Previous Page  186-187 / 276 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 186-187 / 276 Next Page
Page Background

184

185

les collections aristophil

littérature

204

ROUSSEAU JEAN-JACQUES (1712-1778).

MANUSCRIT

autographe,

Jurieu. Histoire des Dogmes 

;

16 pages sur 15 feuillets in-4, sous chemise avec titre

autographe.

4 000 / 5 000 €

Intéressantes notes sur les déesses, les prêtresses et les mœurs

antiques

.

Notes d’après l’ouvrage de Pierre

JURIEU

,

Histoire critique des dogmes

et des cultes bons et mauvais…

(1704), se rattachant à l’ouvrage sur

les femmes que Rousseau entreprit dès 1746 et jusqu’en 1751 pour

sa protectrice Madame Louise

DUPIN

de Chenonceaux

(1706-1799)

,

et qui ne vit jamais le jour.

Rousseau pointe dans Jurieu des contradictions sur le sacerdoce des

femmes chez les Grecs et les Romains : « il soutient que les Orien-

taux et les Romains n’ont eu aucunes Prétresses ; que la Pythie étoit

Prophetesse et non Prétresse […] ; il se tourmente aussi beaucoup

pour montrer que les Vestales n’étoient point non plus de veritables

Pretresses »… Il s’intéresse à l’existence de Déesses chez les Syriens,

au rôle des Amazones dans la construction du temple de Diane à

Éphèse… « Il paroit que les Anciens ont souvent confondu les deux

sexes dans leurs divinités »… D’autres notes sont relatives à Astarté,

au sexe ambigu de Jupiter et Bahal, à la monogamie, au droit du

divorce, à la circoncision…

205

ROUSSEAU JEAN-JACQUES (1712-1778).

MANUSCRIT

autographe, avec notes autographes de Mme

DUPIN,

Etat de l’Eglise

… ; 26 pages in-4 sur 14 feuillets in-4

numérotés 1-12 (avec un f. 3 ½, et une p. 6 ½).

4 000 / 5 000 €

Important manuscrit sur la situation des femmes et le pouvoir des

Papes dans l’Église, du IV

e

au XVI

e

siècle

.

Ces notes se rattachent à l’ouvrage sur les femmes que Rousseau

entreprit dès 1746 et jusqu’en 1751 pour sa protectrice Madame Louise

DUPIN

de Chenonceaux

(1706-1799)

, et qui ne vit jamais le jour.

Elles suivent l’ordre chronologique, ponctué par des rubriques mar-

ginales : « 

Etat de l’Eglise avant Clovis

 », puis « 

6

e

siècle

 »… jusqu’au

« 

16

e

siècle

 ». Le manuscrit est soigneusement écrit sur la moitié droite

de la page, avec des additions dans la marge de gauche, dont deux

de la main de Mme Dupin. Les informations concernant les femmes

diminuent après les premiers siècles.

«

Etat de l’Eglise avant Clovis

. Avant l’êtablissement du Christian[ism]e

dans les Gaules il y avoit des femmes druides. Mela parle de certaines

Prétresses d’une Divinité ; qui êtoient au nombre de neuf et gardoient

une virginité perpetuelle. On leur attribuoit pl[usieu]rs qualités sur-

naturelles. Quoique la prédication fut particulièrement reservée aux

Evesques, il est arrivé quelques fois que des Laiques et des femmes

même ont annoncé la foy aux infidelles. S

t

Augustin fut le p

r

prestre

auquel les Evêques accordèrent l’honneur de prêcher devant eux. Le

mariage passoit pour impur et presque pour un combinage quand il

n’êtoit pas beni durant la célébration des S

ts

Mystères. Les Diaconnesses

204

jouissoient des immunités du clergé, et avoient diverses fonctions. On

les choisissoit parmi les Vierges, les veuves professes ou les femmes

des Evesques. Furent supprimées par le p

r

Concile d’Orange en 441 »…

Suivent alors des notes concernant le mariage et l’élection des

évêques, des évêques assassins, des décisions de divers conciles :

prise de voile, communion des femmes, maintien du mariage des

hommes mariés entrés dans les ordres, immunité des papes, etc.,

siècle après siècle depuis le 6

e

siècle. Au VIII

e

siècle existaient « des

Réligieuses qui chantoient à la messe, entonnoyent des alleluya,

récitoient des leçons. Des Abbesses qui donnoient la benediction aux

hommes avec le signe de la croix et voiloient des filles avec l’autorité

sacerdotale »… Mme Dupin ajoute : « Sur la fin du 8

e

siecle les papes

netoient pas encore souverains de Rome puis que leurs etats leur ont

eté donnés par Pepin p

r

roy de la 2 race ». Au IX

e

siècle, le concile

de Vernon défendit aux religieuses de se couper les cheveux et de

porter l’habit d’homme. « On peut juger du pouvoir des conciles de

ce siècle-là par ces deux traits. Dans celui d’Attigny 870, Carloman fils

de Charles le Chauve fut condanné à la prison pour crime de rebel-

lion et dans celui de Mantaille, la Bourgogne cis-jurane fut erigée en

Royaume et Boson fut élu Roy. Les Conciles déposoient et élisoient

les Rois très fréquemment »… Au X

e

siècle, les évêques et les abbés

allaient à la guerre… Au XI

e

siècle, « le manicheisme reprit racine en

France […] apporté par une femme italienne que Mezerai ne nomme

pas »… Le XII

e

siècle fut marqué par des schismes fréquents, et des

hérésies, « 

si l’on peut appeler ainsi les plus monstrueuses opinions

que l’ignorance et la barbarie puissent enfanter

 »… Au XIII

e

siècle :

« Les Croisades qui n’avoient d’abord été pratiquées que contre les

infidelles furent employées par les Papes contre leurs ennemis par-

205

ticuliers. […] Les 4 ordres mendians instituéz dans ce siècle pullulent

extrèmement »… Rousseau insiste, au XIV

e

siècle, sur les revenus des

Papes par le paiement des bulles et l’augmentation des bénéfices, et

sur les réformes initiées par Jean Duns Scot ; et au XVe siècle, sur

le Concile de Constance.

Le XVI

e

siècle est consacré à la Réforme. « L’établissement des nou-

velles Religions et la Tyrannie des Prètres de l’inquisition remplirent

toutte l’Europe de guerres civiles et de meurtres durant ce siècle.

Il ne faut pas douter que les disputes que cela produisit n’ayent

beaucoup contribué aux progrès des sciences. […] Martin LUTHER

Moine Augustin, après avoir longtems déclamé contre les indulgences

dont le Pape avoit accordé le négoce aux Jacobins au préjudice de

son ordre, leva enfin le masque l’an 1520 et se déclara entièrement

contre l’Eglise Romaine. CALVIN le suivit de près, il fit tout ce qu’il

put lui et ses sectateurs pour s’unir avec Luther qui les rebutta tou-

jours fièrement les traittant d’hérétiques. […] Ces deux réformateurs

s’accordoient à nier la supérorité du Pape, à ne vouloir d’autre règle

de leur foy que la S

te

Ecriture, à en rejetter pl[usieu]rs livres comme

apocrifes, à retrancher pl

rs

de nos sacremens, à nier le Purgatoire, le

culte des Saints &c. Mais ils différoient en ce que Luther reconnoissoit

la présence réelle,

cependant avec certaines modifications

, et Calvin

la rejettoit tout à fait », etc.