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173.
Ernest RENAN
(1823-1892) écrivain. Manuscrit autographe signé, [
M. Émile Egger
, 1885] ; 7 pages petit in-4,
montées sur onglets, reliure demi-percaline brune, pièce de titre au dos.
500/700
Bel hommage à l’helléniste Émile Egger (1813-1885), publié dans le
Journal des Débats
du 4 septembre 1885, à l’occasion
de sa mort (30 août 1885). Renan le pleure « comme un ami. M. Egger fut, en 1845, quand je sortis du séminaire S
t
Sulpice, mon
premier soutien dans la vie. Jeune, pauvre et cherchant ma voir avec la plus complète ignorance du monde, je trouvai en lui un
guide sûr, qui me montra l’instruction publique comme une carrière noble, un ministère de vérité, analogue à l’Église que je
venais de quitter ». Il parle longuement des travaux universitaires de celui qui fut son « protecteur », et de l’estime dans lequel
le tenait l’Académie des inscriptions et des belles-lettres… Et il termine en évoquant leur amitié qui « n’excluait pas le sourire
[…]. Nous avions l’habitude, pendant les vacances, d’échanger quelques vers latins. Avant-hier soir, je m’amusais à lui répondre.
Hélas ! C’était presque l’heure où il expirait »… Le manuscrit présente de nombreuses et importantes ratures et corrections.
174.
Ernest REYER
(1823-1909) compositeur. Manuscrit autographe d’un discours sur Berlioz, [octobre 1886] ;
15 pages in-4 (la plupart au dos de circulaires ou faire-part à lui adressés) montées sur onglets, reliure demi-
percaline marron (pièce de titre au dos abîmée).
500/700
Discours pour l’inauguration de la statue de Berlioz à Paris, prononcé le 17 octobre 1886, au square Vintimille, et
publié dans le
Journal des Débats
daté du même jour. Représentant le ministère de l’Instruction publique et des beaux-arts,
Reyer rappelle longuement l’hostilité et l’incompréhension auxquelles Berlioz fut en butte, en France, alors qu’à l’étranger, on
lui réservait des honneurs et des triomphes. « Tué par le chagrin », miné par les déceptions, désespéré par la mort de son fils
chéri, la seule consolation de Berlioz fut d’écouter quelques-unes de ses pages préférées, interprétées par son disciple Théodore
Ritter… Reyer parle de sa longue collaboration au
Journal des Débats
, de ses
Mémoires
, de l’influence de tant de chefs-d’œuvre
sur la génération suivante… Il se réjouit du monument élevé enfin « à la gloire d’un musicien français, au traducteur inspiré
de Shakespeare et de Virgile, au digne continuateur de Gluck et de Beethoven, à l’un des plus illustres compositeurs de tous les
temps, au plus extraordinaire peut-être qui ait jamais existé ».
175.
Georges RIBEMONT-DESSAIGNES
(1884-1974). Manuscrit autographe,
Le Règne végétal
, [1972] ; titre et
40 pages in-4.
700/800
Manuscrit complet de cet important poème, « superbe hymne dionysiaque » (Anne-Marie Amiot), chantant « la victoire
de la plante et de l’arbre sur l’homme » (Yves-Alain Favre).
Le Règne végétal
fut publié dans une édition illustrée de collages de
Max Papart, et de photographies d’André Villers, aux Éditions de l’Université d’Ottowa, en 1972. Manuscrit mis au net au stylo
noir, avec quelques ratures et corrections, avec la dédicace à sa femme : « Pour Suzanne », inscrite en haut de la page de titre.
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