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chez la commanditaire ; c’est Alfred Cortot qui joua la première audition publique le 3 décembre 1924 à Londres, avec le

BritishWomen’s Symphony Orchestra sous la direction de Gwynneth Kimpton ; il en donna la première américaine le 20 mars

1925 avec le Philadelphia Orchestra, et le 3 avril suivant à Boston sous la direction de Serge Koussevitzky ; au même moment,

Germaine Tailleferre le jouait au Carnegie Hall sous la direction de Willem Mengelberg les 2 et 3 avril. De retour en France,

elle en donna la première audition française le 30 mai 1925 à l’Opéra de Paris sous la direction de Serge Koussevitzky. Germaine

Tailleferre présentait alors cette œuvre très néo-classique (voire néo-baroque) comme une réaction contre l’impressionnisme et

l’orientalisme, et une recherche d’un mode d’expression purement musical, détaché de toute référence littéraire. Elle a rapporté

et commenté le jugement de Strawinsky : « “C’est de la musique honnête !” Une telle appréciation, venant de lui qui détestait la

musique des autres, constituait un encouragement fabuleux ». Quant à Alfred Cortot, il avait déclaré, en déchiffrant l’

Adagio

:

« Ceci n’est pas moins beau que du Bach ! »

Lors de la parution de l’édition chez Heugel, Paul Le Flem lui consacre un article dans

Comœdia

(19 octobre 1925) : « Cette

partition, digne de la sympathie des pianistes en quête de nouveautés, comporte trois morceaux d’une durée raisonnable.

L’auteur a visiblement cédé aux suggestions du style du XVIII

e

siècle. [...] Ce concerto ne saurait être assimilé à un devoir

de rhétorique. S’il y a influence, elle se remarque surtout dans la conception de l’ensemble, dans la façon d’ordonner les

répliques, dans les développements qui ne se bornent pas à des redites de thèmes ou à de banales transpositions de motifs. Le

style harmonique est franchement de notre époque. Mais 1’auteur, fidèle à la tradition classique, loin de considérer les accords

pour leur seule valeur intrinsèque, les utilise dans un dessein contrapuntique solide et dénué de pédantisme. Ce

Concerto

se

recommande aux pianistes désireux d’enrichir leur répertoire par ses qualités d’aisance, de mesure, de bon goût ».

En ré majeur, ce premier

Concerto pour piano

comprend trois mouvements :

Allegro

,

Adagio

et

Final

(

Allegro non troppo

).

Le manuscrit, daté en fin « Bouzaréah Décembre 1923 », est abondamment raturé et corrigé, et correspond certainement,

au moins en partie, au manuscrit de travail de la particelle, avant l’orchestration. La page de titre porte la dédicace : « à la

princesse Edmond de Polignac », et la note : « Réduction à 2 pianos avec I° piano solo ». Il est écrit à l’encre noire sur du papier

oblong à 12 lignes, celui des pages 17 à 25 étant d’un format un peu plus grand. Le piano solo (I°) occupe les deux portées

supérieures, le II° étant noté au-dessous. Il comprend : –

Allegro

(p. 1-16), avec quelques corrections au crayon, dont 2 mesures

refaites ; –

Adagio

(p. 17-21), la page 19 collée sur une version primitive, et la dernière page (20) entièrement biffée et refaite

au crayon sur une nouvelle page 21 ; –

Final

(p. 21-43), avec des corrections par grattage, à l’encre rouge, et avec des collettes.

Le manuscrit a servi pour la gravure de l’édition chez Heugel en 1924.

On joint la partition d’orchestre :

Concerto pour piano avec accompagnement de 2 flûtes, hautbois, bassons, trompette,

2 cors, timbales et cordes

, par un copiste (90 pages in-fol. sur papier Carl Fischer, New York à 18 lignes, cartonnage dos toilé),

ayant servi de conducteur, présentant quelques corrections, et portant de nombreuses annotations aux crayons rouge et bleu.

Discographie : Santa Cruz Orchestra, Nicole Paiement (Helicon Records 1999).

360.

Germaine TAILLEFERRE

.Manuscrit musical autographe signé,

Transcription pour piano et violon de l’

Adagio

du Concerto pour piano

, 1923-1924 ; 5 pages oblong in-4, plus titre, en cahier (cachets encre des Archives Heugel),

et 2 pages oblong in-4.

700/800

Transcription du bel

A

dagio

du

Concerto pour piano

n° 1, dont Cortot avait dit : « Ceci n’est pas moins beau que du

Bach ! »

Cette transcription a été donnée en première audition le 6 novembre 1924 par Claude Lévy, avec Germaine Tailleferre au

piano, lors d’un concert organisé par Cortot.

Le manuscrit, à l’encre noire sur papier oblong à 12 lignes, est daté en fin « Décembre 1923 G.T. », et sur la page de titre :

« Juillet 1924 ». Sur la page de titre, une dédicace à Jacques Thibaud a été énergiquement maquillée au crayon bleu, après leur

rupture. Une mesure a été biffée au crayon rouge. Sur un bifolium séparé, Germaine Tailleferre a copié la partie de violon, en

modifiant une mesure, et en esquissant le début (biffé) d’un second mouvement.

Discographie : Massimo Marin, Cristian Ariagno (Timpani, 2002.

361.

Alexandre TANSMAN

(1897-1986). Manuscrit musical autographe signé,

Vocalise-Étude

, [1930] ; 2 pages et

quart in-fol.

200/250

Vocalise pour chant et piano, pour voix moyennes. À 2/4, elle est marquée «

Lent

», et compte 42 mesures. Le manuscrit

est à l’encre noire sur papier à 16 lignes, avec quelques corrections par grattage ; il a servi pour la gravure de l’édition chez

Alphonse Leduc en 1930, dans le 12

e

volume

Répertoire moderne de vocalises-études

.

362.

Alexandre TANSMAN

(1897-1986). Manuscrit musical autographe signé,

Sonatine Transatlantique

pour

piano

, 1930 ; 1 feuillet de titre-couverture et 52 pages in-fol.

1 000/1 200

Partition d’orchestre de cette Sonatine inspirée par le jazz.

Composée en mars 1930 et dédiée au musicologue Irving Schwerke, cette

Sonatine transatlantique

pour piano a été créée

en septembre 1930 à Berlin dans la Beethovensaal par le grand pianiste Walter Gieseking ; cette version orchestrale fut créée

le 1

er

mars 1931 aux Concerts Pasdeloup sous la direction de Rhené-Baton, au théâtre Mogador ; Tansman, qui en a réalisé

également une version pour 2 pianos, qui a servi à Kurt Jooss pour son ballet

La Grande Ville

. Francis Bayer remarque que les

trois mouvements contrastés de la

Sonatine

font entendre « certains éléments musicaux qui, notamment sur le plan rythmique,

évoquent immanquablement la musique noire américaine ; mais ces éléments sont passés au filtre de la sensibilité personnelle

du compositeur et intégrés au sein d’un langage harmonique et contrapuntique qui lui appartient bien en propre. Il s’agit là

d’une œuvre où, au moyen d’un va-et-vient “transatlantique” constant entre l’Europe et l’Amérique, Tansman a essayé de