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les collections aristophil

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LOTI PIERRE (1850-1923)

Japoneries d’Automne,

trois manuscrits autographes,

dont deux signés

[1889]. Maroquin janséniste vert, large dentelle intérieure,

dos décoloré, étui (Noulhac)

8 000 / 10 000 €

Très beaux textes sur le Japon, recueillis dans

Japoneries d’Au-

tomne

(Calmann-Lévy, mars 1889).

Souvenirs du séjour de Loti au

Japon en 1885, lors de la guerre de Chine, qui inspirera aussi

Madame Chrysanthème.

L’Impératrice Printemps (titre et 21 pages) a été publiée dans la

Revue

des Deux Mondes

du 1

er

novembre 1888. Loti y raconte la fête des

Chrysanthèmes, à laquelle il put assister le 10 novembre 1885 à Yeddo,

au palais d’Akasaka, et où il put voir l’Impératrice Haruko.

Il avait « tramé quelques intrigues […], pour être invité chez cette

presque invisible impératrice, que je rêve de voir à cause de son

invisibilité même ». Il reçoit une invitation « à venir au jardin du palais

d’Osaka voir les fleurs de chrysanthème ». La traditionnelle fête des

chrysanthèmes est, avec la fête des cerisiers, une des seules occasions

d’apercevoir l’Impératrice. Il raconte cette belle, tiède et mystérieuse

journée d’automne japonais, décrit la fête, les cérémonies, la cour et

les visiteurs, ainsi que l’apparition de l’Impératrice, enfin, qui le frôle

presque : « La grande ombrelle violette, délicieusement bordée de

chrysanthèmes en relief, s’est soulevée et je l’ai aperçue… son petit

visage peint m’a glacé et charmé. Elle passe devant moi, à me frôler,

me jetant sur la poitrine son ombre, que j’aurais aimé conserver comme

une chose très-rare ». Il la trouve absolument exquise, « exquise et

étrange avec son air de froide déesse ».

Kyoto, la ville sainte (Départ de Kobé) (28 pages) a paru dans

La Nou-

velle Revue

du 1

er

mars 1887. Loti indique qu’il s’agit d’un « brouillon »,

qui porte de nombreuses corrections à l’encre rouge. Visite de la ville

sainte de Kyoto : « Jusqu’à ces dernières années, elle était inaccessible

aux Européens, fermée, mystérieuse – à présent voici qu’on peut y

aller en chemin de fer ; c’est le commencement de la fin ». Il raconte

le lever du jour sur la rade de Kobé, le départ de la gare dans la brume

du matin, le voyage en train, l’arrivée à l’hôtel dans les montagnes, la

visite de la ville de Kyoto : « Comme c’est inégal, changeant, bigarré,

ce Kioto. […] Et quel capharnaüm religieux, quel gigantesque sanctuaire

d’adoration que ce Kyoto des anciens empereurs ! »

Au grand Yoshivara (4 pages numérotées 17 à 20, manque la dernière

page) est la fin du chapitre Yeddo, paru dans

La Nouvelle Revue

le

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