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les collections aristophil

Littérature

386

BLOY, Léon

Manuscrit autographe signé pour

Une Crue extraordinaire

de bêtise.

S. l. n. d. [vers 1905-1910].

10 p. en 1 vol. in-8 (19,9 x 14,6 cm), bradel de demi-

percaline rouge à coins

(reliure de l’époque)

.

2 000 / 4 000 €

Manuscrit autographe signé de Léon Bloy pour

Une crue

extraordinaire de bêtise

.

Publié dans la quatrième partie de son journal, intitulé

Le Vieux

de la Montagne

(Paris, 1911), ce texte débute par l’analyse d’un

fait divers ayant pris place à Reims en février 1910. Le tribunal de

la ville condamne son évêque pour avoir dit à des instituteurs :

« On vous confie des enfants chrétiens & vous en faîtes de petits

cochons. »

Bien qu’il admette être d’accord avec ce commentaire de

l’évêque, Bloy accuse l’Église catholique d’avoir une grande part

de responsabilité dans cette décadence morale :

« Vous vous

plaignez, monseigneur, d’un enseignement qui tue les âmes, &,

certes, vous accomplissez en cela votre devoir. Mais qu’avez-

vous fait pour empêcher qu’il en fût ainsi ? »

Il étaye sa critique par l’analyse d’un ouvrage de l’abbé Bethléem :

Romans à lire & romans à proscrire

(Paris, 1904) dont il détaille

la classification et les auteurs abordés (de la comtesse de

Ségur à Émile Zola, en passant par Huysmans, Bourget ou

Barbey d’Aurevilly). Pour Bloy, la mission moralisatrice de cet

ecclésiastique a tout à fait échoué :

« ce prêtre est surtout un

indicateur de livres impurs qu’on ne connaîtrait peut-être jamais

sans lui. »

Il reproche à l’Église de n’avoir su fortifier les âmes dont

elle a la charge pour leur permettre d’affronter de telles œuvres :

« Quel usage ont-ils fait de l’autorité suprême ? Ils avaient sous

eux la plus noble nation de la terre. Ils l’ont transformée en un

peuple de lâches, d’hypocrites & de crétins. »

Un témoignage de la fibre polémiste de Léon Bloy, mais ardent

catholique, qui n’hésite pas à critiquer, sans complaisance, sa

propre Église.

Reliure frottée et salie, petits manques à la toile, taches.

388

BRETON, André

Manuscrit autographe signé.

S. l., [vers 1943].

7 p. in-4 (28,1 x 21,6 cm).

3 000 / 5 000 €

Manuscrit autographe signé intitulé « Lumière Noire ».

Dans ce manuscrit, exempt de toute rature ou correction, Breton

s’adresse avec véhémence à ce qu’il nomme la

« divinité insatiable

de la guerre »

 :

« Je sais tout ce qu’aujourd’hui on te donne et que

tu n’as plus même à te baisser pour en prendre. Et si pourtant

j’osais parler de ce qu’on te refuse ? Une fois de plus tu es là

hagarde, immonde, à fracasser tes grands jouets bleus qui se

relayent toujours plus nombreux, plus perfectionnés, dans

une nuée de mouches. Tu en profites pour faire dire qu’ayant

toujours existé tu existeras toujours et j’accorde que rien ne t’est si

favorable que cette philosophie du “retour éternel” dont le dernier

mot ne saurait être qu’à quoi bon ? […] Un des aspects les plus

nouveaux de cette guerre est que s’y exprime à découvert, du côté

opposé au nôtre, le goût de la guerre pour la guerre. »

Lumière Noire

est un texte fondateur de la pensée de Breton.

« Dans “Lumière Noire”, Breton justifie son attitude : c’est par

hostilité radicale à la guerre et à ses valeurs qu’il n’en parle pas. Il

ne faut pas limiter son univers mental à cette “divinité insatiable”,

mais au contraire rêver d’une vie meilleure » (Christine Dupouy,

La

question du lieu en poésie

, 2006, p. 168).

Ce texte fut publié pour la première fois en décembre 1943 dans

Le Monde libre

, périodique paraissant à Montréal, puis dans la

revue

L’Arche

(1945). Il fut également publié dans

Arcane 17 enté

d’Ajours

en 1947.

Important manuscrit de ce célèbre texte d’André Breton.

PROVENANCE :

Vente Paris, Christie’s, 28 avril 2008, lot 91.

BIBLIOGRAPHIE :

Breton.

Œuvres complètes,

Bibliothèque de la Pléiade, 1999,

Tome III, p. 100-106.

Petits trous laissés par des agrafes, quelques bavures.

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BRAUNER, Victor

Lettre autographe signée.

Paris, 9 août 1949.

1 p. in-4 (26,9 x 20,9 cm).

400 / 500 €

Lettre autographe signée de Victor Brauner à Michette et Pierre

Mabille dans laquelle il évoque notamment sa série des Victor

pour son

Onomancie

et la santé chancelante de Mabille dont

Brauner suit les travaux

« avec passion et [qu’il attend] comme une

magistrale solution en partie à [ses] propres angoisses. »

Petites taches, traces de pliure.

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