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les collections aristophil
Littérature
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BLOY, Léon
Correspondance amoureuse à
Johanne Molbech.
29 août 1889-[8 avril] 1890.
39 lettres de Bloy, soit environ 104
pages in-12 ou in-8 et 55 lettres de
Molbech, soit environ 233 pages in-
12 ou in-8.
1 800 / 3 000 €
Magnifique correspondance amoureuse
et spirituelle de Léon Bloy avec sa
fiancée Johanne (Jeanne) Molbech,
qui deviendra sa femme en mai 1890 :
39 L. A. S. de Bloy à Johanne Molbech,
et 55 L. A. S. de Johanne Molbech à Bloy.
Cet ensemble retrace l’éclosion de leur
amour, depuis leur rencontre jusqu’à
pratiquement leur mariage.
Signées
« Léon Bloy »
,
« ton Léon »
, ou
encore
« ton Léon Marie »
d’un côté,
« Johanne Molbech »
,
« Jeanne »
ou
« ta Jeanne »
de l’autre, ces lettres
montrent la naissance d’une passion :
« Mademoiselle, je me sens aujourd’hui
invinciblement poussé à vous écrire […].
Notre causerie d’hier m’[a] fait, en vérité,
un bien immense & je sens le besoin de
vous l’exprimer. Moi, si triste d’ordinaire,
si seul, tourmenté de si cruelles angoisses
& si dénué de consolations, je me suis
éveillé ce matin, le cœur délicieusement
attendri & débordant d’une allégresse
enfantine, en songeant à vous. »
(Léon,
29 août 1889) ;
« Je n’ai jamais rencontré
personne dont l’esprit correspond aussi
parfaitement à ce dont j’ai besoin que
le vôtre. »
(Jeanne, 1
er
septembre 1889.)
« Encore une fois, je vous verrai demain,
ma très douce amie, nous sortirons
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BEAUVOIR, Simone de
Manuscrit autographe.
S. l. n. d. [vers 1966].
304 p. sur 199 ff. in-4 et 5 p. in-4
dactylographiées. Seuls manquent
au manuscrit un paragraphe de 15
lignes au chapitre premier et 2 lignes
d’une page au chapitre III.
Quelques doubles imprimés sont
fournis avec le document.
3 000 / 4 000 €
Manuscrit autographe numéroté pour
Les
Belles Images
.
Texte assez méconnu de Simone de
Beauvoir, qui reprend les thèmes clefs
de l’auteure du
Deuxième Sexe,
tels que
le couple, l’hypocrisie bourgeoise ou
encore la place de la femme dans la
société. À travers Laurence le personnage
principal, la philosophe pose la question
du bonheur et du libre arbitre pour une
femme. Comment s’affranchir de son
milieu, de sa destinée d’épouse et de
mère, comment échapper à ces « belles
images », ces clichés, ces normes qui
environnent et sclérosent la condition
féminine ? Laurence s’interroge sur son
rôle de mère et plus particulièrement sur
ensemble & je l’espère, après demain,
nous irons ensemble à l’Expos. ce qui
sera une façon d’être complètement
l’un à l’autre un grand nombre d’heures.
Rien que d’y penser mon cœur bondit de
joie. »
(Léon, 2 septembre 1889.)
« J’avais une peur subite et effroyable
de perdre ce que Dieu m’avait donné en
vous et ce que je n’avais point cherché –
voilà pourquoi j’étais triste »
(Jeanne, 8
septembre 1889) et très vite : «
Mon bien-
aimé. Avec quelle joie profonde n’écris-
je pas ce nom, une joie qui ne se laisse
pas troubler d’aucune séparation, tant
elle est au-dessus des joies terrestres et
passagères, tant sa nature est d’origine
éternelle. »
(Jeanne, 23 septembre 1889.)
Ces sentiments sont partagés des deux
côtés :
« Ma Jeanne bien aimée, mon très
cher amour, voilà deux lettres de toi qui sont
venues cette semaine me consoler dans
mon désert & je suis honteux d’y répondre
seulement aujourd’hui. Se pourrait-il que
ton amour fût plus grand que le mien ?
Je ne sais pas, mais il est certain que je
suis parfaitement aimé & cette pensée
me remplit d’une parfaite & merveilleuse
douceur. »
(Léon, 5 octobre, 1889.)
Les premières lettres montrent une
méfiance à rendre publique leur
relation (
« Vous remarquerez que, par
l’éducation qu’elle souhaite offrir à sa fille
Catherine.
« Elle avait trois ou quatre ans ;
minuscule, brune, les yeux noirs, une robe
jaune évasée en corolle autour de ses
genoux, des chaussettes blanches ; elle
tournait sur elle-même, les bras soulevés,
le visage noyé d’extase, l’air tout à
fait folle. Transportée par la musique,
éblouie, grisée, transfigurée, éperdue.
Placide et grasse, sa mère bavardait avec
une autre grosse femme, tout en faisant
aller et venir une voiture d’enfant avec un
bébé dedans ; insensible à la musique, à
la nuit, elle jetait parfois un regard bovin
sur la petite inspirée. […] Une charmante
fillette qui deviendrait cette matrone. Non.
Je ne voulais pas. […] Petite condamnée à
mort, affreuse mort sans cadavre. La vie
prudence, j’ai dissimulé mon écriture sur
l’enveloppe »
;
« Si tu voulais, tu prendrais
quand même la gare St Lazare pour
Vaugirard, par prudence, et tu viendrais
me retrouver vers 11 heures à l’Église
voisine de ma maison. »
)
Léon Bloy fait la rencontre de Johanne
Charlotte Molbech chez François Coppée,
en août 1889. Leur amour est fulgurant
et conduira Johanne à se convertir au
catholicisme et à accepter la vie de
pauvreté que mène « le mendiant ingrat ».
Les lettres sont numérotées au crayon
pour celle de Bloy, au crayon rouge pour
celles de Molbech (quelques numéros
manquent dans cette série). On trouve
de nombreux passages entièrement
biffés dans les lettres de Bloy (dans
l’une, l’équivalent de deux pages a
entièrement disparu sous des papiers
collés, probablement par Jeanne ou
leurs descendants) et quelques ratures et
corrections dans celles de Molbech.
On joint un exemplaire des
Lettres à sa
fiancées
(Paris, Stock, 1941).
Quelques petites déchirures marginales ou
aux plis, sans gravité (un peu plus présentes
dans les lettres de Jeanne).
allait l’assassiner. Je pensais à Catherine
qu’on était en train d’assassiner. »
Ce manuscrit, très proche de la version
publiée, présente de nombreux passages
barrés et raturés qui enrichissent le texte.
Certains, juste biffés offrent une bonne
lisibilité.
« Pourquoi Jean Charles plutôt
que Lucien ? se demande Laurence en
dévisageant son mari qui étend sur une
biscotte de la marmelade d’orange. Cela
a retombé sur Lucien, une reconnaissance
peut-être […]. L’avant-garde, c’est très
beau ; mais un bon architecte doit être
aussi réaliste […]. »
Marges roussies.