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les collections aristophil

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COCTEAU Jean (1889-1963).

L.A.S. « Jean Cocteau », Milly 1

er

novembre 1962, [à Henry

de

MONTHERLANT

] ; 1 page in-4.

300 / 400 €

À propos de la réception de Montherlant à l’Académie française

.

[Montherlant, élu le 24 mars 1960, sera reçu le 20 juin 1963, en séance

restreinte de commission de lecture, par égard pour son agoraphobie].

« Ne vous inquiétez pas de l’Académie – c’est un phantasme et si

vous voulez vous rendre compte que rien ne change lisez le livre du

duc de La Force

En marge de l’Académie

[…] La seule chose étrange

c’est qu’on soit sous cette coupole qui refusait Chateaubriand Hugo

Vigny Balzac et recevait des gens que ni vous ni moi ne connaissons

et n’aurions voulu connaître. Ils vous veulent et vous auront coûte

que coûte. Résignez-vous »…

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COLETTE (1873-1954).

4 L.A.S. « Colette », Paris et Saint-Tropez mars-décembre

1928, à Marguerite

MORENO

 ; 12 pages in-4, la plupart

sur papier bleu à ses adresses, et une carte oblong in-12,

enveloppes.

1 500 / 2 000 €

Belles lettres à sa grande amie de toujours, évoquant son travail

sur

La Seconde.

[Paris 25 mars]

. Elle explique son silence, ayant été occupée par les

visites régulières de sa fille, « miraculeusement aimable, dans le sens

le plus amoureux du mot “aimable”, et je m’en réjouis et je ne lui

conteste plus rien. Elle me fait des cadeaux, et cherche des portraits

de fruits et de fleurs pour moi. Quelle charmante créature ! ». À

propos de son travail en cours : « Mon prochain roman ? Page 57.

Je stagne. Quand viens-tu à Paris ? Tu sais que nous finirons par aller

en Allemagne. Les assauts se renouvellent, mon éditeur allemand est

prêt à donner de l’argent au directeur de la Renaissance-théâtre pour

que l’affaire devienne possible. On réclame Poiret,

la Vagabonde

,

Chéri

, et une conférence »…

La Treille Muscate, Saint-Tropez [17 avril].

Sur

La Seconde

, qui porte alors encore pour titre

Le Double :

« Je

ne jouerai pas à l’Apollo cette saison. Mes engagements sont pris :

je donne à Pierre Brisson – si Dieu le permet – mon prochain roman

le 15 juin au plus tard. Ce que ça représente de travail, si je réussis…

J’ai 80 pages, ici. C’est énorme. Depuis hier soir, je

sais

que je dois

sans retard en démolir

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, si je ne veux pas que ce roman tourne au

plat feuilleton. […] Pour la contraction de

Chéri

je prendrais, si je le

faisais une grande tape sur la gueule, et je ne l’aurais pas volée. Je

peux, si l’occasion s’offre, pour

Chéri

, mais aucune autre chérisserie.

Plaise au hasard que je rejoue encore

Chéri

avec toi ! Je n’imagine

ni la pièce, ni moi, sans toi. Écrire

autre chose

, je ne peux pas »…

Puis à propos de

La Naissance du jour

 : « Tu es gentille de me parler

de mon livre. Je n’ai

aucune

nouvelle de lui par les Flammarion »…

[Paris 14 juin]

. « Il n’y a qu’un mois de juin dans l’année. Ma chère

créature, c’est bien assez. Les personnes sont frénétiques. Elles ont

l’air de combler, d’un coup, l’abîme des

obligations

. Après, disent-

elles, ou sur le coup (j’en dis autant). Donc, ma vie est frivole et

inutile, et j’ai sommeil ». Elle partira pour Saint-Tropez avec sa fille

en juillet… Quelques nouvelles de couples d’amis communs, puis de

la chienne bull qu’elle a achetée : « Seize mois, caille, merveilleuse

en tous points, 1

er

prix de l’exposition. […] J’avais commandé, pour

la vigne qui est le long de la route, une clôture de briques ajourées,

qui devait retenir l’eau des pluies et tamiser la poussière. Que c’est

simple ! La vigne se passera de clôture et j’achète la chienne-bull.

Elle se nomme Souci ou Soussi »…

[Houyet 31 décembre]

. Carte de

vœux (motif fleuri brodé) depuis le Château d’Ardenne en Belgique

où elle s’est retirée pour terminer

La Seconde

 : « Que mon travail

m’ennuie ! Hier, neuf heures de travail, - avant-hier sept heures, - quel

joli métier que celui d’écrivain ! Mais je

veux

finir »…

Lettres à Marguerite Moreno

, p. 161, 166, 173, 189.