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ACADÉMIE FRANÇAISE
exposition du débat parlementaire sur l’ins-
truction publique, il parle de sa possible
démission du poste de conservateur à la
Bibliothèque Mazarine.
2 novembre 1844
. Sur l’
Histoire du Consulat
de THIERS et l’annonce des
Œuvres
de
LAMARTINE. Sainte-Beuve parle du rap-
port difficile que les artistes établissent avec
l’argent qui « crée une atmosphère malsaine
pour le talent », citant les Anciens, Voltaire
ou les personnages des romans de Balzac.
Il évoque longuement le travail de Victor
COUSIN sur Pascal et Port-Royal, manifes-
tant son désaccord sur les « combinaisons
sensées, prudentes,
françaises
» de Cousin
et sur certaines « assimilations rapides »
entre Port-Royal et le stoïcisme chrétien...
Ce 6 [février 1845]
. Réception de MÉRIMÉE
à l’Académie française, où il fait l’éloge de
NODIER.... « on n’a jamais mieux réussi à
l’Académie, en étant moins académique.
[...] il est resté dans sa propre manière, avec
son genre d’
esquisse
précise, voisine du fait,
son ironie contenue, sa fine raillerie qui ne
sourit pas, mais dont le public n’a rien laissé
échapper »...
Ce 4 [mars 1845]
. Sa propre réception à l’Aca-
démie, son discours sur Casimir Delavigne,
et la réponse de Victor HUGO ! « chacun des
deux orateurs a eu son succès ce jour là, &
l’Académie française n’avait pas offert depuis
longtemps une fête si goûtée du public, si
brillante et si remplie ; les femmes s’étaient
logées jusque derrière le fauteuil de M. V
Hugo : et si l’on voyait dans une tribune
réservée les personnes de la famille royale,
on se disait qu’au cœur de l’assemblée était
Madame Sand ».
Ce 7 juillet [1845]
. Relation de la célèbre aven-
ture de Victor HUGO surpris avec Léonie
BIARD : « il y a deux ou trois jours V.H. qui
faisait depuis quelque temps une cour très
serrée à Mme Biard femme du peintre, jolie
et ambitieuse, très mauvaise tête, a été sur-
pris avec elle dans une maison de la rue de
Rivoli
flagrante delicto
. Le mari irrité de ce
que sa femme réclamait judiciairement une
séparation de corps et de biens, les avait fait
suivre par la police ; la femme a été saisie et
incarcérée ; V.H. a du arguer de sa qualité
de Pair de France pour échapper, mais une
plainte contre lui a été déposée »...
2 octobre [1845]
. Il adresse un long rectificatif
à l’article sur ROYER-COLLARD, notamment
sur son cours de philosophie sous l’Empire
et son élection à l’Académie française : « sa
nomination fut
toute politique
: il fut porté
là comme il le fut vers le même temps à
la Chambre par sept collèges électoraux :
ce fut une protestation contre l’esprit ser-
vile et ministériel qui prétendait dominer à
l’Académie comme ailleurs. L’élection de M.
Royer-Collard rompit la série des mauvais
choix, des choix de cour ; et l’Académie
recouvra, à partir de lui, son indépendance ».
Puis Sainte-Beuve regrette la brouille sur-
venue entre Olivier et lui, « sans avoir été
même à portée de l’expliquer directement. [...]
Je ne comprendrai jamais que des hommes
qui sont en relation d’affaires ne puissent s’ex-
pliquer de ces affaires sous prétexte que c’est
aujourd’hui
, quand on l’a fait
hier
et quand
on doit le faire
demain
. […] On s’est conduit
avec moi en cette circonstance comme on
l’aurait fait s’il n’avait fallu qu’une goutte pour
faire déborder le verre : je ne croyais pas en
être là avec vous »...
Provenance
: collection Daniel SICKLES (XVII,
7640, complétée).