
Une petite pièce de papier bleuté portant une note manuscrite, “
Commentaire sur les Delits
”, a été fixée
à l’époque au bas du contreplat supérieur ; une fois dépliée, elle servait de pièce de titre lorsque
le livre était posé à plat.
Bengesco, nº 1714.-
Dictionnaire Voltaire
, pp. 1133-1134.
10 000 / 15 000 €
Exemplaire
de la muse de
L'Encyclopédie