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les collections aristophil
littérature
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ROUSSEAU JEAN-BAPTISTE
(1669-1741).
L.A.S. « Rousseau », Bruxelles 9
octobre 1736, à M. de
SEGUY
, à la
Cour de Wirtemberg, à Louisbourg ;
3 pages in-4, adresse avec cachet de
cire rouge (petites fentes aux plis).
400 / 500 €
Sur son exil en Belgique
.
Il a changé d’habitation à cause de l’arrivée
prochaine de Mme la duchesse d’A
REM-
BERG
, qui a dû quitter Vienne avant-hier.
« J’ai trouvé un logement commode à la
montagne de la Cour […] Il m’a fallu quelque
tems pour m’y arranger et il m’en a fallu
encore davantage pour mettre ordre à diffe-
rentes petites affaires que j’avois laissées en
suspens devant mon sejour à Enghien »… Il
s’inquiète de la santé de Seguy, et se flatte
que l’air et les eaux de Wiesbaden auront
contribué à son rétablissement, « aussi bien
qu’a celui du Prince charmant dont l’heureuse
éducation vous fait tant d’honneur et dont
les qualitez admirables doivent faire tout le
charme et toute la consolation de votre vie,
aussi bien que l’espoir des Peuples qu’il doit
gouverner un jour »… Il a reçu ses compli-
ments sur ses nouvelles Épitres « comme
un temoignage de votre amitié et non de
leur merite sur lequel je compte beaucoup
moins que sur vos sentiments »…
On joint
une L.A. de M. de
SÉGUY
à Rous-
seau, 16 janvier 1739, l’enjoignant à ne pas
se chagriner si sa destinée le force à revenir
à Bruxelles (1 p. in-4, adresse avec cachet
de cire rouge à son chiffre, bords un peu
effrangés).
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ROUSSEAU JEAN-BAPTISTE
(1669-1741).
MANUSCRIT
autographe,
Epitre X à
Monsieur Racine
; 15 pages et demie
in-8.
1 000 / 1 200 €
Important poème, épître à Louis RACINE
.
Cette épître sera recueillie dans les
Épîtres
de Jean-Baptiste Rousseau (Livre second,
Épître V). Elle compte 340 vers. Le manuscrit
présente plusieurs ratures et corrections,
dont une dizaine de vers presque entière-
ment refaits.
« De nos erreurs, tu le sçais cher Racine,
La deplorable et funeste origine
N’est pas toujours, comme on veut l’assurer,
Dans notre esprit sujet à s’égarer ;
Et sa fierté dependante et captive
N’en fut jamais la source primitive.
C’est le cœur seul, le cœur qui le conduit »…
Et, après avoir invoqué « l’auguste Vérité »
et la toute-puissance de Dieu, il conclut :
« Pour Toi rempli de sa splendeur divine,
Toi qui rival et fils du grand Racine
As fait revivre en tes premiers élans
Sa piété non moins que ses talens ;
Je l’avoûrai : quelques raïons de flame
Que par avance eut versés dans mon ame
La Verité qui brille en tes ecrits ;
J’en eusse esté peut estre moins épris,
Si de tes vers la chatouïlleuse amorce
N’eut secondé sa puissance et sa force,
Et si mon cœur attendri par tes sons
A mon esprit n’eut dicté ses leçons ».
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ROUSSEAU JEAN-JACQUES
(1712-1778).
MANUSCRIT
autographe,
Réponse à
la poligamie
; 6 pages sur 5 feuillets
in-4, sous chemise avec titre de la
main de Mme Dupin.
2 000 / 2 500 €
Curieuses notes sur les femmes et la poly-
gamie
.
Ces notes se rattachent à l’ouvrage sur les
femmes que Rousseau entreprit dès 1746 et
jusqu’en 1751 pour sa protectrice Madame
Louise
DUPIN
de Chenonceaux
(1706-1799)
,
et qui ne vit jamais le jour.
Le dossier s’ouvre sur une brève note d’après
Jean
BODIN
(« César dit que chez les Anglois
une femme avoit quelque fois jusqu’à dix ou
douze maris »). Les quatre autres feuillets
sont rédigés d’après « St Aubin », proba-
blement le
Traité de l’opinion, ou Mémoires
pour servir à l’histoire de l’esprit humain
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ROUSSEAU JEAN-BAPTISTE
(1669-1741).
L.A.S., [Paris] Mardi matin [1739 ?] ;
2 pages in-4 (papier un peu bruni,
trace de montage par adhésif sur un
bord).
250 / 300 €
« Se voir Monsieur dans la même ville que
vous habitez sans pouvoir jouir de vostre
presence rien qu’en cachette et à la derobée,
vous avoûrez que la situation n’est pas
tenable. Il est aisé d’y remedier en vous
apprenant ma retraite. Mais cette confidence
se fera mieux chez vous de bouche que de
loin sur le papier. Je me fais un grand plaisir
de disner la semaine prochaine familierement
avec vous et M
r
de Barneviel. J’y menerai
M
r
AVED mon ami incomparable et aussi
fidele qu’illustre si je suis encore a Paris bien
entendu, car je vous avoûe que les chagrins
que j’y ai toujours essuiéz et que j’y eprouve
encore suffiroient pour guerir de la maladie
du Païs le Suisse le plus tourmenté »… Il lui
renvoie
les Travaux d’Apollon
qu’il trouve
charmants. « Le Dieu des poëtes n’a pas eté
plus heureux que ses Devots. Après un tel
exemple qui ne le consoleroit pas ? Moi, peut
estre, qui ne me pique point de philosophie
sur des matieres aussi graves que celles de
mes souffrances passées et presentes »…
de Gilbert-Charles Le Gendre, marquis de
SAINT-AUBIN
(première édition en 1733 en 6
volumes). Rousseau y relève notamment une
loi de Babylone qui « obligeoit les femmes
de se prostituer une fois en leur vie aux
Etrangers »… Chez les Perses, « parmi les
sectateurs de Zoroastre », les mariages inces-
tueux étaient révérés : « ceux qui étoient nés
du mariage d’un fils avec sa mère, qui est
le plus infame de tous les incestes étoient
regardés comme les plus dignes d’être élevés
aux plus éminentes dignités du sacerdoce ».
Une longue note, dont deux passages sont
biffés, relève des cas de bigamie à Athènes ;
chez les Iroquois, « la Polygamie n’est pas
permise aux hommes, mais les femmes
ont plusieurs maris » ; chez les Ausses, les
femmes étaient communes ; « Strabon rap-
porte que parmi les Mèdes, on regardoit une
femme comme assés mal pourvue quand elle
n’avoit que cinq maris » ; en Arabie, « tous
les hommes d’une même famille n’avoient
qu’une femme entre eux »…
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