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ACADÉMIE FRANÇAISE

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SÉGUR Philippe-Paul, comte de

(1780-1873) général de

cavalerie, aide de camp de Napoléon, diplomate, historien

de la Grande Armée et mémorialiste [AF 1830, 6

e

f].

L.A.S. « Le G

al

C

te

de Ségur », Elbing 6 janvier 1813, au

général DUROC duc de Frioul ; 3 pages et demie in-4.

800 / 1 000 €

Très intéressante lettre écrite immédiatement après la mortelle

retraite de Russie, la Bérézina et le désastre de Wilna

.

« Presque toute l’argenterie de Sa Majesté est sauvée il sera même

possible de retrouver le peu qui en manque et qui a été pillé au défilé

après Wilna par un officier de troupes légères dont le Colonel a promis

de faire justice ». Il veut lui parler « des difficultés que le Roi [MURAT]

m’a faites dès Kowno, et plusieurs fois depuis, pour le transport des

valets de pieds de Sa Majesté l’Empereur » : alors qu’il avait accepté

jusqu’à présent de payer lui-même leurs frais de transport, il semble

que depuis quelques jours le Roi s’étonne de cette dépense « car

il m’a dit hier qu’il ne vouloit rien payer pour ce transport, que sa

dépense à l’armée le ruinoit, qu’il alloit en être réduit à emprunter

[…], enfin qu’il ne s’attendoit pas à ce que, lui ayant laissé tant d’autres

pénibles soins, on y ait ajouté une charge si considérable que celle

d’entretenir une maison ». Le Roi a dit aussi à Ségur qu’il ne voulait

plus à ses tables des officiers de garde, des officiers topographes,

du service de Santé de l’Empereur, ni des deux interprètes. Malgré

les objections que Ségur lui a présentées, et s’il accepté de garder

les interprètes, il a persisté pour le reste et Ségur a dû prévenir les

officiers concernés… Par ailleurs, il est parfaitement content « de la

conduite de tout ce qui compose votre service : le Roi n’a jamais

attendu, malgré ses ordres et contre-ordres aussi subits que fréquents

et inattendus. Ségur est donc obligé de payer le transport des valets

de pieds : « J’y suis provisoirement autorisé par le Prince de Neuf-

chatel [BERTHIER] qui m’en fera avancer les fonds par le payeur de

l’armée ». Il prévient Duroc de s’attendre à des réclamations « du

Service de Santé sur la promesse qu’on lui avoit faitte de le nourrir

à l’armée »… Suivent de nombreux renseignements sur des officiers

blessés ou malades, souvent de « fièvres nerveuses causées par le

froid, elles attaquent d’abord le cerveau, souvent la poitrine, enlèvent

rapidement, ou laissent une longue faiblesse »…

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SÉGUR Philippe-Paul, comte de

(1780-1873) général de

cavalerie, aide de camp de Napoléon, diplomate, historien

de la Grande Armée et mémorialiste [AF 1830, 6

e

f].

L.A.S. « Le G

al

C

te

de Ségur », octobre 1829, au vicomte de

CHATEAUBRIAND ; 1 page in-4.

500 / 700 €

Sur sa candidature à l’Académie française

.

[Le général de Ségur se présenta une première fois en 1829 au fauteuil

de Daru, mais fut battu par Lamartine ; il fut élu à la vacance suivante

le 25 mars 1830, remplaçant le duc de Lévis.]

Octobre 1829

. Il sollicite le suffrage de Chateaubriand « pour obtenir

la place aujourd’hui vacante à l’Académie par la mort de Monsieur le

Comte DARU. Vous rappellerais-je que je fus son historien ainsi que

celui de la Grande Armée. Invoquerais-je mon admiration pour vous ?

Dirais-je que je dois le peu de mérite de mes écrits à l’enthousiasme

que me font toujours éprouver les grandes et nobles inspirations

de votre génie ? Oserais-je enfin rappeler l’accueil inespéré que le

public a fait à mes ouvrages ». Il lui offre « la neuvième édition de la

Campagne de 1812, ainsi que de la seconde édition de

L’Histoire de

Russie

et de

Pierre le Grand

. Je sens qu’il n’y a guère de titre suffisant

quand il s’agit de remplacer un homme tel que le Comte Daru et

d’obtenir une place près de vous »…

On joint

une L.S. de son père le comte de SÉGUR (1753-1830) à

Chateaubriand, 17 février 1830, le priant de soutenir son fils qui se

présente au fauteuil du duc de Lévis ; plus un manuscrit a.s. « L.P.

Ségur l’aîné »,

C’est le Diable, Chanson sur l’air daignez m’épargner

le reste

(3 p. in-4), et une l.a.s. du même, 15 mars 1814 (et un portrait

lithographié par Boilly).