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205

ACADÉMIE FRANÇAISE

797

THOMAS Antoine-Léonard

(1732-

1785) poète et critique [AF 1766, 30

e

 f].

L.A.S. « Thomas » et 2 L.A., 1775-1779 ;

8 pages in-4, 2 adresses avec cachet

de cire rouge.

600 / 800 €

Paris 23 septembre 1775

, à Jean-François

DUCIS. Il le remercie pour sa dernière pièce :

« J’y ay reconnu la fierté de votre pinceau, et

votre ame noble et sensible. Vous avés l’ima-

gination solitaire qui se nourrit profondément

d’elle-même, et converse plus avec la nature

qu’avec la mode et l’opinion. Par là vous

aurés toujours un caractere a vous, et c’est

peut-être le premier mérite des ouvrages,

c’est du moins un des plus rares. Je suis tres

impatient de voir la mort d’Œdipe sur notre

théatre. On y verra surement une energie et

une profondeur de sentimens qui décèle le

véritable poëte tragique »…

796

THOMAS Antoine-Léonard

(1732-

1785) poète et critique [AF 1766, 30

e

 f].

6 L.A.S. « Thomas », 2 L.A. et 1 L.S.,

Paris 1770-1779, au président Antoine

Bonnier d’ALCO, à Montpellier ;

10 pages in-4, adresses avec cachets

de cire (brisés).

1 200 / 1 500 €

Belle correspondance littéraire au jeune pré-

sident de la Cour des Aides de Montpellier

.

27 janvier 1770

. « J’ay vu eclore vos premiers

talens ; et je me rappelle avec plaisir les instans

ou vous voulés bien me consulter sur des

essais qui annoncoient une ame sensible et

une imagination forte » ; mais ces débuts litté-

raires prometteurs ont peut-être été sacrifiés

à « des devoirs austeres. Si vous les joignés

ensemble, vous ferés comme les L’Hopital

et les Montesquieu »…

1

er

septembre 1774

.

« Vous pouves chanter Mahomet second

et les turcs tout a votre aise, sans craindre

de choquer la pourpre romaine. Les muses,

comme vous sçaves, sont filles du Ciel ; et

les beaux vers sont de toutes les religions. Le

cardinal ambassadeur [BERNIS] qui a uni la

barette au myrthe d’Horace, sçait qu’il faut

vivre en paix avec toutes les puissances »…

[1774]

. Il ne s’étonne pas de l’approbation que

le cardinal de Bernis a donnée à ses vers : la

poésie « a fait sa réputation dans un temps ou

il n’aspiroit qu’a la réputation. Depuis il a eu

mieux a faire, et au lieu de concilier des rimes

et d’arranger des hémistiches, il s’est occupé

a concilier et arranger des etats »…

24 avril

1775

. « Le patriarche de Ferney [VOLTAIRE]

parle a son aise de

l’envie

; c’est Apollon

qui parle sur le corps du serpent pithon ter-

rassé a ses pieds. Mais les dents du monstre

sont terribles, et tout le monde n’a pas les

flèches du dieu. Je vous souhaitte […] une des

flèches de son carquois. C’est a vous d’irriter

le monstre et de le vaincre »…

7 juillet 1775

. Il

s’étonne de voir une de ses lettres particu-

lières insérées dans le

Mercure

: elles sont

« peu faites pour les regards du public. M

r

de Voltaire seul peut avoir ce droit ; tout ce

qui echappe de sa plume, peut interesser, et

ses eloges deviennent des titres »…

20 janvier

1777

, sur l’avancement de son « poëme de

Pierre le Grand »…

14 juillet 1778

. Il déplore les

circonstances de l’enterrement de VOLTAIRE,

et les interdits de publicité et de représenta-

tion théâtrale qui ont suivi sa mort…

6 février

1779

. « L’éloge de M. de Voltaire proposé a

l’académie doit reveiller tous les talens. En le

celebrant, il faut parler sa langue, et des vers

dignes de lui sont le plus bel hommage »… Etc.

On joint

une intéressante l.a.s. d’un homo-

nyme, Valon 14 juin 1678, commentant

les Psaumes en vers français de Valentin

CONRART.

À Alexandre DELEYRE.

Marly

30 mai 1779

.

« Je ne vois point

le berger Sophocle

. […] Il

a de grands plans de travail, de solitude. Il

prend sa secousse pour s’enfoncer dans

quelque désert ; mais jusqu’à present il n’a

point changé de place. Son ame semble

inquiète et mal a l’aise ; elle paroît chercher

l’antre et les rochers où Euripide dit-on,

composoit ses tragédies ; mais il ne les a

point encore trouvés »… Il esquisse le tableau

des bois de Marly où il logerait bien le poète

tragique…

8 juin 1779

. Éloge des travaux cham-

pêtres auxquels se livre son ami à Damma-

rie-les-Lys : il l’invite à le rejoindre à Marly

où s’est installé DUCIS, « le père d’Œdipe et

de Mackbeth […]. Il est fatigué du monde et de

Versailles, et d’oisiveté, et de gloire »… Il n’a

rien entendu dire de Rousseau et de Glück,

mais le poème des

Fastes

de LEMIERRE a

paru, et il attend avec impatience celui de

ROUCHER : « celui là surement est poëte ;

et il parle a ceux qui ont de l’imagination »…

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