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les collections aristophil

164

cependant son raisonnement concernant les

investissements « détournés » de la culture

européenne. « Le defaut de ce raisonnement

paroist venir de ce qu’on regarde l’apport

des marchandises comme la cause de leur

consommation. C’est tout le contraire. Le

desir de consommer des productions etran-

geres est cause de l’apport des marchan-

dises. Le prix etant haut il s’en consomme

moins. S’il est moindre il s’en consomme

davantage. Ce desir de consommer est au

fond dans un proprietaire le desir d’employer

en jouissances agreables la portion de pro-

duit en argent qu’il tire de sa terre. Il employe

cette portion en jouissances infructueuses

pour la terre quoiqu’aient dit au contraire les

disciples de la philosophie rurale parce que

tout le produit net est perdu pour la repro-

duction […]. Il faut dire la même chose de la

portion d’argent qu’il depense en productions

de l’industrie qu’il achette avec cet argent ou

des etoffes de Lyon ou des toiles de coton

de l’Inde. Son argent n’est point reporté

avec le temps à l’agriculture ; seulement

il ne revient à l’agriculteur qu’après avoir

passé entre les mains du fabriquant de Lyon

et des ouvriers que ce fabriquant employe

ou entre les mains du negociant qui vend

les toiles de l’Inde et des ouvriers de toute

espece que ce negociant fait travailler pour

tous ses besoins »… Ne lui paraît pas juste

non plus, sa présomption « que l’

etat

fait un

profit

qu’il y a un

benefice national

 » : « Ce

n’est jamais l’etat qui commerce ou qui gagne

ou qui perd (hors des cas extraordinaires où

le gouvernement est commerçant). Ce sont

toujours des individus »… Etc.

a lui-même publié un

Mémoire sur la situa-

tion actuelle de la Compagnie des Indes

(1769) qui fit polémique.

Il a relu avec plaisir le « morceau sur l’Inde »,

approuvant ses réflexions sur les bienfaits

pour l’Europe du commerce avec l’Asie,

et ses réponses aux critiques : la perte

d’hommes, la crainte de nuire à notre indus-

trie, ou d’épuiser nos matières premières...

L’auteur ne combat pas plus fortement le

commerce par les Compagnies que par des

particuliers « non privilégiés », dont il fait

avec raison l’apologie… Morellet conteste

716

MORELLET André

(1727-1819) abbé,

littérateur et économiste [AF 1785,

5

e

 f].

L.A. (minute), [vers 1769 ?], à un « cher

et respectable ami » ; 9 pages et

demie in-4 avec ratures et corrections

(portrait gravé joint).

1 000 / 1 500 €

Long brouillon de réponse à des observa-

tions sur le commerce de l’Inde ; Morellet

715

MONTESQUIOU-FÉZENSAC

Anne-Pierre, marquis de

(1739-1798)

général de la Révolution, député de la

Noblesse aux États-généraux, auteur

de poésies et de comédies de salon

[AF 1784, 16

e

 f].

4 MANUSCRITS autographes de

POÈMES, et une L.A.S. « Le M

is

de

Montesquiou », 1771 et s.d. ; 8 pages

in-8 ou petit in-4.

500 / 600 €

Chanson de Laugeon sur les boutons de

Mad

e

la Duchesse de Bourbon

sur l’air de

Joconde

 : « Pour un rien, pour quelque

rougeur »... (4 huitains).

Traduction presque

littéralle d’un fragment d’une satire de C.

Lucilius, d’après un manuscrit tiré de la

bibliotheque du Vatican par le père Léonard

minime

 : « Quel siècle ! quels exces ! quelle

affreuse licence ! »... (52 vers). Pièce légère (4

couplets) sur l’air « Pour la Baronne » : « Votre

patrone / Fit un enfant sans son mari »…

Épître à un homme

, M. TURGOT (44 vers) :

« Philosophe indulgent,

ministre citoyen

Qui ne cherches le vrai

que pour faire le bien »...

Versailles 21 décembre 1771

, priant le marquis

de MONTEYNARD d’obtenir du Roi une

gratification de 6 600 livres pour rendre

moins malheureuse la situation des officiers

et soldats du Régiment royal des vaisseaux,

qui ont fait naufrage à Barfleur : « Ils ne se

sont échappé qu’absolument nuds »...

On joint

une L.A.S. et une P.A.S. de l’abbé de

Montesquiou, François-Xavier-Marc-Antoine

de MONTESQUIOU (1757-1832 [AF 1816, 15

e

 f]),

proclamant sa fidélité à la monarchie (1820,

1 p. in-4 chaque).

MONTESQUIOU-FÉZENSAC Anne-Pierre,

marquis de

 : voir n° 480.

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