155
383.
Louis VIERNE
(1870-1937). Manuscrit musical signé avec corrections autographes,
Vocalise-Étude
pour voix
moyenne
, 1906 ; titre et 9 pages in-fol.
600/800
Vocalise pour chant et piano, en si bémol majeur à 12/8, marquée
Andantino moderato
.
Signé et daté de la main de Vierne, quasi aveugle, sur la page de titre : « L. Vierne 5 décembre 1906 », le manuscrit est de
la main d’un copiste, avec quelques corrections autographes, principalement des lignes de legato ; on relève également un
déplacement de respiration, avec la note autographe : « virgule inutile ». À l’encre noire sur papier à 14 lignes, il a servi pour
la gravure de l’édition chez Alphonse Leduc en 1907 dans le 1
er
volume du
Répertoire moderne de vocalises-études
, dirigé par
A.L. Hettich, à qui cette œuvre est dédiée.
384.
RicardoVIÑES
(1875-1943) pianiste. 7 L.A.S. et un poème autographe signé, 1917-1919, à la cantatriceMagdeleine
Greslé ; 14 pages in-8 ou in-12, adresses et enveloppe.
400/500
Belle correspondance évoquant notamment Debussy.
29 novembre 1917
. Il voulait la voir pour lui lire une lettre de
Debussy qui disait que « “vous possédez l’ensemble de
toutes les perfections
pour interpréter de façon idéale ses œuvres”. Vous
voyez bien que l’impression fut profonde, sincère et durable, [...] telle que je l’attendais en vous présentant ce magicien ». Il ira
la voir au sortir du concert de son élève Marcelle Meyer...
17 janvier
1918
. Il ira la voir avec Mme Vignet, et lui remettra un
mot de Paul Leclerq, « un écrivain délicat qui vient de fonder une ligue de propagande latine »...
25 janvier
. Il voulait venir
avec Paul Leclerq « vous exprimer notre gratitude pour l’exquise et inlassable complaisance avec laquelle vous voulûtes bien
vous prêter, l’autre soir aux exigences réitérées de notre si égoïste admiration. C’était, comme toujours, un tel ravissement que
de vous entendre ! » ; mais il doit revoir les
soli
qu’il jouera ce week-end aux Annales
et à la Manécanterie. Madame Debussy
lui a transmis, en l’appuyant, un « chef-d’orchestral message » : Pierné désire vivement l’entendre chanter « et peut-être vous
présenter au grand public dominical si la chose vous séduisait ». Le «
magicien
» Debussy est toujours alité, mais « ce lui sera
une très grande douceur que vous consentiez [...] à venir de temps à autre charmer sa convalescence »...
Janvier-Février 1918
,
poème a.s.,
À Madeleine Greslé, Offrande admirative
, sonnet à la gloire de la chanteuse et de sa superbe voix, « dont le noble
métal frémit d’inflexions câlines et sauvages » où se brise parfois « un sanglot de cristal », etc.
Naples 10 mars
. Il raconte ses
succès à Rome « où mes concerts de l’“
Augusteo
” m’ont presque couvert de confusion, tant le succès en fut exorbitant et
exagéré »...
21 mars
. Il tenait à lui parler avant son entrevue avec l’impresario Strakosh : il espère qu’elle a tenu bon et que
tout s’est arrangé. Dominguez lui a proposé de faire avec lui le programme d’un festival Debussy, dans lequel Viñes espère la
faire chanter...
18 mai
. Amusante lettre dans laquelle il calcule le thème astral et l’horoscope de son amie, avec Saturne « qui
parle clairement de gloire, Jupiter et la Fortune s’étalent en plein milieu du ciel, et, de plus, le signe du Lion – autre emblème
de grandeur et de célébrité », etc.
24 décembre 1919
, donnant l’itinéraire et les dates de sa tournée en Espagne et au Portugal...
On joint 4 photographies, dont 3 de Viñes avec Emma Debussy à Saint-Jean-de-Luz et chez Arbós à San Sebastian, et une
du moulage de sa main ; coupure de presse et notes sur la mort de Viñes...
385.
Carl Maria von WEBER
(1786-1826).
Jubel Cantate zur Feier des funfzig-jährigen Regierungsantritts Sr.
Majestät des Königs von Sachsen
… Op. 58. (Berlin, In der Schlesinger’schen Buch and Musikhandlung, [1818,
num. pl. 1285]) ; in-folio, demi-chagrin rouge, 134 pp. (
reliure de l’époque
).
500/600
Édition originale de la partition d’orchestre de cette grande Cantate sur un poème de Friedrich Kind, créée le
20 septembre 1818 pour le jubilé du règne de FriedrichAugust, roi de Saxe. Superbe portrait gravé du compositeur en frontispice,
premier tirage de cette partition rare en version orchestrale.
Reproduction page 158
386.
Charles-Marie WIDOR
(1844-1937). 8 L.A.S., 1871-1892 ; 14 pages in-8 ou in-12, enveloppe.
400/500
Les Hayes 28 septembre 1871
, à une dame. Ses inquiétudes sur la santé de sa mère ; il peut griffonner « un
Domine salvum
fac Regem nostrum Léopoldum
qui n’a rien de politique et qui doit se chanter en Belgique pour l’anniversaire du Leopoldum
en question le mois prochain. On prend un couple de trompettes, des trombones, deux timbales, une liaison de violons et de
contre basses, le tout assaisonné de cris partant du chœur et l’affaire est faite »…
Picadilly, 12-14 mars 1890
, à une dame. Mme
Kinen a merveilleusement chanté, et la Princesse Mathilde lui a demandé « de faire taire les autres et de la faire chanter :
elle,
Mme Kinen
à la place des morceaux du programme restant. J’ai eu grand peine à lui faire comprendre que peut-être Alboni
ferait des difficultés, et n’autoriserait pas ». Les répétitions de sa
Fantaisie
ont commencé au Philharmonique, et il a entendu
« une opérette charmante de Sullivan, merveilleusement chantée et mise en scène »... Il annonce deux jours après le grand
succès de
La Fantaisie
à la Philharmonie : « On m’a rappelé trois fois [...] l’auditoire de 2000 personnes en grande toilette était
admirable à voir ». Il fera entendre demain au Conservatoire ses
Symphonies d’orgue
. « Il fait un temps de rêve et la vie est un
rêve charmant »...
23 décembre
, remerciant un « Cher Grand » : «
Très fier
que vous ayez bien voulu regarder les épreuves du
morceau de Harpe »...
28 avril 1891
. Il remercie son correspondant de sa lettre pleine de souvenirs amicaux. « Quant à votre
amabilité pour l’organiste de Saint-Sulpice, elle est faite d’échos lointains, car je n’ai plus la solidité nécessaire pour l’audition
en public »...
25 janvier 1892
. Il espère avoir une loge à disposition de son correspondant samedi... Il regrette de ne pouvoir
accepter une invitation et se dit « le plus malheureux des musiciens »...