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« Un jour je ne sais pas pourquoi,

Mais sait-on jamais pourquoi,

Je suis devenu un arbre,

Un de ces grands arbres pleins de branches,

Un de ces grands arbres qu’on voit dans les montagnes

Comme un berger qui reste la main sur la hanche,

Immobile et regardant le temps, et solitaire en ses pensées

Qui font autant de cercles en sa tranche qu’il y a d’années

Depuis le jour qu’il est là avec ce troupeau de la transhumance

Qu’il n’a plus ramené au séjour des origines, ni ailleurs,

Et peut-être seul, je le vois, et je vois les moutons promis à la boucherie

Par un drôle de destin qui fait pleurer d’amour en attendant qu’on les mange »...

176.

Camille SAINT-SAËNS

(1835-1921). L.A.S., Las Palmas 24 mars 1898, [à Gyp] ; 5 pages in-8.

200/250

Remerciements pour l’envoi de son roman

T

otote

… « Soit dans le genre où vous êtes restée inimitable, soit autrement,

il me semble que vous n’avez jamais été plus merveilleuse ! Il vous a plu de parer l’adultère de toutes les vertus chrétiennes, et

vous nous avez donné ainsi un régal extraordinairement savoureux. Le livre fermé, on serait peut-être tenté de se demander si

des femmes à ce point organisées pour la patience, l’amour du sacrifice (l’exquise Tototte va jusqu’au martyre !) ne devraient

pas rester fidèles à leurs maris, coûte que coûte ! » Puis on se dit que l’on ne connaîtra jamais vraiment les femmes, et qu’il

vaut mieux s’en remettre à l’auteur, « d’autant plus que cela vous a tout de même un tout autre air de vérité que les études

“psychologiques” où l’on fait de l’amour une chose si compliqué et si peu divertissante »… Mais ce qui lui plait le plus dans

ses œuvres, c’est « le fonds de délicatesse et d’honnêteté qui ne vous abandonneront jamais et que je ne retrouve nulle part

ailleurs »…

177.

Camille SAINT-SAËNS

. 2 L.A.S., 1912-1913, [à Jules Écorcheville] ; 3 pages in-8 (trous de classeur à la 1

re

).

100/150

Paris 12 avril 1912

. Il assure son confrère que son seul but « en écrivant cet article était de vous être agréable, mais j’accepte

ce que vous m’offrez parce que c’est pour moi la preuve que j’ai réussi. […] lorsque j’aurai la démangeaison d’un article trop

spécial pour le lecteur d’un journal, je l’écrirai pour vous »…

Cannes 11 mars 1913

, remerciant pour un article sur son ouvrage

École buissonnière, Notes et souvenirs

. « Il y a beau temps que j’ai quitté l’Égypte ! »…

On joint la copie d’une lettre de Charles Gounod au sujet du

Médecin malgré lui

.

178.

Camille SAINT-SAËNS

. L.A.S., Paris 2 avril 1916, à un cher ami ; 4 pages petit in-4 (petites fentes réparées).

250/300

Belle lettre au sujet de la musique religieuse italienne et espagnole, et Verdi. De retour d’une tournée de concerts,

guéri d’une bronchite, il est en répétitions à l’Opéra-Comique et à l’Opéra, avant de partir dans quinze jours pour l’Amérique

du Sud, « où je vais diriger des représentations et des concerts, jouer de l’orgue et du piano. Tel est le repos de mes 80 ans. Le

Requiem

de Verdi est une œuvre essentiellement italienne […]. La musique religieuse varie avec les temps et les pays ; et en

Andalousie, j’ai entendu une Messe de Noël en style de danse espagnol, avec castagnettes et tambour basque. Les Italiens ne

vont pas jusque-là mais ils ont la vocation théâtrale ». Ainsi certains passages de la

Messe de Sacre

de Cherubini paraissent

bien profanes !... Il ajoute que s’il a bien correspondu avec Verdi, il n’a jamais eu le plaisir de le connaître personnellement…

179.

Charles-Augustin SAINTE-BEUVE

(1804-1869). 6 L.A.S., vers 1842-1865 et s.d. ; 6 pages in-8, une enveloppe

et 2 adresses.

200/300

Samedi [vers 1842]

, à son compatriote Jules de Saint-Amour, pour sa souscription à la galerie des gloires de Saint-Omer...

Mardi [1844 ?]

, remerciant un général pour son « bulletin si rassurant. On y est accoutumé avec vous, mais sur ce terrain

académique, c’est mon honneur de vous y voir intervenir et vaincre pour moi. Croyez que j’en suis bien fier et bien glorieux,

surtout bien touché »...

10 mars 1865

, à Oscar de Watteville, au ministère de l’Instruction publique, le remerciant pour son

« curieux dossier. Il me sera fort utile dans ce travail »...

Lundi

, à M. Duverger, recommandations pour la composition urgente

d’une feuille, avant son départ en voyage... – 2 lettres au Chancelier Pasquier : « Je venais de refuser un dîner pour jeudi, me

sentant très fatigué de ce printemps : mais je ne résisterai jamais à un aimable appel de Monsieur le Chancelier »...

180.

Charles-Augustin SAINTE-BEUVE

. L.A.S., le 3 [1844], à François Buloz ; 1 page in-8.

120/150

Il a rassemblé « les matériaux les plus confidentiels et les plus complets sur Léopardi […] j’ai une correspondance

confidentielle & intime ». Il va donc se mettre à son étude, à laquelle il pourra ajouter les documents qu’a demandés Buloz.

181.

Albert SAMAIN

(1858-1900). 2 poèmes autographes ; demi-page in-4 et 1 page in-12.

200/250

Ébauches de poèmes.

Blue sing

, 6 vers : « Par les bois, par les prairies »… – Pièce de 2 quatrains, sans titre :

« Une chauve souris est clouée à ma porte

Avec quatre clous d’argent »...