28
82.
Alexandre DUMAS fils
(1824-1895). 2 manuscrits autographes d’articles, [1864-1868 ?] ; 10 pages et demie
in-fol. et 9 pages et demie in-4, avec ratures et corrections.
300/400
Lettres ouvertes à M. Rey, rédacteur du
M
oniteur
parisien
, dit aussi
Moniteur du soir
, signées d’un Z et d’un X. Elles
témoignent d’échanges de vues habituels, en particulier sur la famille et la paternité, sujet de prédilection de Dumas fils.
1
er
décembre 1864
. La dernière lettre de Rey a ébranlé ses croyances : « Si mes enfans allaient ne pas être mes enfans, si j’allais
ne pas être moi. Cependant il y a bien des chances pour que les choses soient régulières, du côté de mes enfans du moins,
car
moi
ou l’
autre
j’ai été en nourrice, mais mes enfans n’y ont pas été »… Il se demande si la confusion de pauvres diables
serait un malheur intégral ; il aime assez « ces combinaisons du hazard qui réparent cette universelle injustice de la famille. Je
m’explique. Ne croyez pas que le Z majestueux dont je signe mes lettres, cache le nom de Proudhon ou d’un de ses disciples et
que je veuille faire servir l’innocent petit
Moniteur
à la destruction des principes les plus sacrés de la société […], mais je n’en
ai pas moins mes idées et une de ces idées, est que la famille, avec tous ses avantages et tous ses bienfaits, a un grand défaut, qui
est d’isoler l’individu et de le séparer de la grande famille humaine. La solidarité finit où la famille commence »… Après mûr
développement de ce principe, la lettre s’achève par l’anecdote d’un mariage involontairement incestueux…— Dumas procède
par aphorismes, comme M. Prudhomme, « car Prud’homme n’est pas un individu, c’est un âge »…Marié, père de trois enfants,
il tient à raconter une histoire « dans le genre » de la sienne, sur la rivalité de deux deuils, celui d’une mère et celui d’une jeune
femme…
83.
Alexandre DUMAS fils
(1824-1895). 4 L.A.S. ; 6 pages in-8 et 2 pages oblong in-12.
70/80
[15 mars 1880]
, il demande à l’éditeur Calmann Lévy les
Mémoires
de Davout et le
Théâtre
de Labiche »… Deux lettres
sur un hommage au romancier Frédéric Soulié pour le
Journal des Débats
: « J’ai le plus vif désir de vous être agréable et de
payer à la mémoire de Soulié la dette de reconnaissance et d’affection que mon père avait contractée avec lui » , mais pris par un
travail à rendre qu’il ne peut reporter, il demande un délai ; puis il demande « encore 2 ou 3 jours » pour le rendre meilleur…
Recommandation de son ami au préfet Patinot : « un très honnête homme, le type du prud’homme employé »…
84.
Henri DUPARC
(1848-1933) compositeur. L.A.S., Villa Amélie, La-Tour-de-Peilz (Vaud) 27 avril 1912, [à Jules
Écorcheville] ; 1 page in-4 (trous de classeur marginaux).
100/150
Il a bien reçu la collection des Programmes de la Société Nationale : « Vous pouvez être absolument tranquille : je vous les
renverrai par pli chargé dans 2 ou 3 jours : j’ai déjà vu dans ceux d’autrefois des titres d’œuvres qui m’ont rappelé de vieux
souvenirs, et des choses auxquelles je n’aurais certainement pas pensé »…
85.
Luc DURTAIN
(1881-1959). 47 L.A.S., 1926-1938, à Marcel Thiébaut, de la
Revue de Paris
; 64 pages in-4.
300/400
Belle correspondance sur son activité littéraire, certaines lettres écrites durant ses longs voyages autour du monde
(Cuba, Brésil, Singapour, etc.) ; nous n’en donnons que deux extraits.
22 janvier 1927
, sur la mise au point d’
Hollywood
dépassé
…
1 juin 1928
: « Mais oui ! Je savais bien que
le Donneur de sang
, qui est disposé, composé si on veut, pour un contact
tout d’un bloc, n’accepterait pas la division en trois numéros ! Je jugeais, vous le saviez, inutile de vous le donner : j’ai cédé à la
tentation d’avoir un lecteur d’élite. J’ai eu, avec la NRF, à laquelle j’ai parlé de notre projet, des difficultés tout à fait imprévues,
et d’extrêmes insistances à l’égard de ce bouquin »...
29 novembre 1931
: « Voici, comme suite à une trop courte conversation,
un tout petit livre, fort modeste, où vous trouverez pourtant le visage d’un de ces “monstres, qui, de loin, guettent ce miracle
de mesure et de sagesse que représentent la culture, la vie française.” Ce qu’est la France ? comme, outre-mer, cette figure
palladienne apparaît haute et lisible !... Je n’ai pu refuser à ces pages (qui verront le jour en janvier), écrites à Java, sur une
Hollandaise discutant en français, un mot d’introduction. Vous verrez, si vous le feuilletez, que je tâche d’y distinguer deux
espèces de voyages. Les formules que vous proposez, la limite entre
l’attendu
et
l’observé
, le “joyeux bain de couleur locale”,
“l’exploration intellectuelle”... font élégamment fourmiller le genre ! …Nuit de banlieue de Paris. Une nuit authentique, déjà
menacée par un sous-sol de conduites de gaz et de fils électriques. Et dire qu’un temps viendra où la nuit aura disparu de la
planète »... Etc.
86.
Georges ENESCO
(1881-1955). Photographie avec dédicace a.s. (encre très passée, 27 x 21,5 cm).
150/200
Belle photographie du violoniste inspiré avec son violon : « À Madame Kraemer-Bach, avec la profonde gratitude et les
respectueux / hommages de Georges Enesco / 1952 ».
On joint 2 notes autographes d’Isaac Stern (une signée « Le Violoniste fatigué ! », à sa logeuse en Israël).
87.
Manuel de FALLA
(1876-1946). L.A.S., [Granada 20 novembre 1924], à Henry Prunières (directeur de la
Revue
Musicale
) ; 1 page oblong in-12, adresse au verso (carte postale).
400/500
Il évoque ses problèmes de santé : « J’ai souffert les mêmes vertiges qu’à Paris l’an dernier : c’est l’excès de travail, d’après
mon médecin, mais maintenant je vais beaucoup mieux, bien que je dois prendre toujours de précautions pour éviter une
rechute ». Il a proposé à l’impresario Félix Delgrange « une tournée avec le
Retablo
(représenté) avec l’
Orquesta Bética de
camara
»...
On joint sa réponse a.s. aux « Maximes de vie » du journaliste Henri Corbière : « L’Évangile. Manuel de Falla. Granada,
1927 ».