Previous Page  169 / 262 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 169 / 262 Next Page
Page Background

167

littérature

639

639

MAUPASSANT GUY DE (1850-1893)

Lettre autographe signée à Madame TRESSE

S.l., 22 août [1879], 3 pages et demie in-4 à l’encre, sur

papier à en-tête du « Ministère de l’Instruction Publique

et des Beaux-Arts »

1 200 / 1 500 €

Elle est toute entière relative à la fixation des droits d’auteur de

Maupassant pour une petite pièce que sa correspondante lui avait

commandée :

Histoire du vieux temps

, 1879.

« J’ai travaillé deux mois. J’ai en outre remanié une pièce sur votre

demande et vous me ferez 50 francs. Juste ce que me rapporte en

ce moment chaque chronique que je fais pour des journaux et qui

me prend au plus deux heures. C’est en réalité bien peu. C’est même

légèrement humiliant. »

provenance

Renaud Giquello, 18/10/2006

640

MAUPASSANT GUY DE (1850-1893)

Lettre autographe signée adressée à Arthur MEYER,

rédacteur en chef du journal Le Gaulois

« Étretat, ce samedi » [août 1880]. 3 pages et demie in-12

à l’encre

1 500 / 2 000 €

Lettre inédite de Maupassant.

« Monsieur et cher Rédacteur en chef, j’aurais voulu répondre

immédiatement à votre lettre mais je me trouve tellement occupé

en ce moment que je n’ai guère le temps de rien faire en dehors de

mon travail régulier. Je ne demande pas mieux, si vous jugez la chose

nécessaire, que de vous adresser chaque semaine le sujet de mon

article avant de le traiter. S’il vous paraît inopportun, envoyez m’en

un autre. La seule chose qui me préoccupe là-dedans, c’est la perte

de temps. J’ai plus de besogne que je n’en peux faire, et je ne veux

pas que le Gaulois me crée des embarras et des ennuis pour des

raisons peu sérieuses, alors que je pourrais, du jour au lendemain,

remplacer avantageusement ce journal avec une certitude de tranquillité

absolue. N’ayant jamais eu de difficultés avec l’ancienne Direction, je

ne puis donc attribuer les ennuis actuels qu’au changement de voie

du journal, changement qui modifie nos situations puisque je suis

entré dans un journal républicain et que je me trouve soudain dans

un journal monarchique. La politique m’étant étrangère et indifférente

peu m’importerait cette conversion si elle ne devait modifier aussi le

ton et la morale des articles. Voilà où je vois le danger, que je sois

absent ou présent, ma manière de juger et d’envisager les choses ne

peut être retournée par une conversation. Avec des petites nouvelles

je suis tranquille ; et je ne m’étonnerai jamais qu’un sujet vous semble

un peu vif. Je comprends parfaitement ces scrupules ; mais j’hésite

beaucoup avant de prendre un sujet d’actualité ; je me sens perclus,

redoutant d’émettre des idées qui n’ont point cours chez vous. Et voilà

pourquoi je vous ai prévenu que je m’en tiendrai désormais aux sujets

littéraires et aux contes. Je vous ai envoyé au commencement de la

semaine un article que j’ai été étonné de ne pas voir passer encore.

Vous êtes actuellement en retard de deux semaines avec moi. Je vais

hâter mes envois et je vous serais fort reconnaissant si vous vouliez

bien me faire rattraper ce retard avant la fin du mois de septembre. »

Edmond Tarbé des Sablons céda

Le Gaulois

à Arthur Meyer en juillet

1879. Maupassant débuta sa collaboration le 31 mai 1880. Meyer ne

voulait point de littérature dans son journal et réclamait toujours des

sujets d’actualité. Les contes de Maupassant ne furent pas acceptés

au début de leur collaboration. En octobre 1881, Maupassant entre

au

Gil Blas

où il sera plus libre.