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les collections aristophil
des conditions impossibles et en quelque sorte absurdes. Balzac du
fond de la Russie ou de la Californie, peut-il vous imposer le choix
de l’heure et du moment »... Il cite des propos de Hugo qui attestent
son étonnement devant la conduite de Balzac, et il l’exhorte à voter
pour lui dès le premier tour. « C’est à vous de juger de ce qui lui est
bon ou mauvais et de l’empêcher de gâter des affaires, s’il lui plaît
de mal apprécier sa position à deux mille lieues ». Si son élection
est compromise, celle de NISARD devient probable, « ce qui ne
ferait pas plus les affaires de Balzac que les vôtres et les miennes
[…] Faites donc le saut périlleux, mon cher Hugo, faites-le je vous
en conjure. Le premier tour ! Le premier tour ! Delenda Carthago,
delendus Nisard ! »...
On joint
7 L.A.S. à divers, 1829-1851 (plus 8 lettres ou pièces d’autres
membres de sa famille).
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SAINT-PRIEST Alexis de Guignard
(1805-1851) diplomate
et historien [AF 1849, 4
e
f].
L.A.S. « Alexis de St Priest », 15 janvier 1849, à Victor HUGO
;
6 pages in-8.
400 / 500 €
Intéressante lettre suppliant Hugo de voter pour lui plutôt que
pour Balzac à l’Académie Française
.
[Saint-Priest sera élu trois jours plus tard, dès le premier tour ; Victor
Hugo et Vigny furent les seuls à voter pour BALZAC, dont ce fut la
dernière candidature.]
Saint-Priest approuve la résolution de Hugo, qui concilie la justice
rendue au talent et l’amitié, mais il craint que le parent ou beau-frère
de Balzac refuse d’écrire la lettre. Il a besoin de l’autorité de Hugo, et
si celui-ci donnait sa première voix à Balzac, on croirait qu’il ne veut
pas plus de Saint-Priest que de Noailles [élu le 11, sans la voix de Hugo
qui alla à Balzac]. « On ne penserait pas que vous me réservez votre
seconde voix et au second tour cette voix me serait peut-être inutile,
parce que ma majorité, parmi laquelle il y a des gens effarouchés
du bruit des journaux, se serait disloquée dans l’intervalle. Au lieu de
cela, en vous voyant hardiement, résolûment aller à moi, personne
n’a peur [...] toute autre conduite me serait mortelle. D’ailleurs, vos
devoirs envers M
r
de Balzac vont-ils jusqu’à le porter même dans