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a blagué parce que c’est éternellement la même formule ; il nous faut donc trouver autre chose »... Il s’interroge aussi sur la
sortie de Jeanne, après la première scène avec Marcel, et sur le retour paisible des paysans avec les seigneurs, après avoir été
« surexcités par le bûcheron » : autant d’observations « d’un lecteur qui n’est pas encore bien entré dans le sujet »...
127.
Alphonse de LAMARTINE
(1790-1869). 3 L.A.S., à Bertin et Buloz ; 1 page in-8 chaque, 2 adresses.
150/200
À François Buloz, qu’il prie de ne pas venir ce matin : « J’ai des rendez-vous en quantité, nous ne pourrions causer. Venez
diner
jeudi
seul à
seul
. Les journaux ont pris mon discours sur la peine de mort en lambeaux. Il n’aurait plus de prix pour
vous que comme citation »…
Paris 5 mai
, à Armand Bertin, le priant d’insérer « un discours qu’il a prononcé aujourd’hui à la
Chambre » dans le
Journal des Débats
, qui l’a toujours « accoutumé à tant de faveur qu’il ose le traiter en ancien et constant
ami »… – À Victor Hugo : « Mon cher ami vous savez chanter et parler mais vous lisez mal. La gloire va au n°6 de la Place
Royale. Ici il n’y a qu’amitié espérance et vœux bien sincères pour vous »…
128.
Félicité de LAMENNAIS
(1782-1854). 2 manuscrits autographes ; 10 pages et demie et 2 pages et demie in-4
(cotes d’inventaire notarial).
500/700
Plan d’une étude sur le Christianisme, en trois parties : I. Le Christianisme considéré par rapport à Dieu, ou dans
ses dogmes fondamentaux ; II. Le Christianisme considéré par rapport à l’homme individuel, ou dans ses préceptes ; III. Le
Christianisme considéré par rapport à la Société, ou dans ses effets généraux. «
Part. II. Sect. 1
. 1. Il ne suffisait pas que l’œuvre
de la Rédemption fût accomplie ; il falloit encore que les fruits en fussent appliqués à chaque homme en particulier ; il falloit
que le désordre introduit par le péché dans le cœur de l’homme fût réparé, et cette profonde plaie guérie. 2. L’homme est libre ;
sa destinée doit dépendre en partie de sa volonté ; Dieu ne peut le sauver malgré lui sans détruire sa nature ; il devoit donc
concourir comme créature libre à sa propre rédemption »... Etc.
Réflexion sur la nature, l’homme déchu, et les enseignements de la religion chrétienne. Lamennais commence par
postuler l’équilibre parfait des créatures dans la nature : les instincts sont utiles, la prédation proportionnée. « L’homme seul
fait exception : seul il possède des facultés dont l’usage lui est inutile ou nuisible. Il a une raison, p
r
connaître la vérité, et cette
raison est p
r
lui une source d’erreurs. Il a des passions, ou un mouvem
t
vers
le bien
, et ce
bien
il ne le voit nulle part, mais il en
apperçoit partout l’image, et delà tous les désordres, tous les vices, tous les crimes ; il est plein de désirs sans objet, une curiosité
qui n’est jamais satisfaite. Lui seul connaît la tristesse, la mélancolie, le remords ; il est le plus malheureux de tous les êtres,
et le plus méprisable, puisque tous les autres sont tout ce qu’ils peuvent & doivent être ; tous remplissent complettem
t
leur
destinée »... Etc.
129.
Félicité de LAMENNAIS
. Manuscrit autographe,
Remarques
sur un article de la Revue des deux mondes du
15 février 1841
; 8 pages in-8.
300/400
Projet de réponse à la critique de son
E
squisse
d
’
une
philosophie
par Jules Simon dans la
Revue des Deux Mondes
[Lamennais renoncera finalement à polémiquer]. Lamennais cible 24 points de contestation, renvoyant aux pages de la
Revue
.
« (1) “Sa Trinité est la Trinité chrétienne, sauf l’incarnation et la foi.”
P. 535
. Le dogme chrétien de l’incarnation se lie à celui de
la Trinité, mais n’en fait pas partie. La Trinité resteroit tout entière quand l’incarnation n’auroit pas eu lieu. Il n’est pas vrai, au
reste, que l’auteur se soit renfermé dans le dogme théologique. Qu’on cherche dans les théologiens ce qu’il dit des propriétés
divines, on ne l’y trouvera pas »… Etc. Il conteste de prétendues contradictions dans son
Esquisse
, accuse Simon de se livrer
non à une discussion, mais à « une chicane verbale, de la subtilité d’école », notamment dans ses remarques sur la psychologie,
« du galimathias double et triple »... Etc.
On joint 1 page autographe de notes de lecture. Et 21 manuscrits, lettres ou pièces provenant des papiers de Lamennais
(1819-1807 et s.d.) : mémoires, notes, lettres sur des sujets divers : principes de la philosophie catholique ou cartésienne ; extrait
d’un ouvrage sur les
Bible Societies
du Révérend O’Callaghan (1816) ; la nature et la Grâce ; la croyance des Celtes (avec
bibliographie) ; les religions de l’Asie ; les crimes de lèse-majesté ; un établissement d’études supérieures voulu par le Comité
Polonais ; les sociétés secrètes dans le Piémont ; des
Observations sur le 2
d
volume de M. de Mennais
; l’Apocalypse, etc.
130.
Valery LARBAUD
(1881-1957). 4 L.A.S., 1923-1933, à Louis Artus ; 6 pages formats divers, la plupart avec
adresse ou enveloppe.
600/800
Paris 4 mars 1923
. « Combien je regrette d’avoir déjà promis (ne sachant rien alors de votre invitation) à quelques amis,
de déjeuner avec eux demain ! »…
Rome 14 février 1932
.
Paix sur la terre ?
lui a procuré d’agréables heures de lecture et
de réflexion. « L’idée qui l’anime est généreuse et grande, et sa force, avec sa beauté, se communique à toutes les parties de
l’ouvrage. Lecture digne des lieux où je l’ai faite : entre la Cité du Vatican et Sainte Marie Transtévérine où, dans les premières
années du XIV
e
siècle, selon une chronique, “in noctis silentio apparuerunt quidam… qui clamabant
Pax, Pax
, nihil alius
dicentes”. Et pendant la dernière guerre aussi, les “défaitistes” écrivaient avec leur canne sur le sable des jardins publics : Pax. Et
c’est le mot de la Rome que vous et moi aimons »…
Valbois (Allier) 18 septembre 1933
. Ses félicitations l’ont vivement touché.
« Vous êtes toujours très présent à mon souvenir, et vos livres, rangés dans la partie de ma bibliothèque consacrée aux “Maîtres
et amis”, ne sont jamais loin de mes yeux »…
Shoreham Beach (Sussex)
(carte postale) : il regrette de ne pouvoir se rendre à
son invitation. « Mais j’ai vu, à Londres, Brûlé, et ç’a été une sorte de compensation »…