Previous Page  125 / 268 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 125 / 268 Next Page
Page Background

436

435

123

Littérature

436

DUMAS père Alexandre (1802-1870).

manuscrit autographe signé « Alex Dumas » et

« D’Artagnan »,

À propos de la colère de M

r

de Girardin.

D’Artagnan à ses lecteurs

, précédé d’une lettre ouverte

à Émile de Girardin, [novembre 1866] ; 6 pages in-4 sur

papier bleu, découpées en 17 bandes pour la composition

(sans manques ; marques au crayon bleu de l’imprimeur, et

note jointe pour l’imprimerie).

3 000 / 4 000 €

Article de polémique avec Émile de Girardin pour son journal

Le

Mousquetaire

, avec double signature de Dumas et de son héros

D’Artagnan

.

L’article a paru dans le premier numéro de la nouvelle série du journal

Le Mousquetaire

(18 novembre 1866).

Émile de GIRARDIN s’est mis dans une position si étrange vis-à-vis

de la presse littéraire, « que vous appellez la petite presse, et qui si

l’on compte ses abonnés pourrait bien être la grande presse », que

Dumas se sent appelé à prendre position, comme jadis à l’égard

de GARIBALDI, après la bataille de l’Aspromonte : il a dit « 

Je suis

contre Garibaldi

 », et il dit maintenant « 

Je suis contre Mr Émile de

Girardin

 ». Il rappelle cependant les événements de leur amitié de

trente ans, où Dumas a toujours été aux côtés de Girardin : le duel

avec Armand Carrel, l’émeute des ouvriers typographes criant

Mort

à Girardin

, l’incarcération de Girardin après les journées de Juin, et

trois grands deuils… Il cède la plume à D’Artagnan.

Sous ce pseudonyme de D’ARTAGNAN, il compare les colères du

rédacteur de

La Liberté

à celles du « père Duchesne » de 93. Il souligne

le peu de goût de Girardin pour le roman, et souligne que, depuis

qu’il est maître de

La Liberté

, il a remplacé les « charmans feuilletons

du vicomte de Launay » (Delphine de Girardin),

La Reine Margot

,

les Confidences

ou

Graziella

de Lamartine, par un menu de dîner

commenté par le baron BRISSE, qui parle « le

français de cuisine

 ».

Il voulait « écrire à l’éminent publiciste pour lui demander les motifs

de cette colère, mais je me suis rappelé que n’ayant pas lu

Les trois

Mousquetaires

, mon nom lui serait parfaitement inconnu »… Il suppose

que la cause des colères de Girardin contre la presse littéraire est

son ambition politique trompée : « jamais il n’a été et probablement

jamais ne sera ministre. Tant que l’auteur de

Lady Tartuffe,

du

Lorgnon

,

de

La joie fait peur

et de

Madeleine

vécut, la gloire littéraire de sa

femme suffit à M

r

de Girardin – et en effet elle en avait pour deux,

ainsi que de l’esprit – M

r

de Girardin n’était pas le roi, mais il était le

mari de la reine et se contentait de cette position »… Mais Mme de

Girardin morte, la solitude et le silence gagnèrent le veuf. « Il vit que

c’était la littérature et non la politique qui avait peuplé la maison de

poètes de romanciers d’hommes d’esprit. Il se dit je vais faire de la

littérature »… Il prit la plume et écrivit sur un cahier de papier le titre

de

La Fille du millionnaire

, puis il répéta l’opération, « et il alla ainsi,

tant qu’il eut du papier ; quand il n’en eut plus, il écrivit le mot fin. La

pièce n’était pas faite mais le cahier était fini ! Il faut rendre justice à

M

r

de Girardin – ou à ses amis nous ne savons pas à qui le mérite en

revient – mais

La Fille du millionnaire

ne fut pas jouée »…

On joint

3 L.A.S. à un caricaturiste (1 page in-8 à son chiffre chaque).

Il autorise de « faire ma charge en Centaure mais avant l’enlèvement

de Déjanire ».

17 avril [1867]

, au sujet de l’affaire de ses photographies

par LIÉBERT avec sa maîtresse Adah Menken : « Après l’animosité de

journaux contre moi, animosité que j’ignorais et que j’ai été étonné

de voir éclater avec tant d’ensemble et d’acharnement, je vous prierai

de remettre ma charge à plus tard. Je fais un procès à M. Lieber,

et je ne veux rien faire qui lui donne raison contre moi »…

Vendredi

,

pour un rendez-vous.