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ACADÉMIE FRANÇAISE
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SIÉYÈS Emmanuel-Joseph
(1748-
1836) abbé, homme politique,
conventionnel (Sarthe), membre du
Directoire, essayiste [AF 1803, 31
e
f].
L.A.S. « Siéyes », 29 floréal V (18 mai
1797), au Citoyen président de la
2
e
Classe de l’Institut ; 1 page in-4,
adresse avec cachet de cire rouge
brisé.
400 / 500 €
« Un des premiers actes de ma convales-
cence et des plus chers à mon cœur est
d’exprimer à la classe de l’Institut à laquelle
j’appartiens toute ma sensibilité et ma res-
pectueuse reconnoissance pour la marque
honnorable d’interêt qu’elle a bien voulu me
donner à l’occasion de mon assassinat. […]
Mes blessures sont fermées et la guerison
de ma main marche assez rapidement »…
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SIMON Jules
(1814-1896) homme
politique, ministre et écrivain [AF 1875,
8
e
f].
2 L.A.S. « Jules Simon », [1861-1875],
à un ami ; 2 pages et demie in-8
chaque.
250 / 300 €
[1861].
Curieuse lettre à propos du prix
biennal de l’Académie Française
[créé par
Napoléon III par décret du 11 août 1859 et
doté de 20.000 F, il devait récompenser
l’œuvre « la plus propre à honorer ou à
servir le pays, parue dans les dix dernières
années » ; l’Académie se divisa entre partisans
de George SAND et de Jules Simon, avant de
donner le prix à Thiers]. Il prie de remercier
M. Lemoine pour les lettres qu’il a écrites à
plusieurs de ses amis de l’Académie en sa
faveur. « Si vous m’aviez consulté à l’origine,
française
[le 16 décembre 1875 au fauteuil
de Rémusat]. Comme il y a deux sièges à
pourvoir (Rémusat et Guizot), il n’a plus à
entrer en compétition avec un autre candidat,
et dans ces conditions Mignet, Thiers et
Cuvillier-Fleury voteront pour lui, ainsi que
Doucet, Nisard et Sacy... « Je suis très recon-
naissant à M. Alexandre Dumas de la cordia-
lité avec laquelle il a accueilli ma candidature ;
je n’ai pas trouvé plus de bonne volonté
chez mes plus anciens amis, et comme j’ai
des adversaires qui sont des maîtres dans
l’art de calomnier et d’intriguer, j’ai besoin
d’être soutenu »…
On joint
9 L.A.S. à divers, 1867-1893.
je vous aurais dit qu’il n’y avait rien à espérer
de M. NISARD ; ce n’est pas que je lui croie
une inimitié personnelle contre moi ; mais
son but est de donner le prix à une femme, ou
d’empêcher qu’il ne soit donné. Pourquoi ?
Vous le devinerez aisément ; c’est une ques-
tion de psychologie »... Il livre ses calculs sur
les voix qui iront à lui-même, à George
SAND
ou à Henri
MARTIN
; grâce à Lemoine, il aura
peut-être la majorité en gagnant celles de
Ponsard, Sandeau et Sainte-Beuve... Il évoque
une « nouvelle machine » de Victor
COUSIN
pour faire offrir le prix à
THIERS
, et termine en
donnant le programme d’une représentation
extraordinaire de Mme
VIARDOT
...
[Fin 1875]
.
Sur son élection à l’Académie