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… / …

Littérature

341.

Louise de VILMORIN

(1902-1969). 4 L.A.S., 1944-

1965, à l’historien Adrien

F

auchier

-M

agnan

et son épouse

Valentine ; 4 pages in-8 dont une à vignette de

Verrières

, et

1 page in-4 à son chiffre, une enveloppe.

400/500

J

olie correspondance amicale

.

10 octobre 1944

. Elle le remercie de

l’envoi de son livre. Elle a été très heureuse de les avoir à Verrières

et espère qu’ils reviendront : « Nos cœurs vous sont grands ouverts :

nous vous aimons […] et c’est un sentiment exquis à éprouver »…

Verrières 2 janvier 1948

. Jolie lettre sur papier à bordure décorée ;

en tête elle a dessiné son L au trèfle à quatre feuilles. Elle remercie

pour l’envoi de son livre

Les Petites Cours d’Allemagne

« dont le

sujet me passionne et dont j’aime l’auteur. Vous nous manquez

beaucoup et je suis triste à l’idée que vous puissiez croire que je

vous oublie. C’est une taquinerie, n’est-ce pas ? » Ils ont passé

Noël à Verrières avec quelques amis fidèles. « Le jardin est lugubre,

pâteux et grincheux. Il écarte les visiteurs. Quant à la maison c’est

une glacière. Nous sommes vêtus comme des esquimaux »…

1

er

janvier 1953

, vœux inscrits à l’intérieur d’un trèfle à quatre feuilles

dont la queue forme le L de sa signature Louise…

16 octobre 1965

.

Elle vient d’apprendre la désolante nouvelle de la mort « de votre

cher Adrien. […] Mes sentiments pour lui resteront immuables : je

l’aime et l’admirerai toujours »…

O

n

joint

une page autographe de jeux poétiques au crayon, signée « Louise » et de son L au trèfle, trois distiques (dont un d’André de

Vilmorin) : « Un amant cela ment / une amante se lamente »…

342.

VOLTAIRE

(1694-1778). L.A., [fin novembre ou décembre 1757 ?], à son éditeur Gabriel

C

ramer

; 1 page in-12, adresse.

1 300/1 500

« Vous vous moquez de moy mon cher éditeur. Je n’entends point raillerie. Je vous dois je veux payer. Je veux des livres. Je veux un

compte. […] Je vous dois un Shakespeare. Je vous dois d’autres livres. Je vous prie de me donner en livres largent que vous pourez me

devoir. Voyez je vous en prie quels livres d’hist. et de belles lett. vous avez »… Cette lettre semble être

inédite

.

343.

VOLTAIRE

(1694-1778).

M

inute

de

lettre

de la main de son secrétaire Jean-Louis

W

agnière

, 13 novembre 1765, à son

ami

D

amilaville

 ; 2 pages in-4.

800/1 000

A

u

sujet

de

D’A

lembert

à qui

on

a

refusé

une

pension

à

l

’A

cadémie

des

sciences

.

« Plus je réfléchis sur la honteuse injustice qu’on fait à Mr d’

A

lembert

plus je crois que le coup part des ennemis de la raison ; c’est

cette raison qu’on craint et qu’on hait, et non pas sa personne ». Le ministre devrait lui procurer « non seulement l’étroite justice qui lui

est due, mais les récompenses dont il est si digne. Je ne connais pas d’exemple de pension accordée aux académiciens de Petersbourg qui

ne résident pas ; mais il mérite d’être le premier exemple ; et assurément cela ne tirerait pas à conséquence. Il faudrait que je fusse sûr

qu’il n’ira point présider à l’académie de Berlin, pour que j’osasse en écrire en Russie.

R

ousseau

doit actuellement être à Potzdam ; il

reste à savoir si M. d’Alembert doit fuir ou rechercher sa société […]. J’agirai sur les instructions et les assurances positives que vous me

donnerez. L’Impératrice de Russie [

C

atherine

II] m’a écrit une lettre à la Sévigné. Elle dit qu’elle a fait deux miracles ; elle a chassé de

son Empire tous les capucins, et elle a rendu Abraham

C

haumeix

tolérant. Elle dit qu’il y a un troisième miracle qu’elle ne peut faire,

c’est de donner de l’esprit à Abraham Chaumeix »… Quant au capucin qui réside chez lui (une note de Wagnière précise que ce capucin

vola Voltaire « et alla mourir de la vérole à Londres »), Voltaire fait « mieux que l’Impératrice, elle les chasse et je les défroque ». Puis

il évoque la parution d’un livre à Genève qui lui est en quelque sorte dédié [

La Vérité, ode à M. de Voltaire, suivie d’une dissertation

historique et critique sur le gouvernement de Genève et ses révolutions

(Londres, 1765), anonyme mais de Jean-Antoine Comparet], « une

histoire courte, vive et nette des troubles passés et des présents ; […] il semble que l’auteur veuille me forcer par des louanges, et

même par d’assez mauvais vers, à prendre le parti des citoiens contre le petit conseil ; mais c’est de quoi je me garderai bien. Il serait

ridicule à un étranger, et surtout à moi, de prendre un parti. Je dois être neutre, tranquille, impartial, bien recevoir tous ceux qui me

font l’honneur de venir chez moi »… Il évoque divers autres ouvrages, et enfin l’affaire

S

irven

, pour l’avancement de laquelle il charge

Damilaville de faire passer à Élie de

B

eaumont

« des actes que Sirven prétend essentiels à sa cause »…

La lettre est écrite par Wagnière et porte le numéro caractéristique à l’encre verte montrant que cette copie a été utilisée pour l’édition

de Kehl.

344. [

VOLTAIRE

].

Étienne Noël

DAMILAVILLE

(1723-1768) publiciste, commis aux Finances, ami des Philosophes. L.A.S.

« E.D. », 31 juillet 1766, à

V

oltaire

, « mon tres illustre Maître »; 4 pages in-4.

1 500/2 000

S

ur

l

arrestation

de

L

a

C

halotais

,

l

exécution

du

chevalier

de

L

a

B

arre

,

et

l

affaire

S

irven

.

« Hier ce sont des enfants de 20 ans immolés au fanatisme, à la cupidité et à la jalousie, aujourdhui c’est un vieillard de 65 que la

calomnie précipite chargé de fers dans des cachots. L’âge, les talents, les vertus, le mérite, les services rendus, l’estime publique, rien