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ACADÉMIE FRANÇAISE

791

TALLEMANT Paul le Jeune

(1642-1712) abbé, théologien,

prédicateur, écrivain et numismate [AF 1666, 5

e

 f].

L.A.S. « L’abbé de Tallemant », 7 février, à l’évêque d’Avranches

[Pierre-Daniel HUET] ; 1 page in-8, adresse.

400 / 500 €

Toujours docile à Monseigneur, il a surmonté sa paresse et « corrigé les

rimes de fontaine et de chesne » ; suivent huit vers :

« Se trouvâ par hazard près de cette fontaine.

La fraischeur de ses eaux, et l’ombrage charmant

A soulager sa soif l’incitent doucement »…

Il ajoute : « Je me suis essayé sur les espines, je n’en ay pû venir a bout,

je ne trouve point de termes propres »…

On joint

une NOTE a.s. « Tallemant » : « on a achevé la revision des

remarques

de M. de Vaugelas » (1 p. obl. in-12). Plus une copie des pro-

visions de la charge d’intendant des devises et inscriptions des édifices

royaux, en sa faveur (1681).

792

TARGET Jean-Baptiste

(1733-1806) avocat et homme politique

[1785, 15

e

 f].

L.A.S. « Target », 28 juillet 1769, [à Charles-Joseph NATOIRE ?] ;

2 pages in-4.

500 / 700 €

Au sujet du procès de l’architecte Mouton contre le peintre Natoire

.

[Charles-Joseph NATOIRE (1700-1777), directeur de l’Académie de France

à Rome, en avait chassé l’architecte Adrien MOUTON (1741-1820) qui avait

refusé de présenter au directeur un billet de confession pour les Pâques ;

Mouton gagna son procès en 1770, Natoire étant condamné à 20.000

livres de dommages et intérêts, et au dépens.]

Il envoie un mémoire, et en demande une lecture attentive, rappelant

qu’un arrêt provisoire ordonne déjà l’exécution de la sentence, et que

tout est suspendu par la négociation que le Chancelier a proposée. « Il ne

s’agit que de réparer l’honneur du jeune homme chassé, & calomnié. Il a

demandé des réparations, & des dommages & interêts, si l’on s’arrange,

il ne veut plus d’argent, a l’exception de ses frais ; il ne demande que

quelque chose de public, qui annonce l’erreur dont il a été la victime »… Il

croit que le Parlement l’admettrait… « J’aprens cependant à l’instant même

que l’on assure Mouton que M. de Marigny veut bien

oublier le passé

 »…

On joint

ce mémoire manuscrit, 17 décembre 1768 (6 pages in-4), com-

mentant un mémoire italien « dont l’objet est de justifier la conduite que

Monsieur Nattoire directeur de l’Academie françoise d’Architecture a

Rome a tenue envers le sieur Mouton un des eleves de cette academie »,

mais dont les moyens sont insuffisants « pour repondre aux plaintes du

S. Mouton, ni pour disculper le Directeur de l’academie ». Au cœur du

contentieux est la question des billets de communion pascale. On rappelle

les canons du 4

e

concile de Latran, l’obligation de se confesser et de com-

munier, l’affichage habituel des interdits de la communion, etc. ; on relève

ensuite des inconvénients de cette pratique de Rome : multiplication des

profanations des Mystères, trafic des billets de communion entre gens

du peuple… Le devoir de Natoire est de veiller sur les mœurs des élèves,

mais il est condamnable non seulement pour avoir outrepassé son auto-

rité, et voulu « assujettir des françois aux pratiques romaines. Les françois

qui demeurent à Rome sous la protection du Roi, doivent y vivre suivant

nos maximes »… En conclusion : « la conduite de Monsieur Nattoire n’est

point excusable »…

TARGET Jean-Baptiste 

: voir n

os

548, 803.

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