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65.
Jean COCTEAU
. L.A.S.,
S
t
-Jean Cap-Ferrat
6 décembre 1958, à un ami ; 1 page in-4 à en-tête de
“Santo-Sospir”
.
200/250
« Mon existence qui serait le rêve pour un égoïste ne l’est pas pour un homme qui n’estime que l’intelligence de cœur et
les contacts d’affection. Je serai à Paris en janvier pour la
Voix Humaine
de Poulenc que je costume, décore et mets en scène ».
Il n’a pas de texte : « j’ai mis momentanément mon encre en bouteille dans la cave. Elle repose. Je me suis aperçu en France
du danger d’une œuvre considérable comme la mienne. La France est le pays “d’une seule œuvre”. Je reste l’auteur de
Plain-
chant
,
Enfants terribles
,
Machine infernale
. Le reste “on me le passe” et encore. Le Français se repose l’esprit dans un titre
célèbre :
Adolphe
,
La P
esse
de Clèves
,
Le Rouge et le Noir
, etc. […] S’il m’arrive de trouver un texte inédit dans ma montagne
de paperasses, je vous le garde »...
66.
Albert COHEN
(1895-1981). L.A.S.,
Genève
7 février [1978 ?, à Félicien Marceau] ; 1 page in-8.
600/800
Lorsque son ami était de passage à Genève, « j’étais dans mon lit et en un tel triste et lamentable état que je ne pouvais
vraiment pas me montrer. Je vais mieux maintenant et c’est pourquoi je vous écris pour vous dire que, depuis votre téléphone,
il ne se passe pas de jour où je ne regrette ma malchance et d’avoir manqué votre visite qui m’aurait été si chère. Je suis en train
de lire, une deuxième fois, depuis le début, votre très admirable
Roman en liberté
»…
67.
COLETTE
(1873-1954). 4 L.A.S., Paris et Saint-Tropez [1928 et s.d.], à Robert Brussel ; 4 pages in-4 ou in-8,
2 en-têtes, une adresse et une enveloppe.
300/400
Correspondance amicale au critique musical.
9 rue de Beaujolais [19 novembre 1928]
. « Vous êtes mon voisin : envoyez
donc un petit caillou dans la vitre de mon entresol, quand vous voyez ma lampe allumée »...
[Paris]
. « Je voulais de tout mon
cœur assister au magnifique concert, ce soir, et j’avais demandé à Hélène Morhange d’abuser de votre courtoisie. Hélas je
m’embarque demain matin, envoyée par
Le Journal
. Et ce soir l’extrême fatigue a raison de moi. Avec quel regret je vous rends
les billets »...
La Treille Muscate Saint-Tropez
. « Puisque je retrouve ici votre aimable mot de félicitation qui date de janvier,
c’est que je l’ai laissé sans réponse, et j’en suis bien fâchée »...
Claridge Champs-Élysées
. « J’aime mieux sombrer dans un oubli
total que de répondre à un questionnaire »...
68.
François COPPÉE
(1842-1908). Manuscrit autographe signé,
Les Propos du Père Coin-de-Rue
; 2 pages in-4
découpées pour impression et remontées.
100/150
Dialogue entre le Père Coin-de-Rue, marchand des quatre saisons ambulant, et le narrateur, « poète du
Petit Épicier
», apte à
compatir aux ennuis du « petit monde ». Sont passées en revue les mille peines du métier, et les tracasseries de l’administration,
laquelle tient à substituer à la médaille du marchand un carnet strictement personnel : « que voulez-vous ? Nous sommes dans
un pays enivré de réglementation »... Mais le pronostic reste sombre : « Vous verrez que les carnets de “balladeuse”, ça va
devenir plus raide à décrocher qu’un bureau de tabac. Les recommandations de députés ne suffiront pas ; il faudra avoir du mois
dans sa manche un conseiller municipal »...
69.
Camille COROT
(1796-1875).
BUFFON.
Morceaux choisis de
Buffon, ou recueil de ce que ses
écrits ont de plus parfait sous
le rapport du style et de l’élo-
quence
(Paris, Jules Renouard,
1830) ; petit in-12, demi-basane
fauve avec coins de vélin, dos
orné, tranches jonquille (
reliure
de l’époque
), sous chemise et
étui en demi-maroquin vert
moderne.
500/700
Exemplaire de Camille Corot
de ce recueil pédagogique illustré
de nombreuses vignettes anima-
lières gravées sur bois. Il est signé
et daté au crayon sur le titre « C.
Corot 1833 », avec au verso un
dessin original à la mine de plomb
représentant deux silhouettes au
pied d’un bosquet d’arbres.
Reliure usagée, exemplaire dé-
fraîchi et incomplet du faux-titre.