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17

les collections aristophil

Littérature

16

374

APOLLINAIRE, Guillaume

Lettre autographe signée à Gaston

Picard.

Montmorency, 14 janvier 1918.

1 p. in-8 (19,5 x 14,4 cm), suscription

au dos.

1 000 / 1 500 €

Lettre autographe signée de Guillaume

Apollinaire à Gaston Picard, journaliste

et fondateur, avec Georges Charensol, du

prix Théophraste Renaudot.

Alors convalescent, Apollinaire écrit qu’il

a souffert

« d’une congestion pulmonaire

qui [l]’a mis à 2 doigts de la mort. »

Il

remercie Picard, qui a fait

« honneur à ma

propagande des Mamelles de Tirésias. »

376

[ARAGON, Louis]. MEYZARGUES,

Georges, pseudonyme de

Lettre autographe signée « Georges

Meyzargues ».

S. l., [automne 1943].

1 p. et 5 lignes sur 1 double f. in-8

(21,1 x 13,5 cm).

400 / 600 €

Lettre autographe signée du pseudonyme

« Georges Meyzargues ».

Dans cette lettre rédigée probablement

à l’automne 1943, Louis Aragon, alors

en Résistance, use d’un pseudonyme

pour informer de façon discrète

son correspondant : « 

Une bonne

nouvelle : désormais M. Teste est des

nôtres. Il y en a d’autres plus difficiles à

exprimer. Mais voici bientôt les fêtes, et je

voudrais envoyer leur cadeau aux enfants

de Stanislas comme entendu. »

Plus loin,

il évoque les « amis de St. [Stanislas] qu’il

y a à Dieleufit »

.

Il s’agit probablement de Stanislas Fumet,

journaliste et éditeur, qui publie le 11 mars

1943, dans le journal

Le Mot d’Ordre

le

poème de Louis Aragon :

La Rose et le

Réséda

.

À partir du 11 novembre 1942, Louis et

Elsa fuient Nice et se réfugient tour à

tour à Comps, puis à Lyon et enfin à

Saint-Donat sur l’Herbasse, à partir de

juillet 1943. Durant cette période de

clandestinité, Aragon use de nombreux

pseudonymes, comme Jacques Destaing,

Lucien Andrieux, François La Colère, Paul

Wattelet et Georges Meyargues. C’est

avec ce dernier pseudonyme qu’il signe

« L’Année du chèvrefeuille » paru dans

Poésie 43

.

Traces de pliures.

375

ARAGON, Louis

Réunion de 10 lettres autographes

signées.

[Vers 1926-1928].

10 p. sur 9 ff. in-8 et in-12 et 1 double

f. in-12 (dimensions diverses).

1 200 / 1 800 €

Réunion de 10 lettres autographes signées,

non datées.

Dans une lettre, Aragon demande à

son correspondant le remboursement

des sommes qu’il lui a précédemment

prêtées :

« Cher ami, vous savez c’est pas

de gaité de cœur que je vous réclame les

misérables mille balles que vous devez.

Seulement, il arrive que je n’ai exactement

pas de quoi manger. »

Dans une autre

lettre, il explique devoir lui-même faire

face à des créanciers peu arrangeants :

« Pas plus tard qu’hier j’ai reçu une lettre

comminatoire d’un type que j’aurais dû

payer il y a un mois. Il me demande

immédiatement de le solder. »

377

ARTAUD, Antonin

Lettre autographe signée.

Paris, [vers 1932-1933].

2 p. sur 1 f. in-4 (26,6 x 20,3 cm).

600 / 800 €

Lettre autographe signée à un destinataire

inconnu.

Artaud évoque vraisemblablement la pièce

Woyzeck

de Büchner, qu’il aspire à mettre

en scène :

« Une émotion considérable. et

cette émotion s’est traduite malveillament

par le fait qu’on me demande d’en faire

une traduction et de la publier tout de

suite dans la revue Der Querschnitt. […]

On

me dit que les salles d’exposition situées

à la porte de Versailles sont quelquefois

libres et je crois qu’on y pourrait donner

un spectacle et leur éloignement n’est

pas un obstacle, étant donné que c’est

un endroit où l’on a l’habitude d’aller à

chaque nouvelle foire. En tout cas si l’on

ne trouve rien je suis prêt à me contenter

d’une salle de théâtre pourvu qu’on

l’aménage d’une certaine façon. Je suis

impatient de recevoir une réponse de

vous afin que je prépare dans le détail le

premier spectacle que je donnerai

. »

PROVENANCE :

Vente Paris, Artcurial, 2 mai 2007, lot 244.

Déchirures aux pliures, quelques taches.

Aragon évoque également la vente d’un

Braque et d’un Masson :

« Voilà le Braque

cher ami, et tout ce que je puis faire (au

lieu de 8 que j’en demandais ailleurs, et

de 7,5 hier à vous) est de vous le laisser à

6 et le Masson (celui-ci vous le me faisiez

1 200) donc cela revient à 7,2. »

Certaines de ces lettres sont écrites

depuis le Puits Carré, une ancienne

ferme devenue la propriété de Nancy

Cunard, riche héritière anglaise et grande

collectionneuse d’art africain. Aragon

entretint pendant deux ans une liaison

passionnelle avec cette sulfureuse jeune

femme, jusqu’à leur rupture en 1928.

Traces de pliures, rousseurs éparses,

déchirures marginales sans atteinte au

texte.