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« une vie errante en perpétuel tramway » entre Prunay et Paris : « Travail nul, par-dessus le marché »…

[21 novembre] :

« Eh

quoi ! Sous l’habit militaire / Ton cœur ne bat’il plus pour moi ? / Ô Fernand, ce doute m’atterre ! », etc. ; il signe « Gabriel

Fauré candidat à toutes les académies ». – Lettre confidentielle priant Fernand de demander à son père une avance de 500 F « sur

les

belles séances

que nous ferons l’année prochaine », et lui confiant ses embarras qu’il ne peut avouer à son beau-père :

« Malheureusement la musique pure ne rapporte rien et je viens, depuis trois semaines, de me fatiguer beaucoup dans de

nombreuses séances de musique de chambre qui ne m’ont donné que de la gloire un peu et de la lassitude beaucoup. […] Je suis

esquinté ! J’ai fait une 9

e

mélodie ».

Lyon 4 avril [

1894

]

. « Entre un basson et une trompette chromatique je veux vous donner

de mes nouvelles ! J’erre entre les vents, les claviers et les cordes et j’en suis tout à fait ahuri ! C’est si beau l’orchestre en bloc

et c’est si peu satisfaisant en détail ! J’ai beau faire je ne puis pas me sentir ému par des études de contrebasse ! »...

[Paris

23 juin]

. « Cette après-midi j’ai M

elle

Fuchs qui vient me jouer du piano ! Et ce soir je dîne chez M

me

Clerc... et demain [...], une

forte soirée Greffulhe »...

[12mars

1895

]

: « J’ai encore des répétitions chez Colonne. [...] J’ai orchestré l’

Élégie

de violoncelle »…

[Dieppe 24 septembre]

, où il s’amuse « comme un

gosse

! Je jette des cailloux dans la mer et de l’eau dans les jambes des

baigneurs, et je respire, et je dors, et je mange, et je bois ! Et j’engraisse !! »…

[10 mai

1896

] :

« J’aurai probablement à faire

réellement

partie du jury pour la cantate »...

[13 mai] :

« Dubois dit qu’on a reproché à votre chœur de n’être pas conçu dans le

sentiment de la poésie. C’est tout ce que j’ai pu savoir. Remettez-vous à l’œuvre et préparez un concours de fugue éblouissant

pour l’année prochaine »...

[27 octobre 1899]

, il est convoqué « au Conservatoire pour des

élections

! (rien de Législatif ni de

Municipal !) […] C’était très bien

Tristan

hier soir »…

[23 juin 1900]

. Il ne peut lui donner un instant pour regarder sa Sonate,

étant pris par la fin de

Prométhée :

« Il faut que j’y emploie toutes les minutes jusqu’au mot “fin” que j’écrirai avec joie ! […]

J’ai déjà entendu parler du

scénario

qui vous occupe [

Le Cor fleuri

] et j’ai dit à votre collaborateur tout ce qu’il devait espérer

de vous et de votre désir de faire une œuvre solide. [...] je travaille

nuit

et

jour

et je ne sors plus jamais le soir depuis déjà bien

des semaines »...

[15 juillet 1901]

, il est pris par les concours du Conservatoire et de l’école Niedermeyer. « J’espère que l’Opéra-

Comique vous donnera les artistes que vous désignerez et que nous entendrons très prochainement votre œuvre »…

[6 mai

1905]

, condoléances émues pour la mort de la mère d’Halphen.

24 décembre 1907

. Il aimerait l’entretenir, avec son excellent

collaborateur du

Figaro

Robert Brussel, « d’un projet de journal de musique qui serait dirigé par un artiste que vous appréciez

certainement aussi vivement que moi – et qui est l’honneur et la droiture même – Paul Dukas »...

[8 avril

1908

]

, il est furieux

de n’avoir pas été invité à la fête : « J’aurais mis mon magnifique costume de Directeur du Conservatoire et personne ne

m’aurait reconnu ! »…

Lausanne 26 août

. Il réclame son appui auprès d’Albert Carré en faveur de Louis Hasselmans « pour

remplacer, comme chef d’orchestre, ce malheureux

Landry

disparu dans des circonstances si navrantes. [...] Cet excellent artiste

est

absolument

doué comme chef d’orchestre, intellectuellement et physiquement. Très bon musicien,

instruit

, curieux de toute

la musique, souple, adroit, de rapports qui l’ont toujours rendu sympathique à tous ceux qui ont eu à faire à lui, à ceux mêmes

qu’il a été appelé à diriger. Il serait pour l’Opéra-Comique une acquisition dont on n’aurait qu’à se louer :

j’en réponds !

»...

[25 janvier 1909]

: « pour votre projet de chants chez vous, à côté des miens, vous devriez faire exécuter ceux de mon élève

Fernand Halphen… vous feriez grand plaisir à son vieux maître et dévoué ami !! »…

[Paris 10 mars 1914]

. « Je ne puis vous

dire combien je suis touché de votre marque d’intérêt envers la jeune Association et de votre amical empressement à le lui

témoigner »...

1

er

janvier 1915

. Il fait des vœux que cette année n’apporte au lieutenant Halphen et aux siens « que des

satisfactions, et qu’elle nous apporte à tous la victoire et la Paix ». Il donne des ouvelles de ses fils Emmanuel et Philippe... Etc.

126.

Gabriel FAURÉ

. 15 L.A.S., [Paris vers 1889-1900] et s.d., à Mme Georges Halphen ; 23 pages in-8 ou in-12, qqs

adresses et enveloppes.

1 800/2 000

Belle correspondance avec la mère de son élève Fernand Halphen (qui travailla sous la direction de Fauré dès l’âge de

dix ans). Henriette Stern, Mme Georges Halphen (1836-1905) était fille et épouse de riches banquiers.

[

Décembre 1889

, pour la première de

Shylock

à l’Odéon] : il va faire changer ses places contre une loge, Porel a dû être

«

hypnotisé

par le titre sonore de la Princesse de Scey-Montbéliard qui était sur ma liste !! » Il va tâcher de faire entrer

Fernand à la répétition générale, « à moins qu’on impose une consigne rigoureuse »...

[Septembre ? 1891]

, remerciant pour

l’envoi d’excellent gibier ; ils rentrent à Paris : « la séparation d’avec Chatou ne nous coûte pas la moindre larme ! ». Son beau-

père [Frémiet] est encore bien souffrant. « J’espère voir bientôt Fernand, mais je ne veux le voir qu’avec un morceau de violon

trop bien commencé pour qu’il ne s’occupe pas, sans désemparer, de le bien conduire et de le terminer »...

[4 décembre 1892]

:

« Je suis sûr que vous comptez très largement avec moi et je ne sais comment vous en exprimer ma reconnaissance. Fernand

est-il disposé à reprendre le mercredi ? J’en serais très enchanté et dans ce cas je viendrais mercredi prochain » (4 décembre

1892)...

[Décembre 1895]

. Il est pris par la Madeleine et par Auguez, et doit aller samedi « à la répétition de Lamoureux pour

l’

Élégie

» ; il a aussi des tâches administratives pour les palmes académiques. Il ira voir Fernand lundi matin. « Je suis désolé qu’il

ne puisse pas venir Dimanche au Châtelet. Déjà l’année dernière, pour

Shylock

, j’ai eu la même mauvaise chance ! Dimanche

dernier on a été

frais

pour

La Naissance de Vénus.

Je crois qu’on s’attendait à quelque chose de moins sobre que ce que j’ai

fait ! [...] je vais m’habituer à aller à Londres comme on va à Saint-Germain. J’y retournerai du 15 au 21 pour redonner le

même programme redemandé de la façon la plus flatteuse. […] mille amitiés à Fernand (c’est lui qui écrit les fugues et c’est

moi qui les exécute !) »...

[Mai 1898]

, surchargé de travail, il renonce à sortir. « Je dînerai seulement chez M

me

Bardac lundi

prochain parce qu’elle m’avait invité avant mon retour [...]. Si Fernand peut venir

Samedi

, à 11

h

¼ je serai très heureux de le

voir : j’espère qu’il m’apportera des merveilles ! »...

[13 août 1899]

: « J’espère que Fernand fait encore de la musique ! Il y a

bien longtemps que j’ai vu un morceau de violon qui devait être précédé et suivi de deux autres ! »...

12 septembre [1900]

, la

remerciant de ses félicitations [pour

Prométhée

] : « J’ai été heureux de voir là-bas, dans ce si lointain Béziers, Fernand qui m’a

semblé plein d’ardeur pour l’ouvrage qu’il prépare en collaboration avec mon charmant ami Hérold [

Le Cor fleuri

, féerie].

J’espère qu’ils nous donneront quelque chose d’excellent ! »... – Au sujet d’une audition avec Gabrielle Krauss. Il ne sait si

Théodore Dubois « permet à ses élèves de se produire comme compositeurs ; et avec son caractère un peu pointu il y a toujours

…/…