les collections aristophil
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MÉZERAY François-Eudes de
(1610-1683) historien ; élu
en remplacement de Voiture, il succéda à Conrart dans la
fonction de Secrétaire perpétuel [AF 1648, 33
e
f].
P.A.S. « Mezeray », cosignée par 22 autres académiciens, 28
avril 1659 ; 1 page in-fol.
15 000 / 20 000 €
Exceptionnel document rassemblant 23 académiciens, qui s’en
remettent à leur Protecteur le Chancelier Séguier pour mettre fin
aux divisions qui troublent l’Académie française
.
[C’est Mézeray « qui prit l’initiative d’en appeler au Chancelier Séguier
que l’Académie avait choisi à la mort de Richelieu pour protecteur, et
qui lui donnait asile en son hôtel de la rue du Bouloi. En cette période
l’Académie était encore inquiète de son avenir. Elle constatait après
la mort du roi, suivant de quelques mois celle de son fondateur, la
montée des critiques contre l’œuvre de Louis XIII et de son ministre.
Et certaines critiques la visaient directement. Elle savait la Cour
attentive aux échos déplorables de la querelle du
Cid
, aux lenteurs
du
Dictionnaire
, à l’élection fâcheuse en 1652 du marquis de Coislin
âgé de seize ans et presque illettré, mais petit-fils de Séguier qui l’avait
imposé. Mais en dépit de ses querelles et des craintes qui l’agitent,
l’Académie a fait preuve dans cet appel rédigé par Mézeray d’un
esprit nouveau. C’est déjà en corps constitué et non en compagnie
divisée qu’elle s’exprime. » (Hélène Carrère d’Encausse)]
« Ce Jourd’huy 28 Avril 1659, en suite des tres humbles prieres faites
a Monseigneur le Protecteur par Messrs les Prelats de la part de la
Compagnie, Il a eu la bonté de venir en la sale ou elle s’assemble
ordinairement, & ou elle estoit deja en grand nombre, et parlant a
Mons
r
l’Evesque de Laon & autres presents, a tesmoigné le grand
desir qu’il avoit de voir finir les divisions qui la troubloient, et que pour
cet effet il jugeoit à propos qu’elle luy donnast par escrit signé de
tous qu’elle s’en remetoit entierement à luy, Surquoy la Compagnie
assemblee au nombre de vingt & trois, a arresté qu’elle s’en remettoit
absolument à tout ce quil luy plairoit en ordonner. A cet effet a esté
dressé le present acte & signé des vingt & trois presents ».
Ont signé, outre MÉZERAY qui a écrit le document, les 22 acadé-
miciens suivants (dont sept membres fondateurs F) : l’érudit Jean
BALLESDENS (1595-1675)
, le diplomate Guillaume
BAUTRU (1588-1665
F)
, les poètes François Le Métel de
BOISROBERT (1592-1662 F)
et Jean
CHAPELAIN (1595-1674 F)
, l’antiquaire François
CHARPENTIER (1620-
1702)
, l’abbé Paul-Philippe de
CHAUMONT (1617-1697)
, l’abbé Charles
COTIN (1604-1681)
, le médecin Marin
CUREAU DE LA CHAMBRE
(1594-1669 F)
, le poète Jean
DESMARESTZ DE SAINT-SORLIN (1595-
1676 F)
, l’historien Jean
DOUJAT (1609-1888)
, le cardinal César
d’E
STRÉES
évêque de Laon (1628-1714), l’avocat et traducteur Louis
GIRY (1595-1665)
, le romancier et poète Jean Ogier de
GOMBAULD
(1576-1666 F)
, l’érudit Henri-Louis
HABERT DE MONTMOR (1600-1679
F)
, le poète et médecin Hippolyte-Jules Pilet de
LA MESNARDIÈRE
(1610-1663)
, le grammairien et philosophe François de
LA MOTHE
LE VAYER (1585-1672)
, l’avocat Olivier
PATRU (1604-1681)
, l’historien
Paul
PELLISSON-FONTANIER (1624-1693)
, Hardouin de Beaumont de
PÉRÉFIXE
évêque de Rodez (puis archevêque de Paris, 1606-1671),
le juriste Daniel de
PRIÉZAC (1590-1662)
, l’avocat François-Henri
SALOMON (1620-1670)
, et l’abbé François
TALLEMANT (1620-1693)
.
L’Académie française au fil des lettres
, p. 50-52.
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