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les collections aristophil
germanica
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KOCH ROBERT
(1843-1910).
L.A.S. « R. Koch », Berlin 30 décembre 1887, à un collègue ;
4 pages in-8 (légère fente) ; en allemand.
2 000 / 3 000 €
Belle lettre scientifique au sujet de recherches communes
sur les hématozoaires.
Il regrette de n’avoir pas rencontré sons collègue lors d’une conférence
à Berlin, car il aurait aimé discuter de vive voix avec lui au sujet des
recherches sur les hématozoaires, car l’échange est difficile par lettre.
Il ne doute nullement de ce que son collègue a pu observer dans le
sang. Mais il ne partage pas son interprétation de ces observations.
Koch se souvient avoir pu observer des choses semblables, même si
pas tout à fait identiques, dans des situations diverses et même dans
des prélèvements de sang pas forcément sains ; il pensait alors avoir
affaire à des produits de décomposition ou à une modification des
composantes normales du sang (« Ich erinnere mich ähnliche, wenn
nicht dieselben Dinge unter den verschiedensten Verhältnissen, auch
im unzweifelhaft gesunden Blute gesehen zu haben und ich habe
deswegen geglaubt, es mit Zerfallsprodukten und Modificationen
der normalen Bestandtheile des Blutes zu thun zu haben »). Il ne
tient pas non plus compte des entités décrites par MM. Schulze,
Hoffmann et plus récemment Fokker (le physicien néerlandais Abraham
Pieter Fokker), car elles sont toutes normalement présentes dans le
sang. Koch regrette l’absence, dans les recherches de son collègue,
d’éléments justifiant que ces changements caractéristiques se limitent
aux sangs contaminés par des maladies infectieuses et que, mis à
part les quelques maladies du groupe en question, ces observations
sont tout particulièrement propres aux maladies exanthématiques.
D’autres disparités entre les différentes maladies devraient donc
probablement encore être constatées. Koch trouve aussi que les
preuves de l’autonomie des hématozoaires, c’est-à-dire les preuves
qu’il s’agit de cellules vivantes indépendantes, sont encore insuffisantes
(« Auch die Beweise für die Selbststdndigkeit der Hämatozoen, d. h.
dafür, daß sie wirkliche selbständige lebende Wesen sind, scheinen
mir noch keineswegs ausreichend »)...
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KOCH ROBERT
(1843-1910). Médecin allemand.
L.A.S. « R. Koch », Berlin 9 décembre 1888, à un collègue ;
3 pages et demie in-8 (pli central réparé au scotch) ;
en allemand.
1 000 / 1 500 €
Il avait confirmé à son collègue, par l’intermédiaire du conseiller d’État
le Dr Kirchner, la réception des ouvrages offerts au Musée d’Hygiène
(Hygiene-Museum), et il avait espéré le remercier personnellement
au plus vite une fois les livres classés et répertoriés ; cependant un
changement intervenu au secrétariat de l’Institut et la confusion que
ce dernier a créé dans les affaires courantes ont à son grand regret
retardé ce projet. Il prie de bien vouloir l’excuser de ne pas s’être
manifesté plus tôt…
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KOLLWITZ KÄTHE
(1867-1945). Dessinatrice allemande.
13 L.A.S. et une L.S. (« Kate Kollwitz » ou « K. Kollwitz »
la plupart), Berlin 1929-1940, à Opanas SHEVCHUKEVICH
(ou Schewtschukewitsch) ; 17 pages formats divers, dont
8 cartes de correspondance (légers défauts à 2 lettres),
enveloppes et adresses ; en allemand.
3 000 / 4 000 €
Belle correspondance à un ami médecin et sculpteur.
Opanas SCHEWTSCHUKEWITSCH (1902-1974), médecin et sculpteur
ukrainien, vient juste de passer son doctorat quand commence cette
correspondance ; il devrait chercher un stage, mais il se sent appelé
par l’art, et Käthe Kollwitz sera en quelque sorte son mentor. Elle écrit
et signe souvent aussi au nom de son mari, Karl Kollwitz, qui travaillait
comme médecin de caisse dans le nord de Berlin. Le jeune Opanas
Shevchukevich est donc lié au couple Kollwitz sur les plans médical
et artistique, car il veut désormais se consacrer exclusivement à l’art.
Käthe Kollwitz va le soutenir artistiquement, l’encourager à travailler,
critiquer son travail ; elle utilise son nom pour lui, pour organiser une
exposition et pour obtenir la citoyenneté ; financièrement, cependant,
elle ne peut pas l’aider autant qu’elle le voudrait. La correspondance
se termine quelques mois avant la mort du Dr. Karl Kollwitz.
En 1928, pour la première fois, avec l’aide de Käthe Kollwitz,
une exposition de sculptures d’Opanas Shevchukevich est organisée
à Berlin; un portrait du sculpteur au travail, dessiné par Käthe Kollwitz,
était également exposé (on joint le carton d’annonce de l’exposition,
et une carte postale avec reproduction du portrait).
Toutes les lettres et cartes sont envoyées de Berlin aux divers domiciles
de Shevchukevich (Freiburg in Brisgau, Berlin, Passau, et Cernauti
(alors en Roumanie).
5 janvier
1929
. Elle le félicite d’avoir obtenu son diplôme à l’examen,
et l’encourage à faire son doctorat. Elle est prête à l’aider. Elle se
plaint d’une légère grippe.
18 février.
Son mari et elle félicitent Opanas
d’avoir enfin tout derrière lui. Il faut qu’il s’occupe de son stage
de praticien. Il aurait dû se manifester plus tôt au lieu de geler ;
elle va lui envoyer les 50 marks.
11 avril
1930
. Elle voudrait voir
ses esquisses, avant de voyager…
22 juillet.
La décision d’Opanas
étant prise de vivre comme artiste, elle ne peut pas le féliciter, car
il va devoir se battre très rudement (« Ihr Entschluss als Künstler
leben zu wollen ist, wie Sie schreiben, feststehend. Ich kann
Sie nicht dazu beglückwünschen, denn Sie werden, fürchte ich,
sehr schwer kämpfen müssen »). Ils l’aideront certes, mais leurs
moyens sont limités ; il faudrait trouver des personnes qui peuvent
contribuer à l’aider chaque mois ; eux sont prêts à donner 15 marks…
6 février
1931
, révoquant une invitation pour cause de grippe.
13 février
, elle est bien remise, et est invitée pour le lendemain.
19 avril
. Elle remercie de la carte avec une photosi caractéristique
d’Ostpreussen.
16 mars 1932.
Ils ont eu beaucoup à faire avec la
maladie ; tout a duré plusieurs semaines. Elle est encore alitée,
mais elle peut retourner au travail. Quant au séjour d’Opanas en
sanatorium, elle regrette de ne pouvoir envoyer qu’une toute petite
somme... Elle signale que Richard von Schaukal a consacré un article
à Opanas
. 31 mai 1933.
Elle est ravie de son article Klingsor avec ses
souvenirs de Pâques, et des poèmes, ainsi que de l’article sur lui
(dans
Siebenbürgische Zeitschrift,
avril 1933). Quant à la situation
actuelle, ils vivent dans un mode en mutation. Le dernier trimestre a
apporté tellement de changements qu’il semble que des années se
soient écoulées (« Wir leben hier, wie Sie wissen, in einer veranderten
Welt, mehr kann man nicht sagen. Das letzte Vierteljahr hat so viele
Veränderungen gebracht, dass es einem so vorkommt, als ob Jahre
vergangen sind »)…
25 janvier 1934.
Ils s’en tirent pas trop mal et ne
peuvent pas se plaindre (« Es geht uns leidlich gut, wir können uns
nicht beklagen, wenn man natürlich auch manches anders wünschen
würde »)…
2 janvier 1935
. Elle est heureuse de recevoir de ses nouvelles,
mais regrette que l’art soit en sommeil (« daß die Kunst schläft ist
freilich schade, ich denke aber, das wird nicht von Dauer sein »)…
24 janvier 1937.
Elle se souvient de la récente visite d’Opanas et de
sa femme, et souhaite que les deux puissent bientôt s’asseoir à leur
table de nouveau...
5 janvier 1940,
déplorant les difficultés d’Opanas.
Elle aussi a eu du mal à cause de la maladie de son mari (qui mourra
le 19 juillet)...
On joint
des transcriptions anciennes.
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