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littérature
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MAUPASSANT GUY DE (1850-1893)
Lettre autographe signée à Madame TRESSE
S.l., 22 août [1879], 3 pages et demie in-4 à l’encre, sur
papier à en-tête du « Ministère de l’Instruction Publique
et des Beaux-Arts »
1 200 / 1 500 €
Elle est toute entière relative à la fixation des droits d’auteur de
Maupassant pour une petite pièce que sa correspondante lui avait
commandée :
Histoire du vieux temps
, 1879.
« J’ai travaillé deux mois. J’ai en outre remanié une pièce sur votre
demande et vous me ferez 50 francs. Juste ce que me rapporte en
ce moment chaque chronique que je fais pour des journaux et qui
me prend au plus deux heures. C’est en réalité bien peu. C’est même
légèrement humiliant. »
provenance
Renaud Giquello, 18/10/2006
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MAUPASSANT GUY DE (1850-1893)
Lettre autographe signée adressée à Arthur MEYER,
rédacteur en chef du journal Le Gaulois
« Étretat, ce samedi » [août 1880]. 3 pages et demie in-12
à l’encre
1 500 / 2 000 €
Lettre inédite de Maupassant.
« Monsieur et cher Rédacteur en chef, j’aurais voulu répondre
immédiatement à votre lettre mais je me trouve tellement occupé
en ce moment que je n’ai guère le temps de rien faire en dehors de
mon travail régulier. Je ne demande pas mieux, si vous jugez la chose
nécessaire, que de vous adresser chaque semaine le sujet de mon
article avant de le traiter. S’il vous paraît inopportun, envoyez m’en
un autre. La seule chose qui me préoccupe là-dedans, c’est la perte
de temps. J’ai plus de besogne que je n’en peux faire, et je ne veux
pas que le Gaulois me crée des embarras et des ennuis pour des
raisons peu sérieuses, alors que je pourrais, du jour au lendemain,
remplacer avantageusement ce journal avec une certitude de tranquillité
absolue. N’ayant jamais eu de difficultés avec l’ancienne Direction, je
ne puis donc attribuer les ennuis actuels qu’au changement de voie
du journal, changement qui modifie nos situations puisque je suis
entré dans un journal républicain et que je me trouve soudain dans
un journal monarchique. La politique m’étant étrangère et indifférente
peu m’importerait cette conversion si elle ne devait modifier aussi le
ton et la morale des articles. Voilà où je vois le danger, que je sois
absent ou présent, ma manière de juger et d’envisager les choses ne
peut être retournée par une conversation. Avec des petites nouvelles
je suis tranquille ; et je ne m’étonnerai jamais qu’un sujet vous semble
un peu vif. Je comprends parfaitement ces scrupules ; mais j’hésite
beaucoup avant de prendre un sujet d’actualité ; je me sens perclus,
redoutant d’émettre des idées qui n’ont point cours chez vous. Et voilà
pourquoi je vous ai prévenu que je m’en tiendrai désormais aux sujets
littéraires et aux contes. Je vous ai envoyé au commencement de la
semaine un article que j’ai été étonné de ne pas voir passer encore.
Vous êtes actuellement en retard de deux semaines avec moi. Je vais
hâter mes envois et je vous serais fort reconnaissant si vous vouliez
bien me faire rattraper ce retard avant la fin du mois de septembre. »
Edmond Tarbé des Sablons céda
Le Gaulois
à Arthur Meyer en juillet
1879. Maupassant débuta sa collaboration le 31 mai 1880. Meyer ne
voulait point de littérature dans son journal et réclamait toujours des
sujets d’actualité. Les contes de Maupassant ne furent pas acceptés
au début de leur collaboration. En octobre 1881, Maupassant entre
au
Gil Blas
où il sera plus libre.