159
ACADÉMIE FRANÇAISE
708
MONCRIF François-Augustin
Paradis de
(1687-1770) auteur
dramatique et poète, historien des
chats [AF 1733, 35
e
f].
L.A.S. « Paradis de Moncrif », Paris
26 février 1714, au chevalier de
COURCELLES, écuyer de feu Mme la
Dauphine, à Nevers ; 3 pages et quart
in-4, adresse avec reste de cachet de
cire rouge (petite déchirure par bris
de cachet sans perte de texte, bords
renforcés).
500 / 700 €
Jolie lettre de nouvelles de Paris et des
fêtes de Sceaux, avec une épigramme en
vers.
Malgré les plaintes de Courcelles sur la tris-
tesse de sa province, ses lettres de son ami
sont « tournées de façon qu’il semble que
la matiere ne peut jamais vous manquer.
Et en verité le gentilhomme infatiguable
n’est pas une de ces nouvelles a la dou-
zaine, et nos dames parisiennes qui sont
si vigoureuses vèroient avec admiration un
tel compagnon »… Il évoque la préférence
de son ami pour les Modernes… « A propos
d’exorcisme, vous avez veu sans doute celui
de M
r
Dela Mothe [LA MOTHE LE VAYER]
au Demon de la Critique », il y a dans sa
dernière ode « des traits que ses meilleurs
amis ne doivent point lui passer. La paix
semble imminente : « toute l’Europe sera
tranquile. Pour la Seine elle murmure si
bas qu’on ne lentend plus […] Que bien des
maris seroient heureux si l’astre qui domine
cette année sur les fleuves influoit aussi sur
les femmes. Le bal du Mardi gras a Sceaux
a été tout a fait magnifique les Princesses y
etoient plus belles que les graces. J’y vis une
dame de votre connoissance je dansai même
avec elle au matin, le chaud, le manque de
someil qui avoit changez presque tous les
visages n’avoit rien ôté au sien de ses graces
natureles », dont il fait un charmant portrait
dans une
Epigramme
de huit vers : « Dieux
que d’attraits ! bouche fraiche, et riante ! »…
Il termine sur l’échec de la tragédie
Xerxès
de CRÉBILLON : « Je suis faché de ne l’avoir
point veüe. Je vous envoïerois du moins la
liste des morts et des blessez. Il a fait une
vraie S
t
Barthellemi de tous ses acteurs »…
Provenance
: collection Edgar GOURIO DE
REFUGE (23-24 décembre 1902, n° 174).
709
MONCRIF François-Augustin
Paradis de
(1687-1770) auteur
dramatique et poète, historien des
chats [AF 1733, 35
e
f].
5 L.A.S. « De Moncrif », 1734-1751
et s.d. ; 5 pages petit in-4 ou in-8
(portrait gravé joint).
600 / 800 €
Au camp devant Phalsbourg 25 juin 1734
(il
est alors secrétaire du comte de Clermont).
« La mort de M. le Ma
al
de Barwick na point
ralenty lardeur des troupes françoises. Le
peu de fois ou les assiegés ont ozé quitter
labry de leurs murailles et se presenter
devant nos grenadiers il nont pas tenu un
moment »… La crue du Rhin ne retarde pas
le siège…
Versailles 1
er
février 1744
. Il refuse
de parapher les épreuves des
Poésies de
M. l’abbé de Bernis
: « elles sont si deffec-
tueuses qu’en bien des endroits le sens n’est
pas intelligible », et il n’a pas les manuscrits
de ces poésies…
Versailles 6 février 1751
,
envoyant « le carton qui dans quelques mille
ans donnera bien du souci aux abbés de
Longuerue. Je suis tres aise de pouvoir etre
pour un peu dans les choses rares de votre
célebre bibliothèque »…
Dimanche matin
,
envoi des papiers que M. de Montallier
« croit pouvoir servir aux esclaircissemens
dont vous avez besoin »… – Ses motifs pour
ne pas approuver les extraits des mémoires
de l’Académie de Berlin ne concernent que
lui : « un autre examinateur […] pourra penser
differemment »…
On joint
un manuscrit d’époque d’une amu-
sante parodie de son discours de réception
à l’Académie française en 1733, comparant
chats et humains, lui-même se qualifiant
d’Homère des chats... (5 pages et demie
in-fol.).
710
MONTEREUL Jean de
(1614 ?-1651)
diplomate [AF 1649, 16
e
f].
L.A.S. « De Montereul », Paris 20
juillet 16[4]8, à un conseiller du Roi et
maître des requêtes (nom cancellé) ;
1 page in-fol., adresse au verso
(portrait gravé joint).
700 / 800 €
Très rare lettre d’envoi d’une mazarinade.
[Pierre DU PELLETIER († 1680), poète, auteur
de mazarinades ; il s’agit ici probablement de
Le Vrai portrait du père du peuple et le grand
support de la France
(1648) ou
Le Couron-
nement de la paix, ou les Vœus du peuple
pour le retour du Roy et sur celui de Mgr
le duc d’Orléans en la ville de Paris
(1649).]
« Je vous envoye les veux de la France
que Mons
r
Pelletier a pris la peine de faire
imprimer sans y vouloir mettre son nom, afin
de sentretenir en son humilité acoustumée
lordinaire des bons espritz de mespriser la
gloire qui procede de peu de choses. Ce
nest pas que je vueille parler ainsy d’un euvre
auquel toute la France devroit prendre tant
de part puisquil traite des affaires les plus
importantes de lestat dont lautheur tasche
d’informer la divine Majesté »… Il lui en fait
présent « comme un fruit de la saison que
vous pourrez gouster »…
INTERIEUR.indd 159
21/10/2019 16:27