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141

348.

Florent SCHMITT

. L.A.S., Saint-Cloud [23 août 1943], à Antoinette Bécheau La Fonta [présidente des Concerts

historiques] ; 8 pages in-8 à en-tête de l’

Institut de France

, enveloppe.

250/300

Longue et curieuse lettre écrite sous l’Occupation. Il venait de quitter son amie à Larochemillay (Nièvre) et prenait

le chemin du retour, et « les menues tribulations coutumières à un voyage de post-armistice s’abattaient sans répit » : trains

en retard suite à un « attentat bolchevique », obligation d’emprunter un autre itinéraire dans un train bondé et une chaleur

suffocante. « Impossible de circuler, presque de remuer les membres. Et si je n’avais pas eu votre sandwich providentiel, c’est

sans fleurs ni couronnes que je mourais de faim. Toutefois, jusqu’à l’arrivée, il me reste la soif, sans un verre d’eau, une soif

tenace, implacable qui depuis résiste à d’amples libations ». À Paris, tout se complique et « commence la tragédie. Un ami à qui

j’avais confié les clefs de St Cloud pour surveiller les cambrioleurs [...] devait m’attendre à la gare pour me les remettre. Ami

introuvable par moi, moi introuvable par lui ? » Il se rend donc au domicile de cet ami : « J’arrive à sa grille, cherche longtemps le

bouton lumineux, ma valise heurtant partout, faisant un bruit à réveiller les concierges les plus léthargiques ». Il monte, sonne

en vain : « Sur le coup de minuit vingt-cinq, désespérant de Dieu et des amis, éreinté, crevant de chaleur et de soif, je remonte, je

re-sonne dix fois. Je finis par m’asseoir sur l’escalier. Mais ce n’était pas absolument, comme dit l’autre, un lit de noces. [...] De

temps en temps je perds conscience pendant plusieurs minutes. Trois heures sonnent »… Etc. Au petit matin, arrive le concierge.

« Je commençais à me demander avec angoisse comment cela allait finir quand surgit mon ami, furieux d’avoir à m’attendre

passé la nuit dans un wagon de P.L.M. Sauvé ! »…

349.

Arnold SCHOENBERG

(1874-1951).

II. Streichquartett

, op. 10. (Wien, Im Selbstverlag / Haslinger, 1911) ; in-8,

cartonnage de l’éditeur, 47 pp.

600/800

Édition originale du conducteur du quatuor à cordes et voix sur un poème de Stefan George, un des sommets de l’œuvre

de Schoenberg. Pour cette édition publiée à compte d’auteur, le compositeur opte pour l’adaptation du fac-simile de son écriture,

avec une très belle page de titre en caractères carrés. Exceptés les coins émoussés du cartonnage originel, très bel état pour cette

rareté ; ex-dono manuscrit en page de titre.

350.

Timothy Mather SPELMAN

(1891-1970). Deux partitions d’orchestre.

300/400

Christ and the blind Man

(New York, The H.W. Gray company, 1921) ; grand in-4, agrafé, 52 pp. Édition originale de

la partition d’orchestre portant la mention « Partition corrigée 1933 » et des corrections musicales dans le texte de la main de

l’auteur, ainsi qu’un envoi autographe signé à Walther Straram. –

Saints’ Day

(London, Chester, 1926) ; petit in-folio, demi-

basane bleu-nuit au chiffre W.S., couvertures conservées, 211 pp. Édition originale de la partition d’orchestre, ornée en page

de titre d’un envoi autographe signé du compositeur à W. Straram daté « August 1928 ». [Né à New York, Timothy Mather

Spelman a longtemps résidé en Italie près de Florence, où il a composé la majeure partie de son œuvre, principalement pour

formations de chambre, ainsi que quelques opéras. Ses

Giorni Santi

, sorte de poèmes symphoniques, sont intitulés Sorrento,

Venice, Siena et Assisi. Il a légué ses archives à la John Hopkins University.]

On joint : Une L.A.S. (2 pp.) de Spelman à Staram à propos de cette partition et des tempi, ainsi que les partitions suivantes :

Christ and the blind Man

(New York, The H.W. Gray company, 1921) ; in-4, agrafé, 30 pp. Édition originale de l’arrangement

pour piano à 4 mains, par l’auteur, qui a orné la page de titre d’un bel envoi autographe signé à W. Straram ; celui-ci a travaillé

la partition (annotations au crayon rouge, deux collettes intérieures pour remplacer les agrafes défectueuses). –

La Magnifica

(London, Chester, 1924) ; grand in-quarto, broché, 159 pp. Édition originale de la partition arrangée pour chant et piano par le

compositeur de cette « tragédie en un acte » sur un livret de Leolyn Louise Everett, son épouse. Bel envoi autographe signé à

Walther Straram, pour qui Spelman a, de sa main, entièrement traduit en français les paroles et les indications musicales de

la partition. Beau document, impeccable intérieurement, dos recollé. Et une belle L.A.S. (5 pp.) du compositeur à W. Straram à

propos de

La Magnifica

.

351. [

Richard STRAUSS

(1864-1949)].

Hugo LEDERER

. Buste de

Richard Strauss. Berlin, 1908, bronze patiné, 40 cm de haut, socle en

marbre de 11 cm de haut et 16 cm de côté.

5 000/6 000

Superbe réalisation signée par le sculpteur allemand Lederer (1871-1940),

qui considérait lui-même ce buste comme une de ses pièces maîtresses. A la tête

de l’Académie des Beaux-Arts de Berlin de 1919 à 1936, Lederer ne reçut pas la

moindre commande du régime nazi.

Reproduction en 4

e

de couverture

352. [

RichardSTRAUSS

].

G.L.MANUEL Frères

. Portrait photographique

de Richard Strauss. Paris, 1930, épreuve originale 20 x 28 cm, contrecollée

sur carton, 28 x 39 cm, encadrement moderne.

1 200/1 500

Très beau portrait du compositeur dans sa maturité, assorti d’un bel envoi

autographe signé sur le carton encadrant la photo : « Seiner Excellenz Dr von

Hoesch mit herzlichen Dank für schöne Pariser Tage aufrichtig ergeben. 5 Nov.

1930. » Né en 1881, Leopold von Hoesch fut ambassadeur d’Allemagne en

France de 1924 à 1932 (puis Ambassadeur en Grande-Bretagne jusqu’à sa mort

en 1936). Manifestement, il permit à Richard Strauss de passer quelques bonnes

journées à Paris. Excellent état.

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