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ACADÉMIE FRANÇAISE
les académies nuisent à la régénération nationale. « L’écrivain se sent
seul, presque toujours seul, en France. Sa vie est un combat contre
le public qui, même conquis par lui, se défend de l’aimer comme
d’une faiblesse. Il n’est véritablement reconnu et en sureté que s’il
porte un sceau officiel »... Les académies paraissent donc comme des
lieux de refuge, et l’écrivain qui y est reçu gagne une position qui fait
le mérite de ses œuvres. Cependant, il se forme dans les académies
« ce que les naturalistes appellent des arrêts de développement. Ce
sont des traditions qui ont eu leur moment d’utilité et d’éclat. Mais les
moments sont passés, et les académies cherchent à les perpétuer. Ce
qui a été un esprit de création devient un empêchement à la vie »...
Il s’interroge sur l’avenir de ces institutions dont la devise est le
statu
quo
littéraire et scientifique...
On joint
un manuscrit autographe (incomplet) sur la poésie épique,
avec ébauches de vers au verso (13 p. in-fol.).
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RAYNOUARD François
(1761-1836) poète dramatique et
philologue, Secrétaire perpétuel de 1817 à 1826 [AF 1807,
20
e
f].
MANUSCRIT autographe,
M
r
de Chateaubriant
, avril-mai
1811 ; 3 pages in-4.
1 000 / 1 200 €
Notes sur l’affaire du discours de Chateaubriand
.
Raynouard y décrit le déroulement des séances qui ont suivi l’élection
de CHATEAUBRIAND le 20 février 1811.
« Séance du 17 avril 1811.
Le Secrétaire annonce qu’il est chargé par M
r
de Chateaubriand de lui
déclarer qu’il est pret à se présenter pour sa réception et il demande
qu’on nomme les cinq membres qui seront chargés d’examiner son
discours ». Sont nommés François de Neufchâteau, Regnaud de
Saint-Jean d’Angély, Lacretelle, Laujon et Legouvé, avec Andrieux et
Arnault comme suppléants.
Le 24 avril 1811 : « On rend compte à la classe de la délibération des
Commissaires chargés d’examiner le discours de réception de M
r
de
Chateaubriand. La Commission ayant été divisée d’opinions par la
question de savoir si le discours pouvoit être approuvé, s’en réfère au
jugement de la classe. On propose d’entendre le discours et d’inviter
M
r
de Chateaubriand à venir en faire lecture. Après quelques discus-
sions, il est arrêté que M
r
de Chateaubriand, en vertu d’un article du
reglement, ne peut être admis à la séance, mais que son discours
sera lû par un des membres presents. On lit le discours de M
r
de
Chateaubriand ; cette lecture donne lieu à une discussion, d’après
laquelle on propose de déterminer, par scrutin, si le discours sera
admis ou non ; il est décidé à la majorité des suffrages que le Discours
ne peut etre admis. M
r
de Chateaubriand se trouvant encore dans
un des salles de l’institut, M
r
le président va lui annoncer la décision
de la classe.
Il y avait 23 votants. Un membre a cru se souvenir
que dix sept voix rejetterent, une
fut
conditionnelle, et les autres pour
l’acceptation ».
Le 1
er
mai 1811, le président lit la lettre qu’il a reçue de Chateaubriand :
« mes affaires et le mauvais état de ma santé, ne me permettent
pas de me livrer au travail, il m’est impossible dans ce moment de
fixer l’époque à laquelle je désirerais avoir l’honneur d’être reçu à
l’académie »…
L’Académie française au fil des lettres
, p. 164-167.
On joint
une note autographe concernant la fondation de M. de
Valbelle (1 p. in-4), un manuscrit autographe de travail pour sa tra-
gédie
Les Templiers
(2 p. in-fol.) ; et 6 L.A.S. et 1 L.A., [1805 ?]-1827, la
plupart à vignette et en-tête
Institut de France. Académie Française.
Le Secretaire perpétuel
… : réponse à M. Deschamps concernant des
prix de l’Académie (1822), envoi à Laya d’épreuves d’un discours (1822),
remerciement pour l’envoi de l’
Archéologie française
de Pougens
(1825), à l’imprimeur Antoine-Augustin Renouard, etc.
RAYNOUARD François
: voir n
os
902, 967, 1058.