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les collections aristophil

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MALLARMÉ STÉPHANE (1842-1898)

Lettre autographe signée à Émile BLÉMONT

Paris, 2 mars 1887, 3 pages in-8 à l’encre

1 500 / 2 000 €

Très belle lettre sur la poésie et la traduction adressée au poète

et auteur dramatique

É

mile Blémont.

« Les vers ne peuvent être traduits qu’en vers et peuvent l’être vous

le montrez : car c’est une traduction cela dans le sens propre du mot

[…] avec un brillant égal en couleurs, mais surtout un art si peu d’ici,

qu’il me paraît de ce fait seul, exotique. »

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MALLARMÉ STÉPHANE (1842-1898)

Lettre autographe signée adressée à Joris-Karl

HUYSMANS pour la publication des œuvres

d’Auguste de VILLIERS DE L’ISLE-ADAM

S.l., 18 décembre 1889, 2 pages in-16 montées sur onglets,

enveloppe conservée

1 500 / 1 800 €

La « Marquise » qu’évoque ironiquement Mallarmé est Marie Dan-

tine, cette femme simple qui avait été la domestique de Villiers et

avec laquelle il avait eu un fils : sentant la mort de leur ami proche

et s’inquiétant du sort de son fils naturel, Mallarmé et Huysmans

convainquirent Villiers d’épouser sa domestique dévouée. Il considé-

rait ce mariage comme un déshonneur, mais il finit par s’y résoudre

pour que son fils soit son héritier. Après la mort du poète (août 1889),

« Marquise » (elle n’avait pas même pu signer l’acte de mariage) se

montra singulièrement difficile pour l’édition des œuvres de son mari :

cette lettre souligne les efforts que Mallarmé et Huysmans déployèrent

pour que les œuvres de leur grand ami paraissent. Après la mort de

Villiers, Mallarmé aida Huysmans à publier

Axel

et

Chez les passants

et collabora à l’édition des

Histoires souveraines

chez Deman.

« Cher ami, voici la seconde épître à la Marquise et je voudrais

l’ultime : j’ai tenté de lui ouvrir les yeux […] ; ai-je pu ? mais mettez

votre signature avec un mot comme « C’est également mon avis ».

Le fait que nous nous concertons lui en imposera […] Samedi, je vous

porterai la supplique, pour la signature de Goncourt ou de Zola,

elle me semble très paraphée déjà. Quand vous passez chez Bailly,

signez donc deux exemplaires ou trois pour les gens réclamant au

nom d’articles faits. »

Cette lettre est insérée dans l’ouvrage de Camille Mauclair, Mallarmé

chez lui, Grasset, 1935. In-12, demi-maroquin à longs grains aubergine,

filets dorés, dos à nerfs, titre et auteur poussés or, tranche supérieure

dorée, doublures de papier marbré (René Aussourd). Édition originale,

1 des 8 exemplaires numérotés sur vélin pur fil.

Le livre est enrichi d’un envoi autographe signé. Exemplaire égale-

ment dédicacé par Camille Mauclair à Lucien-Graux : « Il ne nous

enseignait pas mais il faisait bien mieux. Par l’enchantement de sa

parole et de sa personne, il mettait chacun de nous, si je puis dire,

en état de poésie ».

Bibliographie :

Marta Giné Jane,

Villiers de l’Isle-Adam

: l’amour, le temps, la mort,

L’Harmattan, p. 40. / Jean-Luc Steinmertz,

Stéphane Mallarmé. L’Ab-

solu au jour le jour

, Fayard, chap. « La Fin de Villiers », p. 290

sqq

.

Provient de la bibliothèque du Docteur Lucien-Graux (ex-libris).

provenance

Artcurial 14/11/2011

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