Previous Page  54-55 / 84 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 54-55 / 84 Next Page
Page Background

52

53

les collections aristophil

germanica

222

LISZT FRANZ

(1811-1886).

L.A.S. « F. Liszt », Budapest 15 décembre 1873 ; 1 page in-8 ;

en allemand.

1 500 / 2 000 €

Il est désolé de ne pouvoir accéder au désir de son correspondant,

mais cette fois à Vienne son modeste talent de pianiste est uniquement

réservé au concert au profit de la Fondation Empereur François-

Joseph… « Euer Hohwohlgeboren, Aufrichtig bedauernd demWünsch

ihres gütigen Zuschrift nicht entsprechen zu können, weil diesmal

mein geringes Clavierspiel in Wien, einzig und allein dem Conzert

zum Besten der “Kaiser Franz-Josef Stiftung” angehört, – zeichnet,

Euer Hohwohlgeboren, hochachtungsvill ergebenst F. Liszt ».

[Ce concert eut lieu à Vienne le 11 janvier 1874 dans la salle du

Musikverein.]

223

LOUŸS PIERRE

(1870-1925).

5 L.A.S. « P.L. », [1903-1917], à Maurice Sailland

dit CURNONSKY ; 8 pages formats divers, une adresse.

600 / 800 €

[1903,

avec une coupure de presse sur la nomination

d’Henry Marcel aux Beaux-Arts], lui offrant de « collaborer

à un

grand

journal parisien, payant bien, mais sérieux en

diable, […] quel genre d’articles aimeriez-vous faire ? » ;

224

MAHLER GUSTAV

(1860-1911).

L.A.S. « Gustav Mahler », [Prague juillet 1886,

à Max STAEGEMANN, directeur de l’Opéra de Leipzig] ;

4 pages in-8 ; en allemand.

5 000 / 7 000 €

Intéressante lettre du jeune chef à la fin de sa saison à l’Opéra

de Prague, avant de rejoindre l’Opéra de Leipzig, au sujet d’une

chanteuse et du répertoire.

À cause de l’indisposition de Mlle HUDL, il n’a pu l’auditionner

qu’aujourd’hui, d’où son retard à lui en parler. La voix est décidément

belle, avec des intonations chaleureuses, pas mal dans des registres

moyen et grave (« Die Stimme ist entschieden schön, hat einen warmen

Klang – nicht übel Mittellage und Tiefe ») ; à vrai dire, il n’est pas sûr

que la dame ne soit pas une mezzo-soprano. Cependant, c’est une

novice

absolue

! (« Sie ist jedoch

totale

Anfängerin ! ») Bien qu’elle eût

un engagement à Olmutz pour une saison, elle n’y chanta, il ne sait

pourquoi, que trois rôles, à savoir « Agathe, Gretchen und Leonore-

Troubadour ! » [

Le Trouvère

] Il ne pense pas qu’elle convienne pour

Elsa ou Elisabeth.

il s’agit du « nouvel

Éclair

où je crois avoir un peu de crédit »…

– [

Biarritz 20.IX.1906]

, sur une formule de télégramme annotée :

« Lettre inestimable. Attends suite avec impatience que je qualifierai de

fébrile »… [

1907

] « SALOMÉ. – Ta bouche ! Laisse-moi baiser ! Richard

STRAUSS.

Salomé

. 1907, in-4°, p. 64. Rien ne saurait dépeindre, cher

ami, l’effarement, la pudeur, le scandale, le rougissement, la juste

indignation […], bref les stupéfactions de toutes sortes où je me suis

plongé en lisant la page 64 de la partition de Richard Strauss, piano

et chant, paroles françaises et même argot. Vérification faite il y avait

dans le texte : “Laisse moi baiser ta bouche”. Ma vaste connaissance

des langues ultrarhénanes me fait supposer qu’on avait traduit cela

par : Lass’ mich deinen Mund küssen ou quelque chose d’approchant.

D’où il suit que Strauss aura voulu conserver l’ordre des mots sur

lesquels il avait écrit sa phrase musicale. – N’empêche que c’est

effrayant. Si maintenant, dans le théâtre moderne, les jeunes filles

vierges répondent aux saints prophètes : “Ta bouche ! laisse-moi

baiser !”, je ne me consolerai jamais d’avoir contribué à l’abolition

de la censure par un de ces articles néfastes où... Ah ! misère ! »...

– Beauvais (en-tête du

Grand Café du Châlet).

Après un amusant

dialogue à un kiosque : «

Fantasio

est vraiment le plus gourde de tous

nos périodiques, pour aller photographier le nommé Prudhomme

aux Mathurins, et si peu ressemblant quand il pousse ici comme

des petits pâtés dans une plate-bande selon la belle métaphore de

M

me

de NOAILLES »…

[28.I.1917

], avec coupure de presse commentée.

« Or ça, Curnonsky, comment se porte Votre Seigneurie ? La mienne

s’est installée pour deux mois Hôtel Vouillemont, en villégiature »…

On joint

un manuscrit autographe de Marcel PAGNOL, traduction

française du célèbre passage des

Bucoliques

de Virgile, 1958 : « Pour

le bel Alexis, délices de son maître, / Le berger Corydon était brûlé

d’amour »… (8 vers sur 1 page in-4 oblong).

222

223

Mahler a feuilleté

La Gioconda

[de PONCHIELLI], et ne l’a pas du

tout aimée.

Dejanice

[d’Alfredo CATALANI], dont il lui a parlé, est bien

meilleur. Il ne sait si

Aida

convient au goût du public de Leipzig ; si

oui,

Dejanice

devrait plaire, aussi (« Ich weiß nicht, ob das Leipziger

Publikum die

Aida

goutiert ; in diesem falle dürfte

Dejanice

gefallen »).

Au fait, il est allé plusieurs fois à Prague au Théâtre national de

Bohême (« im böhmischen Nationaltheater »), et a entendu des choses

de SMETANA, Glinka, Dvorak, etc. : le premier, surtout, lui paraît

remarquable. Si ses opéras entrent dans le répertoire en Allemagne,

cela pourrait valoir la peine de présenter à un public aussi sophistiqué

que celui de Leipzig (« einem gebildeten Publikum, wie das Leipziger

ist »), de la musique aussi véritablement originale et primitive (« einen

so durchaus originellen und ursprünglichen Musiken vorzuführen »).

Présenter un autre SPONTINI serait aussi très intéressant ! En tout

cas, il faut tenir compte des circonstances particulières aussi bien

que des chanteurs disponibles. Souvent l’aptitude spéciale d’un

chanteur à un rôle particulier fait le succès d’un opéra (« Oft macht

auch die besondere Eignung einer solchen für eine Partie den Erfolg

einer Oper aus »)…