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152

377.

Pauline VIARDOT

(1821-1910). L.A.S. « P. », Londres 20 avril [1841, à George Sand] ; 4 pages in-8 à son chiffre

(cachet sec

Collection Lecesne-Viardot

).

500/700

Elle charge sa « chère et maternelle amie » de dire à la pauvre Mme d’Auribeau (qui vient de perdre son fils) la part qu’elle

prend à son malheur : « Nous sommes d’autant plus sensibles à toutes ces tristes nouvelles, que nous y sommes bien préparés

depuis quelques jours – plusieurs de nos amis de Bruxelles viennent de mourir instantanément – et nous avons besoin de savoir

tous ceux que nous aimons bien portants pour ne pas être dans des inquiétudes affreuses. Dieu merci, vous êtes tous en bonne

santé, nous aussi ». Puis elle parle du prochain concert de Chopin (26 avril chez Pleyel) : « Je suis enchantée de ce que le bon

Chip Chip se soit décidé à se faire entendre, mais je suis désolée de ne pouvoir tenir une petite place dans son programme ;

le méchant, pourquoi attend-il à ce que je sois absente pour donner un concert ! c’est un vilain tour qu’il me joue là, et qu’il

faudra réparer tôt ou tard ». Elle espère que George Sand va venir à Londres : « Préparez-vous donc à venir vous enfumer

agréablement avec nous pendant quelque temps. Il n’y a pas de mais qui tienne, il faut venir. Vous serez

incognito

toujours avec

nous, vous dînerez avec nous, vous ferez des excursions de campagne avec nous – il n’y aura que votre lit qui ne pourra pas être

dans la maison, car il n’y a pas de place mais n’y pensez en

aucune façon

, nous vous trouverons à deux pas de la maison une

petite chambrette de garçon – dont vous n’aurez pas à vous occuper. C’est convenu, n’est-ce pas ? Je serais si heureuse d’être

avec vous ! cela me ferait tant de bien ! ensuite je pense qu’un petit voyage en Angleterre ne serait pas perdu pour vous, vous

en auriez dix fois plus long à écrire que sur Mallorque et les Mallorquins. Enfin Louis va user toute son éloquence jusqu’à la

corde pour vous persuader. Vous ne pourrez pas résister, et nous serons tous contents et heureux, ainsi soit-il. Écrivez-moi

bientôt, dites-moi quels sont les morceaux que Chip Chip aura joués à son concert –

tutti quanti

vous disent mille et une belles

choses. Moi, je vous embrasse et vous aime de toute âme. […] Je tire les

blonds cheveux

du blond

Chip

, je caresse les longues

moustaches de Maurice et embrasse le petit menton de Solange ».

378.

Pauline VIARDOT

. L.A.S. « votre fifille », Paris 21 juillet [1841], à George Sand au château de Nohant ; 3 pages

in-8 à son chiffre, adresse.

400/500

Elle transmet la réponse de Mme Bascans (directrice du pensionnat où était élevée Solange, la fille de George Sand) : « Cette

dame dit que les vacances ne commenceront qu’à la fin d’Août et qu’il est de toute impossibilité de laisser partir Solange au

moment des examens – Mme Bascans doit vous écrire pour vous expliquer en détail le

pourquoi

. Louis n’a pas même vu

Solange pour ne pas lui troubler la cervelle et lui donner des regrets. Du reste, il sait qu’elle se porte magnifiquement, et qu’elle

travaille

». Elle espère pourvoir partir pour Nohant le 1

er

ou le 2 août. « Je suis menacée d’un grand concert à Arras, qui aura

lieu le 23 – ce qui raccourcirait encore notre séjour auprès de vous. D’après vos judicieux conseils nous nous sommes décidés

d’aller en poste, et nous sommes à la recherche d’une voiture ». Elle lui mènera la chienne, « la fiancée du

Celeberrimo Pistoletti

[…] Nous vous conduirons aussi l’heureux rival de Pistolet, qui est, comme lui, et sans être plus gros, un fameux chasseur ».

Elle salue « Chip chip » [Chopin]…

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