Previous Page  22-23 / 124 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 22-23 / 124 Next Page
Page Background

21

les collections aristophil

Littérature

20

385

BLOY, Léon

Correspondance amoureuse à

Johanne Molbech.

29 août 1889-[8 avril] 1890.

39 lettres de Bloy, soit environ 104

pages in-12 ou in-8 et 55 lettres de

Molbech, soit environ 233 pages in-

12 ou in-8.

1 800 / 3 000 €

Magnifique correspondance amoureuse

et spirituelle de Léon Bloy avec sa

fiancée Johanne (Jeanne) Molbech,

qui deviendra sa femme en mai 1890 :

39 L. A. S. de Bloy à Johanne Molbech,

et 55 L. A. S. de Johanne Molbech à Bloy.

Cet ensemble retrace l’éclosion de leur

amour, depuis leur rencontre jusqu’à

pratiquement leur mariage.

Signées

« Léon Bloy »

,

« ton Léon »

, ou

encore

« ton Léon Marie »

d’un côté,

« Johanne Molbech »

,

« Jeanne »

ou

« ta Jeanne »

de l’autre, ces lettres

montrent la naissance d’une passion :

« Mademoiselle, je me sens aujourd’hui

invinciblement poussé à vous écrire […].

Notre causerie d’hier m’[a] fait, en vérité,

un bien immense & je sens le besoin de

vous l’exprimer. Moi, si triste d’ordinaire,

si seul, tourmenté de si cruelles angoisses

& si dénué de consolations, je me suis

éveillé ce matin, le cœur délicieusement

attendri & débordant d’une allégresse

enfantine, en songeant à vous. »

(Léon,

29 août 1889) ;

« Je n’ai jamais rencontré

personne dont l’esprit correspond aussi

parfaitement à ce dont j’ai besoin que

le vôtre. »

(Jeanne, 1

er

septembre 1889.)

« Encore une fois, je vous verrai demain,

ma très douce amie, nous sortirons

384

BEAUVOIR, Simone de

Manuscrit autographe.

S. l. n. d. [vers 1966].

304 p. sur 199 ff. in-4 et 5 p. in-4

dactylographiées. Seuls manquent

au manuscrit un paragraphe de 15

lignes au chapitre premier et 2 lignes

d’une page au chapitre III.

Quelques doubles imprimés sont

fournis avec le document.

3 000 / 4 000 €

Manuscrit autographe numéroté pour

Les

Belles Images

.

Texte assez méconnu de Simone de

Beauvoir, qui reprend les thèmes clefs

de l’auteure du

Deuxième Sexe,

tels que

le couple, l’hypocrisie bourgeoise ou

encore la place de la femme dans la

société. À travers Laurence le personnage

principal, la philosophe pose la question

du bonheur et du libre arbitre pour une

femme. Comment s’affranchir de son

milieu, de sa destinée d’épouse et de

mère, comment échapper à ces « belles

images », ces clichés, ces normes qui

environnent et sclérosent la condition

féminine ? Laurence s’interroge sur son

rôle de mère et plus particulièrement sur

ensemble & je l’espère, après demain,

nous irons ensemble à l’Expos. ce qui

sera une façon d’être complètement

l’un à l’autre un grand nombre d’heures.

Rien que d’y penser mon cœur bondit de

joie. »

(Léon, 2 septembre 1889.)

« J’avais une peur subite et effroyable

de perdre ce que Dieu m’avait donné en

vous et ce que je n’avais point cherché –

voilà pourquoi j’étais triste »

(Jeanne, 8

septembre 1889) et très vite : «

Mon bien-

aimé. Avec quelle joie profonde n’écris-

je pas ce nom, une joie qui ne se laisse

pas troubler d’aucune séparation, tant

elle est au-dessus des joies terrestres et

passagères, tant sa nature est d’origine

éternelle. »

(Jeanne, 23 septembre 1889.)

Ces sentiments sont partagés des deux

côtés :

« Ma Jeanne bien aimée, mon très

cher amour, voilà deux lettres de toi qui sont

venues cette semaine me consoler dans

mon désert & je suis honteux d’y répondre

seulement aujourd’hui. Se pourrait-il que

ton amour fût plus grand que le mien ?

Je ne sais pas, mais il est certain que je

suis parfaitement aimé & cette pensée

me remplit d’une parfaite & merveilleuse

douceur. »

(Léon, 5 octobre, 1889.)

Les premières lettres montrent une

méfiance à rendre publique leur

relation (

« Vous remarquerez que, par

l’éducation qu’elle souhaite offrir à sa fille

Catherine.

« Elle avait trois ou quatre ans ;

minuscule, brune, les yeux noirs, une robe

jaune évasée en corolle autour de ses

genoux, des chaussettes blanches ; elle

tournait sur elle-même, les bras soulevés,

le visage noyé d’extase, l’air tout à

fait folle. Transportée par la musique,

éblouie, grisée, transfigurée, éperdue.

Placide et grasse, sa mère bavardait avec

une autre grosse femme, tout en faisant

aller et venir une voiture d’enfant avec un

bébé dedans ; insensible à la musique, à

la nuit, elle jetait parfois un regard bovin

sur la petite inspirée. […] Une charmante

fillette qui deviendrait cette matrone. Non.

Je ne voulais pas. […] Petite condamnée à

mort, affreuse mort sans cadavre. La vie

prudence, j’ai dissimulé mon écriture sur

l’enveloppe »

 ;

« Si tu voulais, tu prendrais

quand même la gare St Lazare pour

Vaugirard, par prudence, et tu viendrais

me retrouver vers 11 heures à l’Église

voisine de ma maison. »

)

Léon Bloy fait la rencontre de Johanne

Charlotte Molbech chez François Coppée,

en août 1889. Leur amour est fulgurant

et conduira Johanne à se convertir au

catholicisme et à accepter la vie de

pauvreté que mène « le mendiant ingrat ».

Les lettres sont numérotées au crayon

pour celle de Bloy, au crayon rouge pour

celles de Molbech (quelques numéros

manquent dans cette série). On trouve

de nombreux passages entièrement

biffés dans les lettres de Bloy (dans

l’une, l’équivalent de deux pages a

entièrement disparu sous des papiers

collés, probablement par Jeanne ou

leurs descendants) et quelques ratures et

corrections dans celles de Molbech.

On joint un exemplaire des

Lettres à sa

fiancées

(Paris, Stock, 1941).

Quelques petites déchirures marginales ou

aux plis, sans gravité (un peu plus présentes

dans les lettres de Jeanne).

allait l’assassiner. Je pensais à Catherine

qu’on était en train d’assassiner. »

Ce manuscrit, très proche de la version

publiée, présente de nombreux passages

barrés et raturés qui enrichissent le texte.

Certains, juste biffés offrent une bonne

lisibilité.

« Pourquoi Jean Charles plutôt

que Lucien ? se demande Laurence en

dévisageant son mari qui étend sur une

biscotte de la marmelade d’orange. Cela

a retombé sur Lucien, une reconnaissance

peut-être […]. L’avant-garde, c’est très

beau ; mais un bon architecte doit être

aussi réaliste […]. »

Marges roussies.