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SCRIBE Eugène
(1791-1861) auteur dramatique [AF 1834,
13
e
f].
MANUSCRIT autographe, [
Discours de réception
, 1835-
1836] ; 35 pages in-4 sur 9 bifeuillets (portrait joint).
1 200 / 1 500 €
Manuscrit de travail de son discours de réception à l’Académie
française
.
Élu le 27 novembre 1834 au fauteuil d’Antoine-Vincent Arnault, Scribe
fut reçu sous la Coupole le 28 janvier 1836.
Le manuscrit, à l’encre brune dans la partie droite de feuillets pliés
en deux, avec des corrections ou additions dans la marge de gauche,
est abondamment corrigé ; des passages biffés, parfois des pages
entières, demeurent lisibles.
Scribe fait l’éloge de son prédécesseur, le poète et dramaturge Antoine-
Vincent
A
RNAULT
(1766-1834)
. Scribe célèbre aussi la chanson : « vous
n’avez pas voulu que le fauteuil jadis occupé par Laujon restât vide
plus longtemps ! Vous aviez déjà accordé en sa personne des lettres
de noblesse à la chanson, vous avez voulu me les transmettre, et
c’est à ce titre seulement que je m’assieds parmi vous »... Il démontre
l’influence que la chanson a exercée en France de la Régence à la
Révolution de 1830 : « En voulant écrire l’histoire de la chanson, dit-il,
on se trouverait, sans y penser, avoir esquissé l’histoire de France »...
Un chroniqueur de l’époque écrivait qu’au lieu d’un fauteuil, c’est
une banquette qu’il aurait fallu pour Scribe et ses collaborateurs ;
dans sa réponse, Villemain précisait : « sans eux il n’aurait peut-être
pas fait toutes ses pièces, mais sans lui elles n’auraient pas réussi ».
Scribe « tenait en tout cas à son discours, qui est son seul texte théo-
rique et dont la lecture demeure très intéressante : il l’a placé en tête
de toutes les éditions de ses œuvres complètes » (Jean-Claude Yon).
On joint
la brochure imprimée des discours (Paris, F. Didot, 1836),
avec envoi autographe signé de Scribe sur la première page de la
couverture muette : « A Madame Grevedon De la part d’un ami
Eugène Scribe » [Henriette Grévedon (1814-1895), actrice que Scribe
idolâtrait, a épousé en 1835 l’acteur Regnier ; son père le lithographe
Pierre-Louis dit Henri Grevedon avait fait un portrait de Scribe] ; plus
5 L.A.S., 1837-1850.
L’Académie française au fil des lettres
, p.