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28 juin 1892
, au vice-président de l’Association générale des étudiants, envoyant le texte d’une allocution qu’il regrette de ne
pouvoir prononcer de vive voix : « Après une vie déjà longue, si j’avais caressé l’idée d’une récompense, d’un couronnement à
ma carrière, j’aurais choisi ce qui m’arrive aujourd’hui. Cela, Messieurs, je vous le dois, je le dois à la générosité, à l’entraînement
des cœurs jeunes vers ceux dont instinctivement ils se sentent aimés […] Je salue en vous avec ardeur la noble jeunesse
Française »...
1894
. Carte d’exposant de Camille Martin, associé de la Société nationale des Beaux-arts, signée par Puvis de
Chavannes, président.
169.
Henri de RÉGNIER
(1864-1936). Manuscrit autographe signé,
La Vie littéraire
, [1926] ; 5 pages et demie petit
in-4.
180/200
Chronique consacrée à
Présences
d’André Suarès, et à
Stendhal épicier
de Paul Arbelet. Toutes les « présences » devant
lesquelles s’arrête André Suarès méritent l’attention, toutes les figures qu’il dépeint sont de beaux sujets de méditation : des
« hommes de gloire et qui sont demeurés de grands ou curieux exemples d’humanité ». Sur chacun des vingt, « André Suarès
a écrit des pages saisissantes, riches d’idées et de verve, solidement construites et raisonnées, éclairées d’images vivement
colorées et d’une rare vigueur d’expression. Le style de M. André Suarès a de l’éclat et de la force. Sa phrase aime les oppositions
calculées »…Y figurent Mallarmé, Bossuet, Flaubert, Saint-Simon, Pascal, Mussolini, Napoléon, Stendhal… L’amusant volume
de Paul Arbelet ramène à Stendhal, mettant autour du jeune Henri Beyle un tablier de garçon épicier pour raconter un
apprentissage commercial doublé d’apprentissage amoureux, avec la « mélancolique et charmante actrice de tragédie Mélanie
Guilbert » : « Rien de ce qui touche à ce diable d’homme ne laisse intéressant et l’on ressent pour lui la curiosité qu’il éprouvait
envers toute chose, et envers lui-même ! »…
170.
Marie de RÉGNIER, dite Gérard d’HOUVILLE
(1875-1963) poétesse, fille de José Maria de Heredia et épouse
d’Henri de Régnier. Manuscrit autographe signé « Gérard d’Houville »,
La Nuit porte conseil
, proverbe en 1 acte
et 3 tableaux
, 2-3 août 1917
; titre et 42 pages in-fol.
500/600
Charmante pièce, datée en fin au crayon rouge « 2 et 7 Août 1917 – pour amuser le petit André » ; elle a été publié dans la
Revue des Deux Mondes
du 1
er
septembre 1917. L’intrigue, intemporelle, se place dans un cadre sylvestre où la Nuit, la Brise,
le Cyprès et les Grillons s’allient pour aider la jeune Lilette à résister au prudent mariage arrangé par son vieux grand-oncle, et
à se livrer à l’amour du jeune Savinien.
171.
Ernest RENAN
(1823-1892). 7 L.A.S., Sèvres et Paris 1864-1892 ; 10 pages formats divers, une adresse (2 sur
papier deuil).
400/500
16 février 1864
. Instructions à un imprimeur (planches, etc.) : « je désire vivement pouvoir présenter les 2 premières
livraisons à l’Académie vendredi prochain »…
27 septembre 1873
, [à M. Rey ?]. Demande de renseignements géographiques
pour un article dans le
Journal des savants
sur la thèse de Maspero sur « Karkemisch, qu’il identifie avec Maboug, opinion qui
me paraît tout à fait insoutenable »…
26 novembre 1874
. Envoi de placards corrigés…
30 avril 1877
, [à Oscar de Watteville] :
« L’empereur du Brésil m’a exprimé le désir qu’il a de posséder la
Mission de Phénicie
. Je n’en ai plus un seul exemplaire […]
Si le ministre pouvait en accorder un exemplaire à l’empereur, il n’y en aurait sûrement pas de mieux placé »…
8 novembre
1889
, à M. Bonnetain. « Ne tirez pas
Emma Cosilis
sans m’avoir prévenu, car j’ai quelques petites corrections à faire. Où en est
l’illustration ? »…
[Mai 1892]
, à Mr Neubauer, bibliothécaire à la Bodléienne, Oxford, pour la correction de ses placards : « Vos
corrections doivent toutes être des corrections de fond ; laissez-moi ce qui concerne la forme »… – À Hartwig Derenbourg :
« J’ai communiqué à la commission votre proposition sur Ousama. La commission est favorable […]. Mais elle exige la remise
préalable du manuscrit intégral, […] le texte devrait être communiqué aux commissaires des croisades, pour voir s’il ne
conviendrait pas mieux à cette collection »…
On joint une l.a.s. de sa sœur Henriette Renan, Marseille 20 octobre 1860, avant son départ pour l’Orient : « mon frère
emporte en Syrie un appareil photographique ; un photographe doit aussi être attaché à sa mission »...
172.
Ernest RENAN
. 13 L.A.S., 1872-1889, [la plupart au directeur du
Journal des Débats
Jules Bapst, puis à son
successeur et gendre Georges Patinot] ; 19 pages in-8, qqs en-têtes
Collège de France
.
500/700
Paris 23 janvier 1872
. Vive recommandation de M. Brachet, « qui réunit beaucoup de talent et les plus rares connaissances.
M. Brachet pourrait faire, dans l’ordre des sciences historiques, les articles les plus intéressants »… Suit une apostille a.s.
d’Hippolyte Taine.
12 juin 1876
. George Sand avait envoyé peu avant sa mort des « pages charmantes à propos de mes
Dialogues
» au
Temps
, et ce journal lui a demandé quelques lignes sur « l’illustre morte, dont j’avais occupé les derniers
moments de pensée calme »…
25 juin 1881
. Les
Débats
« sont une famille. Voilà trente ans que j’y suis entré, et je me rappelle
l’accueil que me firent M. Armand Bertin et M. de Sacy comme si c’était hier »…
31 mai 1882
. M. Papillon, candidat au Conseil
général de Seine-et-Marne, « est un esprit très-libéral, très-éclairé, et représenterait, ce me semble, parfaitement les tendances
sagement progressives de vos excellentes populations »…
13 avril 1884
. « Jusqu’à ce qu’un grand désarmement s’impose à
l’Europe, tout ce qu’on fera en fait d’organisation militaire, sera nous, sera mauvais et contraire au génie de notre pays. Or,
c’est là une question qui, comme tant d’autres, dépend de la vie du vieil empereur d’Allemagne »…
28 mars 1887
, au sujet
d’articles sur le Collège de France, qu’on lui attribue faussement…
Rosmapamon 5 juillet 1887
. Son
Histoire du peuple d’Israël
l’absorbe, « mais j’aurai sûrement quelque intermède, et ce sera pour vous »…
Perros-Guirec
11 août 1887
: «
Israël
m’occupe
nuit et jour »…
22 juin 1889
. Il exprime la vive gratitude de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, pour le beau volume
du centenaire des
Débats
: la compagnie « y trouvera le souvenir de plusieurs confrères, qui lui sont restés chers »…