les collections aristophil
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cependant son raisonnement concernant les
investissements « détournés » de la culture
européenne. « Le defaut de ce raisonnement
paroist venir de ce qu’on regarde l’apport
des marchandises comme la cause de leur
consommation. C’est tout le contraire. Le
desir de consommer des productions etran-
geres est cause de l’apport des marchan-
dises. Le prix etant haut il s’en consomme
moins. S’il est moindre il s’en consomme
davantage. Ce desir de consommer est au
fond dans un proprietaire le desir d’employer
en jouissances agreables la portion de pro-
duit en argent qu’il tire de sa terre. Il employe
cette portion en jouissances infructueuses
pour la terre quoiqu’aient dit au contraire les
disciples de la philosophie rurale parce que
tout le produit net est perdu pour la repro-
duction […]. Il faut dire la même chose de la
portion d’argent qu’il depense en productions
de l’industrie qu’il achette avec cet argent ou
des etoffes de Lyon ou des toiles de coton
de l’Inde. Son argent n’est point reporté
avec le temps à l’agriculture ; seulement
il ne revient à l’agriculteur qu’après avoir
passé entre les mains du fabriquant de Lyon
et des ouvriers que ce fabriquant employe
ou entre les mains du negociant qui vend
les toiles de l’Inde et des ouvriers de toute
espece que ce negociant fait travailler pour
tous ses besoins »… Ne lui paraît pas juste
non plus, sa présomption « que l’
etat
fait un
profit
qu’il y a un
benefice national
» : « Ce
n’est jamais l’etat qui commerce ou qui gagne
ou qui perd (hors des cas extraordinaires où
le gouvernement est commerçant). Ce sont
toujours des individus »… Etc.
a lui-même publié un
Mémoire sur la situa-
tion actuelle de la Compagnie des Indes
(1769) qui fit polémique.
Il a relu avec plaisir le « morceau sur l’Inde »,
approuvant ses réflexions sur les bienfaits
pour l’Europe du commerce avec l’Asie,
et ses réponses aux critiques : la perte
d’hommes, la crainte de nuire à notre indus-
trie, ou d’épuiser nos matières premières...
L’auteur ne combat pas plus fortement le
commerce par les Compagnies que par des
particuliers « non privilégiés », dont il fait
avec raison l’apologie… Morellet conteste
716
MORELLET André
(1727-1819) abbé,
littérateur et économiste [AF 1785,
5
e
f].
L.A. (minute), [vers 1769 ?], à un « cher
et respectable ami » ; 9 pages et
demie in-4 avec ratures et corrections
(portrait gravé joint).
1 000 / 1 500 €
Long brouillon de réponse à des observa-
tions sur le commerce de l’Inde ; Morellet
715
MONTESQUIOU-FÉZENSAC
Anne-Pierre, marquis de
(1739-1798)
général de la Révolution, député de la
Noblesse aux États-généraux, auteur
de poésies et de comédies de salon
[AF 1784, 16
e
f].
4 MANUSCRITS autographes de
POÈMES, et une L.A.S. « Le M
is
de
Montesquiou », 1771 et s.d. ; 8 pages
in-8 ou petit in-4.
500 / 600 €
Chanson de Laugeon sur les boutons de
Mad
e
la Duchesse de Bourbon
sur l’air de
Joconde
: « Pour un rien, pour quelque
rougeur »... (4 huitains).
Traduction presque
littéralle d’un fragment d’une satire de C.
Lucilius, d’après un manuscrit tiré de la
bibliotheque du Vatican par le père Léonard
minime
: « Quel siècle ! quels exces ! quelle
affreuse licence ! »... (52 vers). Pièce légère (4
couplets) sur l’air « Pour la Baronne » : « Votre
patrone / Fit un enfant sans son mari »…
Épître à un homme
, M. TURGOT (44 vers) :
« Philosophe indulgent,
ministre citoyen
Qui ne cherches le vrai
que pour faire le bien »...
Versailles 21 décembre 1771
, priant le marquis
de MONTEYNARD d’obtenir du Roi une
gratification de 6 600 livres pour rendre
moins malheureuse la situation des officiers
et soldats du Régiment royal des vaisseaux,
qui ont fait naufrage à Barfleur : « Ils ne se
sont échappé qu’absolument nuds »...
On joint
une L.A.S. et une P.A.S. de l’abbé de
Montesquiou, François-Xavier-Marc-Antoine
de MONTESQUIOU (1757-1832 [AF 1816, 15
e
f]),
proclamant sa fidélité à la monarchie (1820,
1 p. in-4 chaque).
MONTESQUIOU-FÉZENSAC Anne-Pierre,
marquis de
: voir n° 480.
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